… C’était l’heure de la tombée du jour ; j’étais seul au bord de la mer, sur une plage du district d’Apiré. – Dans ce lieu isolé, j’attendais Taïmaha, – et j’éprouvais un sentiment singulier à l’idée que cette femme allait venir…
Une femme parut bientôt, qui m’aperçut sous les cocotiers et s’avança vers moi… C’était déjà la nuit ; quand elle fut tout près, je distinguai une horrible figure qui me regardait en riant, d’un rire de sauvagesse :
– Tu es Taïmaha ? lui dis-je…
– Taïmaha ?… Non. – Je m’appelle Tevaruefaipotuaiahutu, du district de Papetoaï ; je viens de pêcher des porcelaines sur le récif, et du corail rose. – Veux-tu m’en acheter ?…
J’attendis encore là jusqu’à minuit. – Je sus le lendemain qu’au petit jour la vraie Taïmaha était repartie pour son île ; ma commission n’avait pas été faite ; elle s’en était allée sans se douter que pendant plusieurs heures elle avait été attendue sur la plage par le frère de Rouéri…