À Mademoiselle Louise Bertin.

24 novembre, Hauteville-House.

Chère Mademoiselle Louise, ce que vous me demandez me serait bien doux, mais le devoir est sombre ; vous savez, j’ai écrit le vers :

Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là.

Hélas, où sont les belles années ? Que de choses évanouies ! Oui, nous causerions de tout, et je suis sûr que je retrouverais toujours votre grand esprit et votre généreux cœur. Hélas ! hélas ! Phœbus de Chateaupers est sénateur, le Journal des Débats m’est devenu ennemi (hors Janin) ; votre admirable père le tournait vers l’avenir, la rédaction actuelle le tourne vers le passé, ce que je déplore, car les moments difficiles approchent.

C’est égal, votre douce lettre m’a fait du bien. Il m’a semblé entendre l’exquise harmonie d’autrefois, cette musique profonde qui est dans votre âme. Je suis à vous de tout mon dévouement et de tous mes respects.

Amitiés à Édouard.

Victor H.

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