À François-Victor.

H.-H., 25 mars.

Mon Victor, dans l’océan de papiers qui submerge le perchoir où j’écris, ta lettre a momentanément sombré, je la retrouverai, mais d’abord je veux t’envoyer votre argent. Puisque Charles va arriver à Bruxelles, il sera content d’y trouver sa prébende. Voici donc sous ce pli une traite à vue, que tu présenteras à la Banque nationale. Elle est à ton ordre et de 6 900 fr., qui se décomposent ainsi :

Maintenant causons. La nouvelle donnée par le Gaulois me semble le comble de l’absurde. J’ai écrit à Lacroix. J’attends sa réponse. Dis à Rochefort que nous sommes à l’état d’enchantement continu de sa Lanterne. Quelle verve ! et quel bon sens dans cette verve ! c’est Aristophane honnête. Je serai charmé et ravi de sa bienvenue publique à l’Homme qui Rit. Tout journal s’ouvrira devant lui à deux battants. — Et toi, où en es-tu de ton Académie ? — Si Charles a travaillé à Paris, je suis content de lui, et je l’amnistie de ne pas m’avoir écrit. Votre cousine, la comtesse Clémentine (Léopold), charmante d’ailleurs, m’a écrit, et m’a parlé de Georges avec enthousiasme. J’espère qu’il viendra à Guernesey, sinon, comme un vieux lâche, je courrai jusqu’à Bruxelles après lui, et après vous. — Tendre embrassement. Tu devrais aller toi-même toucher la traite à la caisse de la Banque nationale.

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