GODWIN ET L’ÉGALISATION DES CONDITIONS

Toutes les classes en souffrent : et, quand elles en auront conscience, elles se prêteront toutes à des transformations bienfaisantes. C’est là le sens évident du mouvement humain.

« Il n’est pas difficile de marquer, dans le progrès de l’Europe moderne de la barbarie à la civilisation, une tendance vers l’égalisation des conditions. Dans les temps féodaux, comme maintenant dans l’Inde et dans d’autres parties du monde, les hommes naissaient à un degré déterminé, et il était presque impossible à un paysan de s’élever au rang du noble. Excepté les nobles, personne n’était riche, car le commerce intérieur ou extérieur existait à peine. Le commerce fut comme un engin qui abattit ces barrières, qui semblaient imprenables, et renversa les préjugés des nobles, qui étaient assez portés à croire que leurs serviteurs n’étaient pas de la même espèce qu’eux. L’instruction fut un autre et plus puissant engin. »

Peu à peu, la condition de l’homme pauvre, mais instruit s’est relevée : il a cessé de se considérer comme l’humble client des nobles, et une fierté nouvelle dresse une nouvelle hiérarchie des valeurs de la vie. Au terme de ce mouvement, la richesse perdra la prééminence que la noblesse a perdue.

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