À MM. Lacroix et Verhoeckhoven.

H. H. Jeudi 28 [décembre 1865].

C’est à vous, mes honorables et chers éditeurs, que j’ai laissé l’option, et je ne la reprends pas.

Choisissez, je vous prie, entre ces deux partis à prendre :

1° Ajourner le chapitre préliminaire. Et en ce cas me renvoyer, courrier par courrier, la copie que vous en avez. Je vous en ai dit les raisons. Vous-mêmes ne devez pas souhaiter la responsabilité de ce manuscrit entre vos mains, à l’état inédit.

2° Publier immédiatement (dès la première édition, puisque nous ne pouvons être d’accord sur la distribution gratuite ultérieure aux premiers acheteurs) le chapitre préliminaire , l’Archipel de la Manche. Le serrer le plus possible. Séparer les paragraphes par deux lignes de blanc seulement où seront le chiffre et le titre, l’imprimer en assez petit texte pour qu’il ne fasse qu’une feuille et demie, le paginer en chiffres romains. De cette façon, tout inconvénient est évité. Il ne pèse plus sur le livre, et, au contraire, il l’aide et le fortifie. Le petit caractère, ôtant l’importance, ôte le prétexte même à la mauvaise foi. C’est une note, un renseignement, rien de plus. L’avantage, en outre, c’est que nous prouvons, par ce petit texte, que nous n’avons eu aucun désir de grossir les volumes. Je crois ce parti-là excellent. Le roman, en gros caractère, a toute l’importance et appelle immédiatement le lecteur.

Vous recevrez cette lettre après-demain soir samedi. Répondez immédiatement. Si c’est le renvoi de la copie que vous avez, c’est bien, cela me va, ajournons. Si vous optez pour la publication immédiate, cela me va aussi, et, par retour du courrier, vous aurez les deux paragraphes ajoutés. — Sous ce pli quatre feuilles.

Marchez aussi vite que vous voudrez.

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