ODE SEIZIÈME. À L’OMBRE D’UN ENFANT.

Qui es in cælis

Oh ! parmi les soleils, les sphères, les étoiles,

Les portiques d’azur, les palais de saphir,

Parmi les saints rayons, parmi les sacrés voiles

Qu’agite un éternel zéphyr ;

Dans le torrent d’amour où toute âme se noie,

Où s’abreuve de feux le séraphin brûlant,

Dans l’orbe flamboyant qui sans cesse tournoie

Autour du trône étincelant ;

Parmi les jeux sans fin des âmes enfantines,

Quand leurs soins, d’un vieil astre, égaré dans les cieux,

Avec de longs efforts et des voix argentines,

Guident les chancelants essieux ;

Ou lorsqu’entre ses bras quelque vierge ravie

Les prend, d’un sain baiser leur imprime le sceau,

Et rit, leur demandant si l’aspect de la vie

Les effrayait dans leur berceau ;

Ou qu’enfin, dans son arche éclatante et profonde,

Rangeant de cieux en cieux son cortège ébloui,

Jésus, pour accomplir ce qui fut dit au monde,

Les place le plus près de lui ;

Oh ! dans ce monde auguste où rien n’est éphémère,

Dans ces flots de bonheur que ne trouble aucun fiel,

Enfant ! loin du sourire et des pleurs de ta mère,

N’es-tu pas orphelin au ciel ?

Octobre 1823.

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