À François-Victor.

Dimanche 19 [mai 1867].

Tu m’as écrit trop tard, mon Victor. Le traité pour Ruy Blas est signé avec Chilly. Je n’ai pas encore ton article sur la Place Royale. Ce que ta mère m’en écrit me charme, et je savais d’avance tout ce qu’elle me dit. Maintenant il me reste à lire. Joie pour moi, succès pour toi. Tu recevras l’exemplaire demandé des Œuvres oratoires ; mais est-ce qu’il ne te serait pas facile de l’avoir à Bruxelles ? M. Lacroix a en dépôt des livres à moi, parmi lesquels les Œuvres oratoires. Demande-lui en de ma part un exemplaire, qu’il déduira du nombre déposé par Tarride.

Chère femme bien-aimée, je crains pour toi cet Hernani, chaleur et émotion. Mais que ta volonté soit faite. D’ailleurs tu me la signifies d’une façon si charmante qu’il m’est impossible de résister. Va donc, et revenez, Madame, avec vos beaux yeux plus beaux que jamais.

Mon Charles, je félicite Georges de ses prouesses dans ta main. Je sais que ma chère Alice est grande fille, et se porte aussi bien que son colosse de mioche. Donc tout est bien. Cinq tendres baisers sur vos cinq fronts bien-aimés.

V.

M. V. Frond, qui fait un Panthéon d’illustrations contemporaines, m’écrit qu’il va publier vos biographies (faites par qui vous désignerez), et vos portraits. Il m’a publié.

Je trouverais fâcheux que l’apparition de cette introduction, qui est en effet un peu un manifeste, coïncidât avec la reprise d’Hernani. Cela raviverait les haines. Mais acceptons ces taquineries du hasard avec sérénité.

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