Roland ! — N’est-il pas vrai, noble élu de la guerre,
Que ton ombre, éveillée aux cris de nos guerriers,
Aux champs de Roncevaux lorsqu’ils passaient naguère,
Les prit pour d’anciens chevaliers ?
Car le héros, assis sur sa tombe célèbre,
Les voyait, vers les bords de l’Èbre
Déployant leur vol immortel,
Du haut des monts, pareils à l’aigle ouvrant ses ailes,
Secouer, pour chasser de nouveaux infidèles,
L’éclatant cimier de Martel !
Mais un autre héros encore,
Pélage, l’effroi des tyrans,
Pélage, autre vainqueur du Maure,
Dans les cieux saluait nos rangs ;
Au char où notre gloire brille,
Il attelait de la Castille
Le vieux lion fier et soumis ;
Répétant notre cri d’alarmes,
Il mêlait sa lance à nos armes,
Et sa voix nous disait : Amis !