CHAPITRE III SILLY SE PROMÈNE

Dans la chambre même de lady Allsmine, l’innocent avait été installé devant une petite table. À belles dents il déchiquetait un poulet froid, s’interrompant seulement pour porter à ses lèvres un verre d’eau claire.

Joan avait voulu colorer sa boisson d’un doigt de porto-wine, mais l’enfant avait refusé, disant :

– Jamais de vin… Le vin mauvais… avec lui, Silly perd son esprit.

Elle le considérait avec douceur, prise de sympathie pour ce petit misérable, auquel son étrangeté même donnait une sorte de distinction.

Cependant la première faim apaisée, le gamin promenait autour de lui un regard étonné et curieux. Le lit d’un bois précieux aux délicates incrustations d’ivoire, la cheminée avec sa grande glace encadrée de panneaux à sujets attirèrent d’abord son attention, puis ses yeux se fixèrent avec un plaisir évident sur un tableau accroché à la muraille.

On y voyait un baby, une fillette de deux ans peut-être, debout sur un banc de pierre adossé au piédestal d’une statue qui semblait se pencher en avant pour l’admirer. La robe rose de la mignonne tranchait sur le blanc cru de la pierre et formait avec les verdures du paysage un ensemble gracieux.

Joan avait suivi la direction des regards de l’innocent. Une expression de tristesse avait couvert son visage.

– Qui est cette chère petite chose ? demanda Silly.

La question fit frissonner son interlocutrice. D’une voix altérée, un flot de larmes montant à ses paupières, elle répondit :

– C’est, ou plutôt c’était ma fille Maudlin.

Silly se leva aussitôt et courut à lady Allsmine. Il lui prit les mains.

– Tu pleures, fit-il avec compassion, tu pleures. Silly ne devine pas pourquoi. Se peut-il que ta fille ait cessé d’être ta fille ? Je ne sais pas, moi ; jamais je n’ai eu de mère. J’ai été jeté dans la vie tout seul, au milieu des champs. Mes parents sont les oiseaux des bois, les fleurettes des prairies. Pardonne-moi si j’ai mal parlé.

Son accent était si affectueux qu’instinctivement Joan le pressa sur son cœur.

– Mon pauvre petit, tu n’as pas mal parlé. Tu ne peux pas comprendre la mort encore. Ma fille n’est plus. Maudlin est tombée dans une rivière, loin de moi ; son corps n’a jamais été retrouvé. Et je pleure parce que plus jamais je ne l’embrasserai. Mais tu pleures aussi, enfant ?

– Oui, Silly pleure, parce que tu l’embrasses comme on ne l’a jamais embrassé.

Si douce était sa voix qu’un sanglot souleva la poitrine de Joan. Plus étroitement elle serra l’innocent, et par une inspiration subite :

– Mère sans enfant, enfant sans mère, dit-elle. Le hasard nous réunit, épaves de la vie ; veut-il adoucir l’irréparable ?

Et comme prenant un parti :

– Silly, demeure près de moi ?

Le gamin la regarda de ses grands yeux pleins de larmes. Il parut sur le point d’accepter, mais une ombre se répandit sur son visage :

– Non… Silly doit rester libre. Il lui faut les routes, où le grand soleil fait d’or la poussière, les montagnes contre lesquelles le vent se bat en mugissant, les prairies où l’on va se rouler auprès des grands bœufs roux. Silly ne saurait exister dans une maison.

Puis brusquement :

– Et même, je dois partir. La mer chante là-bas sur la côte, elle m’appelle. C’est ma grande amie, tu sais. Souvent, quand Silly avait faim, elle lui apportait des coquillages pour se nourrir. Nous nous entendons tous deux.

Joan ne répondit pas. Une impression bizarre, intraduisible, germait en elle. Il lui apparaissait que l’innocent allait emporter une portion de son cœur. Très vite, comme malgré elle :

– Attends, Silly, ne t’ai-je pas promis un seau ?

