II

Aussi, que de malheurs suprêmes

Elle impose aux infortunés,

Qui, sous le joug des diadèmes,

Courbèrent leurs fronts condamnés !

Il faut que leur cœur soit sublime.

Affrontant la foudre et l’abîme,

Leur nef ne doit pas fuir l’écueil.

Un roi, digne de la couronne,

Ne sait pas descendre du trône,

Mais il sait descendre au cercueil.

Il faut, comme un soldat, qu’un prince ait une épée.

Il faut, des factions quand l’astre impur a lui,

Que nuit et jour, bravant leur attente trompée,

Un glaive veille auprès de lui ;

Ou que de son armée il se fasse un cortège ;

Que son fier palais se protège

D’un camp au front étincelant ;

Car de la Royauté la Guerre est la compagne ;

On ne peut te briser, sceptre de Charlemagne,

Sans briser le fer de Roland !

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