À Paul Meurice.

H.-H-, 16 7bre.

Je vous réponds tout de suite. Une lettre de vous, quelle douce clarté subite ! C’est moi qui vous aime, allez. Je suis ici, je travaille, et je vis avec Bon Lahire. Comme toutes ces figures sont vivantes ! Comme tous ces personnages sont créés ! Ce sont des êtres. Cela vit, pense, va, vient, et leur souffle se mêle à notre souffle. N’achevez pas trop vite cette œuvre puissante et charmante. Marion Delorme me retombe comme une tuile. Je me berçais du vague espoir de n’avoir aucune pièce jouée cet hiver, et de pouvoir faire tranquillement ce que j’ai à faire ici, sans autre ouragan dans les cheveux que celui de l’océan ; et voilà l’ouragan de Paris qui se lève. Vous êtes accablé de travaux, et je n’ose vous dire : suppléez-moi, Auguste et vous, vous et Auguste ; mais, si vous ne vous en mêlez pas, Marion est à vau-l’eau.

Marion pleure, Marion crie.

Et veut Meurice et Vacquerie.

Oh ! si vous pouviez venir un peu ! quel besoin j’ai de vous ! Ces dames embrassent tendrement madame Meurice. Écrivez-le lui. Victor et d’Alton serrent votre main, que je presse.

Tuus.

V.

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