XXIII

A trois heures du matin, Téharo m’éveilla. A ce moment je me crus là-bas, à Brightbury, couché dans ma chambre d’enfant, sous le toit béni de la vieille maison paternelle ; je crus entendre les vieux tilleuls de la cour remuer sous ma fenêtre leurs branches moussues, et le bruit familier du ruisseau sous les peupliers…

Mais c’étaient les grandes palmes des cocotiers qui se froissaient au dehors, et la mer qui rendait sa plainte éternelle sur les récifs de corail.

Téharo m’éveillait pour partir ; le temps s’était calmé, et on apprêtait la pirogue.

Quand je fus dehors, j’en éprouvai du bien ; mais j’avais la fièvre encore, et la tête me tournait un peu.

Les Maoris allaient et venaient sur la plage, apportant dans l’obscurité les mâts, les voiles et les pagayes.

Je m’étendis, épuisé, dans l’embarcation, et nous partîmes.

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