À Monsieur Chassagnac, grand commandeur du Rite écossais en Louisiane.

Bruxelles, 16 août 1867.

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Vous avez raison, Monsieur ; sans appartenir de nom à la maçonnerie, je suis avec elle de cœur. Ma franc-maçonnerie est plus haute encore que la vôtre, c’est l’humanité.

Vous voulez, vous, noble esprit, noble cœur, admettre les noirs, et vous avez raison ; moi, je veux la transformation pacifique du prince en homme, et du roi en citoyen. Il faudrait du temps. Soit; Dieu en a. D’ici là, ne pouvant coudoyer les princes que vous admettez, je n’ai pas dû entrer parmi vous. Mais j’aime votre grand but et votre fraternité magnifique, symbole de la grande fraternité future.

Je vous remercie de m’avoir communiqué le grave et beau progrès que vous venez d’accomplir ; l’admission des noirs dans vos rangs commence

l’égalité, que l’exclusion des princes consommera.

À Monsieur Alfred Dassier.

Bruxelles, 17 août 1867.

Je n’ai reçu, Monsieur, qu’une de vos lettres, et c’est à Bruxelles qu’elle m’est parvenue.

Je vous autorise à publier avec votre musique, et selon votre désir, une pièce de vers (veuillez me faire savoir quels vers vous avez choisis) d’un de mes volumes de poésie.

Si la publication de ces quelques pages produit un bénéfice, fixez, comme vous l’entendrez, ma part d’auteur des paroles, et veuillez, je vous prie, la donner aux pauvres.

Recevez l’assurance de mes sentiments distingués, et tous mes vœux pour votre succès.

Victor Hugo.

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