– Si, fit le petit, mais je reviendrai. Tu es mon amie aussi, la dame. Silly reviendra. Il s’agenouillera près de ta chaise et il te regardera, car il aime à te voir.

On eût pensé qu’il faisait effort sur lui-même pour s’éloigner. Pourtant il appliqua une dernière fois ses lèvres sur la main de Joan et s’élança vers la porte.

Cinq minutes plus tard, l’innocent arpentait les rues de la ville, se dirigeant du côté du port.

Ce port, désigné sous le nom de Port-Jackson, est un des plus vastes du monde. Il est formé par trois baies : Farm-Cove, station des vaisseaux de guerre de l’escadre du Pacifique ; Sydney-Cove dont le Circular Quay (quai circulaire) reçoit les grands paquebots d’Europe ; et Darling-Harbour, plus spécialement affecté aux bâtiments de commerce.

Ce fut vers ce dernier point que le gamin porta ses pas.

Il s’arrêta au bord de l’eau, et s’asseyant sur le quai formé de larges dalles, il parut considérer avec plaisir le tableau qu’il avait sous les yeux.

En face de lui, sur la côte Est de Darling-Harbour, se montraient les jetées, les wharfs, les entrepôts des diverses sociétés maritimes qui centralisent le commerce de la ville. Au delà, sur les hauteurs, se profilaient les forts de Middle-Head et de George’s-Head dont les puissantes batteries protégeraient efficacement Sydney contre toute attaque.

Sur les quais, au sommet de mâts multicolores, flottaient des drapeaux indiquant l’emplacement de la fête qui devait avoir lieu dans la soirée pour clôturer les opérations de la vente annuelle des marchandises restées en souffrance dans les Docks. Des bouffées de musique barbare, apportées par le vent, indiquaient que des forains campaient autour des entrepôts.

Du côté où Silly avait fait halte, le spectacle changeait. Ici tout était en travail. Des grues énormes grinçaient en déchargeant des navires venus de tous les points du globe ; des courriers passaient à bicyclette à une allure vertigineuse, croisant les voitures automobiles à pétrole ou à vapeur, qui roulaient pesamment avec un bruit de ferraille et un halètement essoufflé.

Une demi-heure environ, l’enfant demeura ainsi, puis il se releva, parcourut les quais en flâneur, ramassant des petits cailloux dont la trouvaille semblait lui causer un vif plaisir.

Enfin, il fit halte au haut d’un escalier de pierre dont les marches inférieures s’enfonçaient dans l’eau verte du bassin.

À pas lents, il descendit les degrés, s’accroupit sur le dernier, et gravement se mit à lancer ses cailloux, très intéressé en apparence par les ronds concentriques que leur chute formait à la surface de l’onde.

Quiconque eût observé Silly eût cru voir un garçonnet, quelque peu dadais, se livrant à un passe-temps puéril. Mais le petit bonhomme avait son idée. Soudain son regard vague s’anima d’une expression intelligente. Lentement il examina les alentours. Personne ne s’occupait du pauvre vagabond. Deux matelots qui passaient lui jetèrent un coup d’œil dédaigneux et pitoyable.

– Le petit gars rêve, dit l’un.

– Cela se peut-il ? répliqua l’autre. Comment rêver sans cervelle ?

Et ils s’éloignèrent sans que Silly eût fait un geste indiquant qu’il les avait entendus.

Cependant le gamin se penche en avant. Sa main s’enfonce dans l’eau, semble tâtonner. Elle reparaît tenant un bouchon attaché à une ficelle. La cordelette se tend, on dirait que son extrémité est fixée au fond du bassin.

Un nouveau regard investigateur sur les quais, et l’innocent tire de sa poche l’objet que James Pack lui a remis chez Sir Allsmine. C’est un petit cylindre de fer blanc qui brille au soleil. Silly l’attache solidement au bouchon, puis il opère trois tractions régulièrement espacées sur la cordelette. Dix secondes s’écoulent, un sourire satisfait détend les lèvres du gamin qui desserre les doigts. La boîte métallique glisse dans l’eau et s’enfonce en tournoyant.

