À Swinburne.

Hauteville-House, 22 sept. 1872.

Ô mon poëte, j’ai voulu vous écrire aujourd’hui, grand anniversaire de la République. C’est le 22 septembre que je réponds à votre ode superbe du 4 septembre. Ces deux dates fraternisent. Mon fils est près de moi ; nous vous lisons ensemble ; il me traduit Swinburne comme il a traduit Shakespeare. Quelle œuvre que vos Songs before sunrise ! Votre article sur l’Année terrible a excité et tenu en éveil l’attention de Paris. Vous avez lu sans doute à ce sujet le Rappel et la République. Vous êtes un admirable esprit et un grand cœur.

J’ai votre portrait. Voici le mien.

Cher et noble poëte, je vous serre les deux mains.

Victor Hugo.

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