À Charles et à François-Victor.

H.-H., dimanche 8 décembre.

Comme je l’avais prévu, la Voix de Guernesey me coûte Ruy Blas. Tout est bien. C’est le devoir fait, et bien fait.

Cela date bien le seizième anniversaire de l’exil.

Meurice m’écrit : Chacun des vers de la Voix de Guernesey vous coûte cinq cents francs. - Je le savais. Au moment où j’ai mis à la poste les cinquante lettres contenant le premier envoi, j’ai dit à Kesler : Voici cinquante lettres qui me coûtent chacune deux mille francs. Puis je les ai jetées dans la boîte.

Vous voyez que je connais bien Bonaparte. Au reste lui aussi doit me connaître.

Mon Charles, ton VH en Zélande est reproduit ici en entier dans la Gazette et a sur ce rocher un succès fou, comme partout. Nous en rabâchons.

Je fais réimprimer la Voix de Guernesey. Je donne à ma bien-aimée femme (qui ne m’écrit plus, vilaine !) l’épreuve corrigée de ma main (ci-incluse).

Je n’ai reçu aucune lettre, si ce n’est une très chaude de M. Bérardi. J’admire le superbe silence de M. Lacroix. En revanche, Hetzel m’a écrit des enthousiasmes. Un libraire paie pour l’autre. Et puis M. Lacroix est bien plus l’éditeur de M. Proudhon que le mien. J’espère que son Bulletin du Dimanche n’a soufflé mot de ces vers séditieux. J’ai reçu du reste dix ou douze journaux belges les reproduisant (souvent avec des points. Quelquefois tout entiers).

Je vous serre tous, Georges inclus, sur ma vieille patraque de cœur.

V.

Iterum. Je mets ma femme en garde contre le sieur Chenay.

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