C’est moi qui me tairais ! Moi qu’enivrait naguère
Mon nom saxon, mêlé parmi des cris de guerre !
Moi, qui suivais le vol d’un drapeau triomphant !
Qui, joignant aux clairons ma voix entrecoupée,
Eus pour premier hochet le nœud d’or d’une épée !
Moi, qui fus un soldat quand j’étais un enfant !
Non, frères ! non, français de cet âge d’attente !
Nous avons tous grandi sur le seuil de la tente.
Condamnés à la paix, aiglons bannis des cieux,
Sachons du moins, veillant aux gloires paternelles,
Garder de tout affront, jalouses sentinelles,
Les armures de nos aïeux !
Février 1827.