IV

Oh ! qu’il s’endorme en paix dans la nuit funéraire !

N’a-t-il pas oublié ses maux pour nos malheurs ?

Ne nous lègue-t-il pas à son généreux frère,

Qui pleure en essuyant nos pleurs ?

N’a-t-il pas, dissipant nos rêves politiques,

De notre âge et des temps antiques

Proclamé l’auguste traité ?

Loi sage qui, domptant la fougue populaire,

Donne aux sujets égaux un maître tutélaire,

Esclave de leur liberté !

Sur nous un roi chevalier veille.

Qu’il conserve l’aspect des cieux !

Que nul bruit de longtemps n’éveille

Ce sépulcre silencieux !

Hélas ! le démon régicide,

Qui, du sang des Bourbons avide,

Paya de meurtres leurs bienfaits,

A comblé d’assez de victimes

Ces murs, dépeuplés par des crimes,

Et repeuplés par des forfaits !

Qu’il sache que jamais la couronne ne tombe !

Ce haut sommet échappe à son fatal niveau.

Le supplice où des rois le corps mortel succombe

N’est pour eux qu’un sacre nouveau.

Louis, chargé de fers par des mains déloyales,

Dépouillé des pompes royales,
Sans cour, sans guerriers, sans hérauts,

Gardant sa royauté devant la hache même,

Jusque sur l’échafaud prouva son droit suprême,

En faisant grâce à ses bourreaux !

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