À Monsieur Piérart.

Hauteville-House, 22 janvier 1869.

Monsieur,

Cette fois encore, à mon bien grand regret, je ne puis faire ce que vous voulez bien désirer de moi. Si le hasard fait tomber sous vos yeux quelques pages écrites par moi sur Waterloo dans un livre intitulé les Misérables vous comprendrez que je m’abstienne. J’ai la même intention patriotique et démocratique que vous, mais nos jugements historiques diffèrent profondément. Dans ces pages je condamne, et très sévèrement. Napoléon, mais à un autre point de vue que le vôtre, et je vois la bataille tout autrement. Du reste, la polémique contre Napoléon Ier me paraît moins urgente que la lutte contre Napoléon III. Proximmardet Ucalegon.

Je juge Napoléon Ier et je combats Napoléon III, telle est ma nuance. Vous me comprendrez, Monsieur, et vous m’approuverez, je pense. Sous les réserves que je viens d’indiquer, j’apprécie très haut votre remarquable talent et votre livre consciencieux.

Recevez l’assurance de mes sentiments très distingués.

Victor Hugo.

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