II

Chloris prit Septima telle qu'elle était : toute nue. Et, si peu de temps qu'elle se trouva seule avec la petite princesse, elle sut parler et se faire comprendre. Septima ne s'étonnait de rien ; elle entra nue, fit une révérence et dit :

« Bonsoir, papa. Je peux coucher avec toi ?

– Si tu es sage.

– Non. Je ne serai pas sage du tout. Mais çà fait rien.

– Si tu ne dois pas être sage, Chloris va rester. C'est plus prudent.

– Oh ! oui ! c'est plus prudent ! » répéta Septima, non sans cligner de l'œil vers sa fille d'honneur.

Celle-ci toujours debout dans sa longue robe légère, vint dire à l'oreille du roi que Septima était prévenue, qu'elle savait que toute franchise lui était accordée pour la nuit, et qu'elle répondrait sans détours à un interrogatoire.

« Septima, dit le roi, qu'est-ce que tu sais le mieux ?

– La morale.

– Ah ? et quelle distance y a-t-il entre le vice et la vertu ?

– La même qu'entre le con et le cul : un petit doigt.

– Cela commence bien. Combien as-tu de vertus et de vices ?

– J'ai deux vertus, mes deux trous. Et deux vices, mes deux trous aussi. Faut-il dire pourquoi ?

– Oui. Je crois que tu sais trop de morale, tu parles obscurément comme la philosophie. »

Sans la moindre timidité, Septima se coucha en travers du lit et, tout au bord, leva les jambes.

« Ma première vertu, c'est mon pucelage, quand je le montre. Est-ce vrai ? Regarde. Et ma seconde vertu est un peu plus bas. C'est encore un pucelage ; j'en ai partout.

– Mais alors où sont tes vices ?

– Les mêmes trous quand je me branle avec deux doigts dans le cul ; mais je n'aime pas les miens, j'aime mieux ceux de mes sœurs, et surtout… j'aime mieux ceux de Chloris.

– Quels sont tes devoirs envers Chloris, puisque tu sais tant de morale ?

– Mes devoirs envers Chloris ? Je ne pourrai pas les dire tous sans les remplir en même temps mais je ne les remplis bien que si elle est toute nue. »

Avec l'assentiment du roi, la jeune fille d'honneur laissa tomber sa robe, sa chemise et le reste de ses vêtements.

« Sire, dit-elle, je ne lui ai pas appris à dire ce que vous allez entendre, mais Son Altesse n'est pas en peine d'inventer sept devoirs si je les lui demande. Quel est le premier ?

– Lui dire qu'elle est belle, et que je l'aime de tout mon cœur, de tout mon con, de tout mon cul.

– Le second ?

– Lui baiser la bouche et ne pas lui faire de reproches si sa langue sent le foutre de mes sœurs aînées.

– Le troisième ?

– Lui dire : Ma Chloris, ce serait à toi de me faire service mais j'ai trop envie de commencer pour ne pas te baiser les poils.

– Le quatrième ? »

Septima faisait tout ce qu'elle disait. Aussi coucha-t-elle Chloris au bord du lit avant de répondre :

« Lui donner des coups de langue aux babines du con avant de lui faire minette.

– Le cinquième ?

– Comprendre ce qu'elle veut quand elle relève les cuisses en offrant le trou du cul pour que la fille du roi lui fasse feuille de rose.

– Le sixième ?

– Branler son petit bouton du bout de la langue.

– Et le septième, je vais le dire pour vous, fit Chloris. Le septième ou le premier est de se laisser faire service, car tout ce que vous venez de dire ce sont mes devoirs envers vous, et non les vôtres.

– Non ! fit Septima. Le septième devoir est le sacrifice. Chloris, je t'offre à mon père. »

Émerveillé, le roi s'écria, de sa chaire :

« Voilà une enfant bien élevée. Je ne m'étais pas trompé en choisissant Chloris pour sa fille d'honneur.

– Alors, dit Septima, nous méritons un prix toutes les deux. Mais qu'elle aille tout au fond de la chambre et je vais te le dire à l'oreille.

– Je t'écoute.

