À Auguste Vacquerie.

H.-H., 2 février.

Méconnaîtrait est une parfaite faute de français, et il n’est pas inutile de battre en brèche l’infaillibilité de Racine, aussi bête que celle du pape ; mais de votre côté, vos raisons sont excellentes, et je donne raison à vos raisons. Vous avez bien fait. Dans les éditions suivantes, le texte complet reparaîtra. En attendant je vous approuve et je vous remercie, ex imo corde.

Voyez donc M. Lacroix. Ces retards sont pour moi incompréhensibles. Il est muet comme le sphinx et lent comme la tortue. Il a reçu le 1er volume le 21 9bre et l’on a mis dix semaines à l’imprimer. Si cela continue de ce train, il faudra sept mois pour imprimer les trois autres, et nous paraîtrons à l’automne. Est-ce son intention ? — Quelquefois je ne reçois qu’une feuille par semaine. Lisez-lui, je vous prie, ce bout de lettre. Je renvoie toujours les épreuves le jour même corrigées. J’ai vu du T. 2 jusqu’à la feuille 8 (en 1re) en comptant les quatre feuilles que je reçois aujourd’hui, et qui seront à la poste ce soir. Jamais un retard de mon côté.

Voici mon portrait-carte pour M. Georges Bell. Il aimera cela, je crois, autant qu’un billet de quelques lignes. Serez-vous assez bon pour le lui transmettre.

Cordial shake-hand à votre neveu. Mes hommages à madame Ernest et à mademoiselle Catherine, et que vous dire à vous ? Quand je songe que la main qui a écrit le Fils et qui écrit Faust corrige mes points et virgules, je suis attendri, et confus, et je voudrais vous serrer dans mes bras.

La caisse contenant les legs est partie ce matin pour Paris par Cherbourg, et vous arrivera franche de port, cela va sans dire. J’ai renvoyé à M. Béghin son manuscrit par M. Lestrinqué dont il connaît le père. Soyez assez bon pour lui donner ce renseignement.

À vous, cher Auguste, profondément. Publier tout ensemble, ç’a toujours été mon avis.

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