Deux jours après, tous les bâtiments de la marine, requis pour l’expédition, étaient groupés dans le nord de Saint-Louis, au coude du fleuve, près de Pop-n’kior.
L’embarquement des troupes s’opérait au milieu d’un grand concours de monde et d’un grand vacarme. – Toutes les smalahs des tirailleurs noirs, femmes et enfants, encombraient les berges, – hurlant au soleil comme des forcenés. – Des caravanes de Maures, qui arrivaient du fond du Soudan, faisaient cercle pour voir, avec leurs chameaux, leurs sacs de cuir, leurs monceaux de bagages hétéroclites, – et leurs belles jeunes femmes.
Vers trois heures, toute la flottille, qui devait remonter le fleuve jusqu’à Dialdé en Galam, s’ébranla avec son chargement d’hommes, – et se mit en route par une chaleur atroce.