À Madame Victor Hugo.

H.-H., 22 nov. [1865].

Victor te remettra, chère amie, une traite de 1 200 fr. à ton ordre et à vue sur Mallet frères. Le mois de décembre de Charles payé, le loyer et la location de meubles payés (du 15 nov. au 15 Xbre) et tous les reliquats remboursés, cela fait 556 francs mis en compte à la maison. La nouvelle servante à l’essai fonctionne ici depuis deux jours. Elle paraît zélée. Julie la dresse. Je recommande qu’elle soit un peu élégante et pas bigote. Tu vois que je vais au devant de tes souhaits. Je voudrais que tous, vous reprissiez en gré ce pauvre Hauteville-House, si désert sans vous. Mon cœur se remplit d’ombre quand je rentre dans vos chambres vides. Pourtant avant tout, je veux que vous soyez heureux. Je veux qu’aucun cœur ne souffre, excepté le mien. Aimez-moi tous, mes bien-aimés, car je suis à vous et en vous. Vous êtes ma vie, lointaine et pourtant adhérente à mon âme. Chère femme bien-aimée, tes lettres sont bien douces. La tendresse y est à l’état de parfum. Je respire une lettre de toi comme la fleur de notre radieux printemps. Oh oui, il faut nous réunir tous. Je vous serre dans mes bras. Je te remercie de tes préoccupations pour l’économie et des soins que tu donnes à la maison.

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