À François-Victor.

H.-H., 29 9bre [1866].

Tout ce que tu m’écris me décide. Il faut absolument que les bonnes feuilles me soient communiquées. Remets, je te prie, tout de suite cette lettre à M. Lacroix. La préface est presque faite, mais j’y renoncerais plutôt que d’endosser le livre sans le connaître. J’ai mûrement réfléchi. Il y va de ma dignité. Dis à M. Lacroix que cela est la condition sine quâ non. Le traité prévoit le cas. Voici un mot que tu transmettras à notre cher Frédérix.

Ta mère soigne ses yeux et n’arrive pas encore. Je ferai en sorte qu’elle soit ici dans du coton. J’ai lu à Julie (et à Marie) les passages de ta lettre. Remercie ma chère, gracieuse et très aimée fille Alice. Je lui recommande mon indigence. Les 4 ou 5 000 francs annoncés par Meurice pour octobre ont manqué, les 2 000 francs probables de la préface Lacroix sont remis en question. Pourtant je vous enverrai de l’argent samedi. Ta lettre m’est arrivée aujourd’hui après trois heures, la banque fermée.

Garde-toi d’écrire La Place Royale pour ce bon roi de Prusse. Tu ne me dis pas où tu en es de L’Académie peinte par elle-même. Il y avait ces jours-ci sur toi dans Le Soleil vingt lignes bien bonnes et qui m’ont été au cœur, mon enfant bien-aimé.

Trois bons baisers paternels pour finir.

V.

Fais comprendre ma lettre à M. Lacroix. Il faut qu’il sente bien que la chose est nécessaire, et n’implique du reste aucune défiance, mais seulement le respect de moi-même et le soin de ma situation très délicate à tous les points de vue. J’ai, tu le sais, pour notre ami Louis Ulbach en particulier une très sincère et très vive cordialité.

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