À Michelet.

H. H., 27 mai [1866].

… Votre Louis XV est un de vos plus beaux livres. Ce roi gisait, pourri. Vous êtes venu, résurrecteur. Vous avez dit à ce cadavre : debout ! et vous avez remis dedans son âme horrible. Maintenant il marche, et il fait peur. Et, avec le règne, vous avez peint le siècle, l’un petit, l’autre grand. Le miasme du passé et le souffle de l’avenir sont dans votre livre ; de là sa menace et sa promesse ; de là l’enseignement.

Je vous remercie ; je ne suis rien que le témoin du dix-neuvième siècle. Je me rends cette justice que je comprends toutes les œuvres de cette grande époque où vous avez une place si haute. Cette sympathie que je me sens pour mon temps et pour ses hommes est toute ma fierté, et à peu près toute ma joie. Cher historien, cher philosophe, je presse votre main et je salue votre lumière.

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