À Auguste Vacquerie.

H.-H., dimanche 19 mai.

Cher Auguste, l’ancien manuscrit du Théâtre-Français indique des coupures utiles peut-être, et dont, bien entendu, je vous laisse juge. Ainsi la scène IV de l’acte III était coupée, je crois, à partir de j’ai menti jusqu’à je te ferais du mal.

Au Ier acte, (scène III)

Par derrière aux maris, etc.


était remplacé par ce vers :

Dérobent aux maris l’honnêteté des femmes.

Du reste, pour toute la pièce, (y compris le monologue du IVe acte) les notes placées à la suite du texte (édition Houssiaux et je crois toutes les éditions) donnent des indications à suivre peut-être, puisque les jours de haine semblent revenus.

Voici deux variantes nouvelles et importantes que M. Maubant voudra bien dire, scène III du premier acte. Après : Vous prenez un vieillard. Au lieu des deux vers :

Ah ! vous l’avez brisé, le hochet ! Mais Dieu fasse

Qu’il vous puisse en éclats rejaillir à la face.

il faut dire :

Soit. Je vais mesurer mon âge avec votre âge.

Et la lâcheté jeune avec le vieux courage !

— Suivez-moi !

Un peu plus loin, au lieu des deux vers :

Arrière ! lavez donc vos mains, hommes sans âmes !

Car rien qu’en y touchant vous nous tachez nos femmes,

il faut dire :

Ah ! l’on peut, en jouant une telle partie,

Rencontrer un vieux bras tremblant, qui vous châtie !

Je pense que vous approuverez ces deux changements. — Les deux mots vieux, qui sont près ici, sont séparés dans le texte et assez loin l’un de l’autre.

Serez-vous assez bon pour transmettre ce mot à Eugène Pelletan. Ô cher grand esprit, que de peines je vous donne, et comme je suis profondément à vous !

V.

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