Silly a encore quelques cailloux. Placidement il recommence à faire des ronds, des ronds, et sa provision de projectiles épuisée, il semble envahi par l’ennui. Mais ses yeux verts se portent sur un poste sémaphorique. Les signaux annoncent l’entrée d’un paquebot dans Sydney-Cove. Le petit se lève aussitôt, il remonte l’escalier, et suivant les berges du port se dirige vers Circular Quay.

Sa flânerie a un but maintenant. Il va voir débarquer les passagers d’un steamer arrivant d’Europe.

Sans se presser il marchait, contournant les ballots, les caisses amoncelées en piles énormes, répondant par un signe de tête au « bonjour » des employés du port, qui tous éprouvaient une sorte de pitié affectueuse pour l’enfant, dans la jolie tête de qui la nature avait omis de mettre la raison.

Il allait, sifflotant un air de chasse, insouciant comme l’oiselet dont il avait la grâce. Tout à coup, en passant près d’un poste de surveillance – police office – établi sur le quai, il tressaillit. James Pack causait sur le seuil avec le chef de poste.

Le gamin poursuivit pourtant sa route, mais le secrétaire de sir Allsmine l’arrêta :

– Bonjour Silly.

– Bonjour Sir.

– Tu n’es donc pas resté auprès de lady Allsmine ?

– Non. La liberté est trop douce.

– Cependant voudras-tu venir te promener avec moi ce soir ?

– Je veux bien.

– Parfait ! Alors sois à neuf heures exactement dans Paramata Street.

– Devant la maison de la dame ?

– Précisément. Je te conduirai à la fête des Docks.

Le petit frappa ses mains l’une contre l’autre.

– À la fête des Docks, avec les grandes baraques, les manèges de bicyclettes ?

– C’est cela. Au revoir Silly, à ce soir.

– À ce soir, Sir.

Et tandis que l’innocent reprenait sa promenade, le bossu murmura à l’oreille du chef du poste de surveillance :

– Vous le voyez, Monsieur Warn, je récompense ce gamin qui nous a mis sur la trace du Corsaire Triplex… et puis, vous le savez, il peut nous aider à retrouver l’homme qui lui a remis les affiches.

Le policier inclina la tête d’un air entendu, et regarda avec un attendrissement subit l’innocent déjà bien loin.

Maintenant le gamin traversait les ruelles où grouille la population laborieuse du port. Ici, des pêcheurs raccommodaient leurs filets encombrant le passage déjà étroit. Tout près, des matelots de la flotte de guerre péroraient à grand bruit à la porte d’une taverne sombre, dont l’entrée basse jetait dans la rue un air lourd chargé de vapeur de gin et de wiskey. Un peu au delà, des ménagères clabaudaient tumultueusement, oubliant dans leur soif de commérages, leur ménage à faire, leur dîner à apprêter, et préparant ainsi pour le soir les tempêtes conjugales.

Entre les groupes, Silly se faufilait. Aucun obstacle ne ralentissait sa marche. Bientôt il déboucha dans Sydney-Cove, en face du quai circulaire, où abordent les puissants paquebots d’Europe. Il était temps. Le navire annoncé par le sémaphore arrivait à quai.

Tandis qu’on lançait la passerelle, des commissionnaires, garçons d’hôtels, interprètes se coudoyaient, se bousculaient, chacun cherchant à parvenir au premier rang.

C’était un tohu-bohu, des cris, des poussées, des menaces, des éclats de rire. Une acclamation salua la venue de Silly :

– Nous sommes sauvés, clama un portefaix taillé en hercule. Voilà du renfort. Viens ici, l’innocent, on a besoin d’hommes solides.

