Alors elle prit son petit enfant pour l’étrangler.
Comme elle ne voulait pas entendre ses cris, elle lui remplit la bouche de sable.
Elle ne voulait pas non plus voir la petite figure convulsionnée par l’asphyxie ; – avec rage elle creusa un trou dans le sol, – elle y enfouit la tête, et la couvrit encore de sable.
Et puis, de ses deux mains, elle serra le cou ; elle serra, serra bien fort, jusqu’à ce que les petits membres vigoureux qui se raidissaient sous la douleur fussent retombés inertes.
Et, quand l’enfant fut mort, elle le coucha sur la poitrine de son père.
Ainsi mourut le fils de Jean Peyral… – Mystère !
– Quel Dieu l’avait poussé dans la vie, celui-là, l’enfant du spahi ?… qu’était-il venu chercher sur la terre, et où s’en retournait-il ?
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Fatou-gaye pleura alors des larmes de sang, – et ses gémissements retentirent, déchirants, sur les champs de Dialakar… Et puis elle prit le sac de cuir du marabout, elle avala une pâte amère qui y était contenue, – et son agonie commença, – une agonie longue et cruelle…
Longtemps elle râla au soleil, avec des hoquets horribles, déchirant sa gorge de ses ongles, arrachant ses cheveux mêlés d’ambre.
Les vautours étaient autour d’elle, la regardant finir.
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