Le gouverneur de Gorée se souvint de la promesse qu’il avait faite au spahi Pierre Boyer : à son retour, Jean fut de nouveau dirigé sur Saint-Louis, pour y achever son temps d’exil.
Il éprouva une émotion, Jean, en voyant reparaître le pays du sable et la ville blanche ; il y était attaché, comme on l’est à tous les lieux où l’on a souffert et vécu longtemps. Et puis il eut un certain bonheur, aux premiers moments, à retrouver presque une ville, presque la civilisation, avec les habitudes et les amis d’autrefois ; toutes choses dont il avait fallu qu’il fût quelque temps privé, pour en faire au retour le moindre cas.
Les loyers sont peu courus à Saint-Louis du Sénégal. La maison de Samba-Hamet n’avait pas trouvé de nouveaux habitants ; Coura-n’diaye vit revenir Jean et Fatou, et leur rouvrit la porte de leur ancien logis.
Les jours reprirent, pour le spahi, leur cours monotone d’autrefois.