– Sais-tu qui j'aime plus qu'elle et plus que mes sœurs ? c'est toi. J'ai envie de tout ce qui te fera plaisir… mais je ne sais pas… je voudrais voir, pour savoir. Fais-le lui d'abord, fais-le moi ensuite et nous serons ravies toutes les deux.

– Mais que vous ferai-je à l'une et à l'autre ?

– Ce que… Ce qu'elle m'a dit qu'on faisait aux jeunes filles… un peu plus bas que leur pucelage… ou un peu plus haut quand elles sont à genoux… »

Sans attendre elle cria :

« Chloris ! vite vite ! pour mon septième devoir !

– Votre Altesse Royale m'offre à Sa Majesté ?

– Oui, Mademoiselle de Pranges. Par amour pour vous, je vous cède le pas… et aussi pour prendre une leçon, ajouta-t-elle en riant. Maintenant j'ai rempli mes sept devoirs, je ne te dois plus rien, saloperie. Fais ce qu'il faut pour que le roi t'encule, dans une posture où je verrai tout, et quand j'aurai tout vu, je prendrai ta place. Tu me remercieras plus tard, avec ta langue.

– Dois-je m'y prendre comme une pucelle, comme une amoureuse ou comme une…

– Comme une toi ! ma putain chérie ! »

Souriante, Chloris s'approcha du roi, le dévêtit et reconnut sans surprise qu'il était en état de recevoir ses faveurs.

Bien que Septima entrevit pour la première fois les particularités masculines, elle aussi les considéra sans étonnement, car elle en était assez informée par les confidences et par le dessin ; mais cela ne l'empêcha pas d'être fort émue, et même de rougir.

Le membre à la main, Chloris dit avec mollesse et respect :

« C'est beau, un roi !

– C'est épatant ! » dit Septima.

Sur un jeune homme, peut-être Chloris eût-elle fait une leçon moins écourtée, mais le souverain touchait à la quarantaine, et sa maîtresse, craignant quelque disgrâce de la nature, pressa le jeu.

Traitée de « putain chérie », elle n'eut pas de honte à s'enduire la main d’une eau de savon dont elle servit pour le roi, pour elle-même et pour Septima : simple moyen de rendre les glissements faciles.

Elle s'agenouilla ensuite au milieu du lit, se pencha en avant, présenta la croupe :

« Oh !… Eh bien !… dit la petite princesse. Nous qui n'osions jamais lui fourrer plus de deux doigts ! Si nous avions su !… Mais ce n'est plus un petit trou ! mais c'est un bracelet !

– A vous, maintenant, fit Chloris qui se dégagea d'un mouvement souple. Faites un bracelet comme le mien. »

Haletante et un peu craintive, Septima prit la même posture. Chloris derrière elle, offrant les petites fesses, ouvrit des deux pouces l'anus rose et blanc… Si prudent que fût le roi, la petite poussa un cri… Mais déjà Chloris, bouche à bouche, étouffait même les soupirs :

« C'est fini, murmura-t-elle. Vous voilà aussi femme que moi. »

Bien qu'elle souffrît toujours, Septima voulut sourire et dit encore plus bas :

« Aussi putain que toi ?

– Non. Il s'en faut de beaucoup.

– Pourtant quand une pucelle a une queue dans le derrière…

– C'est la preuve qu'elle est pucelle.

– Et quand c'est la queue de son père…

– C'est une preuve d'amour filial.

– Et quand la queue de son père sort du cul de sa gousse…

– La pauvre gousse est cocue.

– Quel toupet ! c'est moi qui suis la cocue ! Tu viens de me tromper sous mes yeux… Oh ! Chloris ? ! qu'est-ce qu'il m'arrive ?

– Une catastrophe.

– Je crois que c'est du foutre.

– Vite ! si vous voulez être aussi putain que moi, tournez la tête ; jouissez, parlez. »

Septima tordit son corps frêle, fit une œillade par dessus l'épaule droite et dit tout haut :

« Ha !… ha !… ha !… c'est le plus doux moment de ma vie !

– Pas mal ! lui murmura Chloris voilà qui est vraiment putain. »

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