à Charles et à Madame Charles Hugo.

H-H, 22 mai. Tout est prêt, chère Alice. D’après votre désir, j’ai fait transporter la nursery à côté de vous. La chambre (ancienne chambre de ma fille) contiendra les deux lits de Philomène et de la nourrice et les deux berceaux ou petits lits. Mon Charles, j’ai fait enclore non seulement le bassin, mais la terrasse. Georges pourra s’ébattre à son aise. J’ai mis sur mon balcon à moi une écuelle pleine de mie de pain avec une planche sur laquelle j’ai écrit : passereaux et rouges-gorges, venez des airs et des eaux, venez tous faire vos orges, messieurs les petits oiseaux, chez monsieur le petit Georges. Voilà donc les invitations faites. Les oiseaux sont à peu près les seuls habitants de Guernesey qu’on puisse voir. On déjeunera à midi. On dînera à six heures et demie. On fera de quatre à six une promenade dans une grande voiture où toute la nichée tiendra, avec toi ou moi sur le siège. Tu choisiras d’être sur le siège ou dans l’intérieur. L’île est ravissante en ce moment. C’est comme une grosse fleur. Si Victor venait (dis-le lui donc ! ) nous oublierions ensemble Bonaparte pendant un temps indéfini. Arrivez vite. Le temps est superbe.

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