Tous ricanèrent trouvant la plaisanterie bouffonne. Mais le gamin ne s’intimida pas. Simplement il répondit :

– Silly n’est pas aussi fort qu’un bœuf. Cependant il peut porter une valise et gagner ainsi une pièce de monnaie pour manger.

Grossiers mais non méchants, les portefaix cessèrent de rire, un peu confus d’avoir raillé ce faible de corps et d’esprit qui venait si naïvement de réclamer son droit à la vie.

Volontiers on lui eût fait place, si à ce moment même, les passagers du paquebot n’avaient commencé à débarquer.

Alors tous les pauvres diables, venus là pour gagner quelques pence (0 fr. 10) ne songèrent plus qu’à se précipiter sur les valises, mallettes, sacs que les voyageurs tenaient à la main.

Les interjections se croisaient dans l’air :

– Un bon commissionnaire, Lady !

– Confiez-moi votre valise, gentleman.

– Par ici, milord… Royal Hôtel, prix modérés.

– Pavillon Hôtel… très confortable… chaque soir musique au parloir… dans chaque huitaine, une attraction-surprise.

– Regardez de ce côté, young ladies… Moose-Park-Hôtel… le plus vaste, le plus moderne… service automatique… les serviteurs remplacés par la machinerie électrique… grande sensation !

Les omnibus à vapeur lançaient des volutes de fumées… peuh ! peuh ! tandis que les plus adroits des portefaix entassaient les bagages sur les impériales.

Au milieu de ce hourvari, les voyageurs éperdus, prestement déchargés de leurs bagages, couraient derrière les commissionnaires, coudoyés, bousculés, ahuris.

Un groupe cependant semblait échapper à l’affolement général, et à ce titre il attira l’attention de Silly.

Il se composait d’un gentleman et de deux jeunes dames. Lui, de taille moyenne, la physionomie fine, le regard spirituel et rieur, la moustache châtaine relevée en croc, avec ce je ne sais quoi de confiant et d’aimable qui fait reconnaître le Français à l’étranger ; ses compagnes exquises, l’une blonde et l’autre très brune. Celle-là charmante avec son minois rose, sa délicieuse raideur d’Anglaise élégante ; celle-ci non moins jolie, le teint doré, ses yeux noirs allongés, son allure légère de gazelle du désert.

Très calme, très souriant, le gentleman avait écarté les portefaix de la badine qu’il tenait à la main. Sans se presser, il avait choisi deux grands gaillards et les touchant de sa canne :

– Garçons, dit-il en excellent anglais, Centennial-Park-Hôtel.

L’un des interpellés étendit la main vers les voitures :

– L’omnibus est archi-complet, gentleman.

– Peu importe, nous nous y rendrons à pied. Peu de bagages, trois valises. Nous voyageons pour notre agrément et achetons en route ce dont nous avons besoin.

Avec un respect visible, les commissionnaires saisirent aussitôt les valises.

Au pays Australien, où l’on ne se déplace guère que pour affaires, le voyageur pour le plaisir jouit d’une considération particulière. Évidemment un homme qui « globetrotte » sans chercher à gagner d’argent, doit en avoir beaucoup. Il représente un capital considérable.

Les garçons s’étaient déjà mis en marche. Le gentleman se tourna successivement vers sa blonde et sa brune compagne, puis d’une voix douce, bien timbrée :

– S’il vous plaît, Aurett… s’il vous plaît, Lotia, nous allons les suivre.

– Mon cher mari, répondit la blonde Anglaise, j’y suis toute disposée.

– Et vous, Lotia ?

– Moi aussi, monsieur Lavarède.

Silly qui, depuis un moment, s’était rapproché des personnages, n’avait pas perdu une de leurs paroles. Une expression de surprise, d’attendrissement avait envahi son visage, une étincelle avait brillé dans ses yeux :

– Lotia ! Aurett ! Lavarède ! murmura-t-il.

