à Auguste Vacquerie. H-H, dim 27 février.

Cher Auguste, vous connaissez M Albert Glatigny, voulez-vous lui transmettre ces quelques lignes. J’ai été bien touché de ses vers à Mélingue, c’est-à-dire à moi à travers Mélingue. Nous avons ici le printemps depuis trois jours, mais l’hiver a été le plus rude qu’on ait vu depuis quarante ans. J’y ai gagné la sciatique. Vous l’avez eue, je crois. On dit que cela revient, cette bête de douleur-là, et qu’il faut désormais s’y attendre tous les hivers. Est-ce vrai ? Vous a-t-elle rempoigné ? N’est-ce pas pour cela que vous êtes allé à Wildbad ? Renseignez-moi. Ma foi, si je devais vous retrouver à Wildbad, je prendrais en amitié la sciatique. Quels beaux articles profonds et robustes vous faites dans le rappel ! Je suis charmé que le rappel ait diminué l’écart entre lui et la gauche. Puisque j’y suis, voulez-vous me permettre de recommander à votre clémence mon vieil ami d’autrefois Daru. C’est un honnête homme. Il se trompe, mais il ne trompe pas. Je vous abandonne les autres. Que je voudrais vous voir ! Mais est-ce que le nouveau Faust ne va pas faire un de ces jours son apparition, c’est-à-dire son lever, car ce sera une étoile dans le ciel de l’art. — votre puissant esprit peut tout mener de front, la polémique et la création. C’est pourquoi j’espère. Un livre de vous est une manne pour les intelligences. Le vieil oiseau esprit qui est en moi ouvre le bec. Je vous aime bien, cher Auguste. V.

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