À Charles.

H.-H., 7 novembre.

Mon Charles, j’avais entendu ton récit, aujourd’hui je le lis. Entendre, c’est une impression, lire en est une autre. C’est à peu près la différence qu’il y a entre le vin de Clos-Vougeot récolté perpendiculairement à la rivière ou récolté horizontalement. C’est le même vin, avec un autre bouquet. De même quand on écoute, l’impression est plus vive, et quand on lit, plus profonde. Ton Voyage en Zélande est simplement superbe et charmant. (Dans le troisième numéro, je n’en suis encore que là, il y a lame et lame. Mets flamberge, n’importe quoi.) Tu me fais dire des choses magnifiques, sur l’âme ici, et à la fin (je m’en souviens) sur l’art et la peinture, à propos de Delacroix. Je te demande la permission de te payer mes paroles cent francs, que Victor te remettra de ma part. Je suis chargé d’un baiser maternel pour Georges et j’y ajoute un baiser fraternel. Ton père par le sang, ton frère par l’esprit.

J’embrasse ma chère Alice.

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