À Madame Victor Hugo. À ses fils.

[28 décembre 1865.]

Merci, chère bien-aimée, de tout ce que tu m’écris d’utile sur Hetzel. Ma prochaine lettre en parlera.

Surtout, chers fils, comprenez-moi bien. Aidez-moi. Faites en sorte que cette affaire Chap. Prél. soit terminée immédiatement et sauvez-moi de la prolongation de cette correspondance mortelle à mon travail ; faites en sorte qu’on ne me fasse plus écrire de lettres à ce sujet. Rien de plus simple. Vous avez pleins pouvoirs. N’hésitez pas à lire toute ma lettre à ces messieurs. Demandez en mon nom l’exécution des conditions sans lesquelles je n’eusse point donné l’option. La publication du chapitre préliminaire avant la 1re édition a des inconvénients, moins pourtant que cette publication ajournée indéfiniment et laissée à la discrétion de la maison Lacroix, le plus sage est qu’on publie (aux conditions dites) avec la deuxième édition, ou qu’on me renvoie le manuscrit. Je ne puis laisser ce manuscrit inédit et ajourné en des mains tierces. Demandez absolument qu’on vous le remette immédiatement (et qu’on détruise la composition, si elle est commencée). J’insiste jusqu’au rabâchage pour n’avoir point à revenir sur ceci. Ne lisez pas le manuscrit, et renvoyez-le-moi par la poste, paquet chargé (registered).

Je vous répète que vous pouvez être tranquilles et que vous serez contents de ce livre. J’ai fait aussi bien, mais pas mieux. Que le succès manque ou soit entravé, c’est possible. Mes éditeurs commencent.

Je n’ai plus que la place d’un million de tendresses pour vous.

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