Hauteville-House, 23 janvier 1866.
Monsieur, mon fils, le traducteur de Shakespeare, est en ce moment près de moi. Il m’a fait une nouvelle lecture de votre pathétique drame de Chastelard. J’ai pu, grâce à lui, en saisir mieux toutes les beautés. Il était charmé de vous traduire après avoir traduit Shakespeare, et il sentait en vous une continuation de cette sublime poésie.
Votre œuvre est au plus haut point émouvante et humaine. Elle parle à la fois au cœur et à l’âme, au cœur par la passion, à l’âme par l’idéal. Un grand succès vous est dû. Vous vous rattachez glorieusement aux grandes traditions de l’art universel, et votre talent honore la littérature contemporaine.
Vous me dédiez votre belle œuvre en termes qui me touchent profondément.
Recevez mon remercîment ému et cordial.
Victor Hugo.