Soudain il eut un geste de décision. D’un regard profond il enveloppa ceux dont il venait de répéter les noms. Lotia tenait à la main un petit sac. L’enfant allongea le bras, le saisit par la poignée et du ton pleurard des mendiants :

– Silly, porter le sac de Miss. Deux pence pour la course.

– Quoi, qu’est-ce ? demanda Lavarède.

Les portefaix s’étaient retournés. L’un d’eux expliqua :

– C’est Silly, un pauvre petit gars simple d’esprit. C’est une charité de lui faire gagner son pain.

– Bien, bien. Alors, gamin, porte donc ce sac et suis nous.

Silly inclina la tête gravement et se mit à marcher auprès des voyageurs qui causaient sans s’inquiéter de lui :

– Ainsi, Monsieur Armand, questionnait la brune Lotia avec un accent d’inquiétude, vous pensez que nous serons heureux à Sidney ?

– J’en suis certain.

– Vous espérez que nous retrouverons…

– Mon cousin Robert ?… mais certainement ! – Et, comme la jeune fille esquissait un geste de doute : Réfléchissez, Lotia, nous sommes sur la piste du fugitif. Lorsqu’il nous eut quittés désespéré, je me souvins que j’avais été journaliste parisien, ce que la présence de ma douce Aurett m’avait un peu fait oublier, je me rappelai mes prouesses de reporter et je vous affirmai que nous rejoindrions notre malheureux ami.

– C’est vrai. Je ne devrais pas oublier que, grâce à vous, nous avons retrouvé sa trace, acquis la certitude qu’il s’était embarqué en Italie, à Brindisi, sur un paquebot à destination de Sydney. À Port-Saïd, dans les diverses escales, vous nous avez prouvé qu’il n’avait pas quitté le steamer.

– C’est donc ici, point terminus de la ligne maritime…

– Que nous devons l’atteindre sûrement, acheva Aurett avec un joli sourire.

Mais Lotia secoua la tête :

– Ici, nous ne pourrons pas nous adresser aux autorités… il y aurait grand danger pour M. Robert à tomber entre les mains de la police anglaise.

– Pardon ! pardon ! fit gaiement le journaliste, il y a deux opérations distinctes. La première, la plus délicate, est de retrouver mon cousin. Les autorités nous y aideront, et avec un zèle que vous soupçonnez. La seconde est de l’arracher aux griffes des policiers… un jeu d’enfant, ici comme en Europe… avec un peu d’adresse.

– Alors…

– Dès demain, je solliciterai une audience du Directeur général de la police et… je ne vous demande qu’une chose, Lotia,… ne vous inquiétez pas.

On arrivait au Centennial-Park-Hôtel, immense bâtiment dont la masse imposante se dressait en face des magnifiques jardins dont il avait tiré son nom.

Cinq minutes plus tard, les voyageurs prenaient possession d’un appartement spacieux, orné de tous les accessoires scientifiques du confort moderne. Téléphone, électricité, clavier de service. Et même un domestique avertissait Sir Armand Lavarède, qu’un phonographe prêt à fonctionner se trouvait dans le salon.

– Ceci, ajouta cet homme, pour les voyageurs qui désirent rapporter des notes de voyage. L’Hôtel leur remet au départ les bandes métalliques utilisées, et rentrés chez eux, ils n’ont qu’à les replacer dans un autre appareil phonographique pour revivre les jours écoulés.

Les commissionnaires, Silly compris, furent rétribués de leur peine, et tous trois s’en allèrent, non sans que le gamin, avec la curiosité naïve de son âge, eût fait le tour du salon, ce qui amusa beaucoup les voyageuses.

Armand et ses compagnes demeurèrent seuls.

– Mes gracieuses amies, dit alors le journaliste, dès demain je compte entrer en relations avec le service de la police australienne. Permettez-moi de vous lire le rapport au Directeur pour le Pacifique, que j’ai préparé durant la traversée. Je serai charmé d’avoir votre avis.

Et les jeunes femmes ayant consenti d’un gentil mouvement de tête, Lavarède commença.

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