À Madame Victor Hugo.

H.-H., jeudi 25 [octobre 1866].

Je commence par t’embrasser sur les deux yeux — ça les guérira — pour la bonne nouvelle. Tu vas nous arriver. Bravo ! accours vite. Hauteville va se pavoiser. — Le ravitaillement de 4 ou 5 mille francs annoncé par Meurice pour octobre n’est pas venu. Je compte qu’il viendra en novembre sans quoi je serais fort embarrassé, et il faudrait aviser.

En attendant, je gratte le fond de mon tiroir et je t’envoie en une traite à ton ordre sur Mallet frères : 900

Sur lesquels le reliquat dû : 109

Redû à Adèle pour octobre : 100

209 francs.

Ces 209 francs défalqués des 900 francs il reste des 900 francs 691 francs sur lesquels tu prélèveras l’argent nécessaire pour ton voyage (le plus court possible), et tu remettras le surplus en compte pour la dépense de la maison de la place des Barricades à celui de nos chers enfants que tu choisis pour faire ton intérim. Recommande-lui l’économie. De notre côté, nous en ferons ici, car nous avons un déficit à combler. Je doute que mon livre puisse être fini à temps pour paraître en 1867. Je travaille à force. Arrive, chère bien-aimée.

Je vous serre tous quatre dans mes bras.

Share on Twitter Share on Facebook