XXVI

Jeune fille, l’amour, c’est d’abord un miroir

Où la femme coquette et belle aime à se voir,

Et, gaie ou rêveuse, se penche ;

Puis, comme la vertu, quand il a votre cœur,

Il en chasse le mal et le vice moqueur,

Et vous fait l’âme pure et blanche ;

Puis on descend un peu, le pied vous glisse… — Alors

C’est un abîme ! en vain la main s’attache aux bords,

On s’en va dans l’eau qui tournoie ! —

L’amour est charmant, pur, et mortel. N’y crois pas !

Tel l’enfant, par un fleuve attiré pas à pas,

S’y mire, s’y lave et s’y noie.

25 février 1837

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