Le pays était désert aux environs du campement de Dialamban ; de grands marais d’eaux mortes qui n’en finissaient plus, ou bien de plaines de sable aride, où croissaient des mimosas rabougris.
Jean y faisait de longues promenades solitaires, avec son fusil sur l’épaule, – chassant ou rêvant, – toujours ses vagues rêveries de montagnard.
Il aimait aussi à remonter en pirogue les berges du fleuve aux eaux jaunes, ou à s’enfoncer dans le dédale des marigots sénégalais.
Des marais à perte de vue, où dormaient des eaux chaudes et tranquilles ; des rives où le sol traître était inaccessible au pied humain.
Des aigrettes blanches s’y promenaient gravement au milieu de la verdure monotone des humides palétuviers ; – de gros lézards-souffleurs y rampaient sur la vase ; – de gigantesques nénuphars, des lotus blancs ou roses s’y épanouissaient au soleil tropical, pour le plus grand plaisir des yeux des caïmans et des aigles-pêcheurs.
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Jean Peyral commençait presque à aimer ce pays.