À Paul Meurice.

H.-H., 16 janvier.

Je vous envoie sous ce pli une traite à vue sur Mallet frères de 850 fr. (618 fr. pour payer l’annuité d’assurance, et 200 fr. pour Mme d’A. qui vous présentera un bon. Voudrez-vous bien lui envoyer ce mot ?)

Je suis ému de votre lettre pénétrante et profonde, ému de votre superbe sonnet que je viens de relire dans le livre, ému d’être compris et aimé par vous.

J’ai toujours grand’peur des Amours. Je verrai s’il y a moyen de tourner la difficulté en écrivant quelques pages sur l’Amour dans son acception la plus haute. J’y songerai. Vous savez combien je vous suis docile et quelle est ma joie de vous obéir, mon doux frère et maître.

J’ai trouvé pour votre journal ces deux titres qui se ressemblent, bien qu’absolument différents :

Le Rappel.

Maintenant, 2°, mais laissant un peu d’espace :

L’Appel au Peuple.

J’aime ce second titre. Il est grand, sérieux, et je le crois neuf. Oh ! comme je suis content que mon livre vous plaise.

Je vous serre dans mes bras.

V.

Je suis absolument de votre avis et de l’avis d’Auguste ; il faut tout au plus deux publications. 1°, la première partie La Mer et la Nuit, un volume.

2°, huit jours après, la seconde partie Par ordre du Roi (indivisible), trois volumes. Les volumes seront à peu près d’égale grosseur ; le premier et le dernier seront les plus gros. J’inclinerais volontiers à publier les quatre volumes ensemble. Je crois que l’effet serait grand.

Michelet devient de plus en plus aigre-doux. Avez-vous lu son article sur Paul Huet ? que lui avons-nous fait ?

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