I

Oui, ce front, ce sourire et cette fraîche joue,

C’est bien l’enfant qui pleure et joue,

Et qu’un esprit du ciel défend !

De ses doux traits, ravis à la sainte phalange,

C’est bien le délicat mélange ;

Poëte, j’y crois voir un ange,

Père, j’y trouve mon enfant.

On devine à ses yeux, pleins d’une pure flamme,

Qu’au paradis, d’où vient son âme,

Elle a dit un récent adieu.

Son regard, rayonnant d’une joie éphémère,

Semble en suivre encor la chimère,

Et revoir dans sa douce mère

L’humble mère de l’Enfant-Dieu !

On dirait qu’elle écoute un chœur de voix célestes,

Que, de loin, des vierges modestes

Elle entend l’appel gracieux ;

À son joyeux regard, à son naïf sourire,

On serait tenté de lui dire :

— Jeune ange, quel fut ton martyre,

Et quel est ton nom dans les cieux ?

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