H.-H., 20 janvier 1867.

Que vous avez bien fait de réunir ces pages en un volume ! pages splendides, volume magnifique, poignée d’étoiles. Votre éclatant esprit dégage une illumination. Je vous remercie de cette clarté. On en a besoin ; il fait nuit.

Mais, vous le savez, je suis de ceux que la nuit n’inquiète pas. Je suis sûr du lendemain, à vrai dire, je ne crois ni à la nuit, ni à la mort. Je ne crois qu’à l’aurore.

Je m’en vais souvent, dans mes rêveries, le long de la mer, pensif, songeant à la France, regardant hors de moi l’horizon, et en moi l’idéal. J’emporte quelquefois un livre. J’ai mes bréviaires. Vous venez de m’en donner un.

Mon nom écrit parfois par votre noble plume me fait l’illusion de la gloire. Vieux et seul, j’ouvre mes mains cordiales devant le foyer de votre pensée, et je me chauffe à votre lumineux esprit.

Tuus ex imo.

Victor Hugo.

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