Un jour, Blanche dit à Maurice : — Connaissez-vous madame Rechteren ?
— Beaucoup, dit Maurice.
— Nous allons à un bal qu’elle donne dans cinq jours.
Pauline vint près d’eux, Blanche se tut.
Maurice était enchanté, les paroles de Blanche lui avaient fait bondir le cœur : elle désirait le voir chez madame Rechteren ; mais elle n’exprimait son vœu qu’à moitié, c’était un mystère entre elle et lui : — une jeune fille ne craint personne autant que l’homme qu’elle aime, — et elle craignait de lui laisser voir son désir.
Mais un peu après elle ajouta : — Faites-vous inviter chez madame Rechteren, nous serons ensemble.
— Ah ! dit Maurice, elle ne m’aime pas : elle n’oserait, ni si clairement à moi, ni surtout devant sa sœur, m’exprimer l’envie de me voir ; — elle ne m’aime pas.