XX Attente

Esperaba, desperada.

Monte, écureuil, monte au grand chêne,

sSur la branche des cieux prochaine,

Qui plie et tremble comme un jonc.

Cigogne, aux vieilles tours fidèle,

Oh ! vole et monte à tire-d’aile

De l’église à la citadelle,

Du haut clocher au grand donjon.

Vieux aigle, monte de ton aire

À la montagne centenaire

Que blanchit l’hiver éternel.

Et toi qu’en ta couche inquiète

Jamais l’aube ne vit muette,

Monte, monte, vive alouette,

Vive alouette, monte au ciel !

Et maintenant, du haut de l’arbre,

Des flèches de la tour de marbre,

Du grand mont, du ciel enflammé,

À l’horizon, parmi la brume,

Voyez-vous flotter une plume,

Et courir un cheval qui fume,

Et revenir mon bien-aimé ?

1er juin 1828.

Share on Twitter Share on Facebook