À Albert Baune.

Bruxelles, 6 septembre 1869.

Mon jeune et vaillant concitoyen,

Vous donnez un nouveau journal à la Liberté, c’est bien. Une voix de plus, c’est une victoire de plus.

Tout jeune, vous avez fait vos preuves ; preuves de talent, preuves de courage, preuves de solidarité. Vous ne savez pas plus reculer comme homme que reculer comme esprit. L’immense bataille du siècle contre le passé veut des combattants comme vous.

J’ai connu votre père, j’ai siégé près de lui. Mon fils aujourd’hui combat près de vous. Moi, quoique absent, je suis là. Votre père aussi est présent. Son âme vous regarde du fond du tombeau comme la mienne du fond de l’exil.

Courage et en avant !

V. H.

[En marge :] Le Rappel est un arbre vivace et vigoureux. Votre journal

n’en sera pas la branche la moins robuste.

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