à Madame Edgar Quinet.

14 mars. Il va sans dire, madame, que sitôt votre lettre reçue, j’ai écrit au rappel . Je dis souvent que je n’y ai aucune influence, mais ceci le prouve. Je pense que ma lettre a été oubliée. Qu’on oublie un souhait exprimé par moi, c’est tout simple ; mais si le souhait est pour vous, c’est moins simple. Tout le monde au rappel vous aime, vous honore, et vous admire ainsi que notre illustre et cher Quinet ; mais ils sont dans un tourbillon, en pleine fumée et en pleine poussière du combat. De là bien des omissions. Ainsi ils n’ont pas fait d’article sur l’homme qui rit ; ainsi je n’en vois pas paraître sur ce grand livre, la création . Je vais écrire de nouveau. Ne pourriez-vous dire à M Michelet, notre ami commun, de rappeler ma lettre à M Meurice ? Je voudrais lire dans le rappel un grand article sur le livre de Quinet et sur le vôtre. Mes fils, à cause de moi, ont dû s’interdire toute immixtion dans la critique ; mais j’insisterai près de notre cher Meurice. Je n’ai pas reçu votre livre (M Lacroix n’en fait pas d’autres) mais je sais qu’il est noble, doux et charmant. Et comment en serait-il autrement ? Vous êtes une belle âme à côté d’une grande âme. Je me mets à vos pieds, madame, et j’embrasse Quinet. V H.

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