À Madame Victor Hugo. À Charles et à François-Victor.

H.-H., dimanche 3 9bre.

Vous avez admirablement bien fait d’agir, mes bien-aimés. Remerciez notre excellent ami Ulbach pour ses dix lignes, qui sont parfaites. Remerciez aussi notre cher Paul. Maintenant que nous sommes dans le secret des vraies résistances, il faut beaucoup pardonner à Paul dans les choses passées. Les trahisons du bon Théâtre-Français n’auront abouti jusqu’ici qu’à faire faire à Hernani dimanche une recette monstre de 7 024 fr. C’est bien fait. Mais à force de coups d’épingle ils finiront par arriver au coup de poignard. Je le prévois.

Quant à Ruy Blas, la croix d’honneur de Chilly se dresse entre l’Odéon et moi. Lisez, entre vous seulement, cette lettre de Meurice. Elle vous mettra au courant. Voici aussi un mot de Julie. Je vous écris in haste. Je compte en finir aujourd’hui de ma montagne de lettres arriérées. Il y en avait 8 ou 900. En répondant à une sur 10, cela a fait 90 lettres, c’est-à-dire environ 200 pages. Tel est le boulet que je traîne. Mais je vous aime.

Je songe avec attendrissement au commencement de chanson du petit Georges. Qu’il soit béni, ce doux être.

Chère femme bien-aimée, je remercie tes beaux yeux, s’ils vont mieux ; sinon je les gronde. Et puis, je vous serre tous et toutes dans mes vieux bras.

Quant à Ruy Blas, je ne ferai aucune concession d’aucune espèce.

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