II

Voilà ce que tu sais, ô noble statuaire ! Toi qui dans l’art profond, comme en un sanctuaire, Entras bien jeune encor pour n’en sortir jamais ! Esprit, qui, te posant sur les plus purs sommets, Pour créer ta grande œuvre, où sont tant d’harmonies, Pris de la flamme au front de tous les fiers génies ! Voilà ce que tu sais, toi qui sens, toi qui vois ! Maître sévère et doux qu’éclairent à la fois, Comme un double rayon qui jette un jour étrange, Le jeune Raphaël et le vieux Michel-Ange ! Et tu sais bien aussi quel souffle inspirateur Parfois, comme un vent sombre, emporte le sculpteur, Âme dans Isaïe et Phidias trempée, De l’ode étroite et haute à l’immense épopée !

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