LETTRE VI.
Monsieur,
QUI n’a pas entendu parler de David Hume, cui non notus Hylas ? Je crois qu’à tout prendre, le dix-huitième siècle, si fertile dans ce genre n’a produit aucun ennemi de la religion qu’on puisse lui comparer. Son venin glacé est bien plus dangereux que la rage écumante de Voltaire. Celui-ci d’ailleurs proteste quelquefois « respecter certaines vérités fondamentales, » et il a su dire au moins : Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer.
Je crois qu’il n’en est que plus coupable, et ce n’est pas ici le lieu de vous dire mes raisons ; mais ces contradictions qui avertissent la conscience des lecteurs, le rendent bien moins dangereux que Hume, sapant toutes les vérités avec un sang-froid tellement imperturbable qu’il ressemble à la logique. Nous l’avons entendu affirmer plus haut : qu’il est impossible de justifier le caractère de Dieu ; il ajoute que tout le pouvoir de la philosophie ne saurait excuser Dieu d’être l’auteur du péché . Quel appareil dialectique n’a-t-il pas déployé pour renverser toute idée de liberté, c’est-à-dire pour anéantir la morale par sa base ? L’esprit le plus exercé à ces sortes de méditations chancelle plus d’une fois au milieu des sophismes accumulés par ce dangereux écrivain. On sent que Hume a tort avant de savoir dire pourquoi. Si jamais, parmi les hommes qui ont pu entendre la prédication évangélique, il a existé un véritable athée (ce que je ne m’avise point de décider), c’est lui. Jamais je n’ai lu ses ouvrages anti-religieux sans une sorte d’effroi, sans me demander à moi-même comment il était possible qu’un homme, à qui rien n’avait manqué pour connaître la vérité, avait pu néanmoins descendre jusqu’à ce point de dégradation ? Toujours il m’a semblé que l’endurcissement de Hume, et son calme insolent, ne pouvaient être que la dernière peine d’une certaine révolte de l’intelligence, qui exclut la miséricorde, et que Dieu ne châtie plus qu’en se retirant.
Hume parlant des vérités premières qu’on vient de voir, on sent assez qu’il ne doit pas se gêner sur le Christianisme, et personne ne sera surpris de l’entendre dire avec une certaine ironie étouffée qui lui appartient particulièrement : « Concluons après tout que, non seulement le Christianisme vit des miracles à son origine, mais que de nos jours même aucun être raisonnable ne peut y croire sans un miracle ; la raison seule est impuissante pour nous en démontrer la vérité, et tout homme, que la foi détermine à le croire vrai, a la conscience d’un miracle continuel qui s’opère en lui, et qui renverse dans son esprit tous les principes de la droite raison, en le déterminant à croire ce qu’il y a de plus contraire à la coutume et à l’expérience . » Cependant cet homme a vécu tranquille au sein de l’aisance et de toutes les distractions accordées au talent ; ce qui prouve déjà qu’en Angleterre comme ailleurs, les toiles d’araignées (dans ce genre du moins) n’arrêtent que les moucherons.
Mais il y a plus : les honneurs accordés à la mémoire de Hume ont surpassé tout ce qu’il avait obtenu de son vivant, puisque la législature anglaise, c’est-à-dire, le roi et les deux chambres, ont accepté solennellement la dédicace de la magnifique édition de son histoire d’Angleterre, donnée il y a peu de temps.
Si la législature avait refusé cette offrande, sans autre motif que celui de châtier, s’il est permis de s’exprimer ainsi, la mémoire d’un si grand ennemi de la religion nationale, elle n’aurait fait que justice. On a blâmé plus d’une fois la puissance ecclésiastique d’avoir prononcé certaines proscriptions in odium auctoris (en haine de l’auteur) ; cependant, si vous y regardez de près, vous ne vous hâterez point de désapprouver ce jugement. Il n’y a pas de loi dont la parfaite équité soit plus universellement sentie que celle qui punit le coupable par où il a péché. Que celui qui abuse des dons du génie soit privé de ses récompenses. Cette loi, si elle était établie et exécutée à la rigueur, préviendrait les plus grands abus. C’est la honte d’un siècle et celle d’une nation, que l’auteur de Jeanne d’Arc n’ait pas fermé les portes de l’Académie française à celui de Zaïre, ou ne l’en ait pas chassé.
Imaginons que Hume eût été condamné à mort, ou seulement mis en justice pour l’un des délits qui sont punis de mort en Angleterre . Certainement plusieurs de ces délits, celui par exemple d’avoir volé une brebis, l’aurait rendu beaucoup moins coupable aux yeux de l’éternelle justice, que celui d’avoir attaqué dans ses écrits, avec tant d’obstination et de perversité, les dogmes les plus sacrés de la religion naturelle et révélée. Et néanmoins je ne doute nullement que, dans cette supposition, le roi et le parlement n’eussent rejeté l’hommage d’un livre parti d’une telle main.
Si donc ils ont accepté la dédicace dont je vous parle, c’est que Hume ne leur paraissait nullement flétri par tout ce qu’il a écrit contre la religion ; c’est-à-dire encore, que, pour eux, cette religion n’est qu’une opinion sur laquelle on peut dire oui et non sans conséquence, comme sur une question de physique ou d’économie politique.
Mois nous n’en sommes pas réduits aux conséquences indirectes, et je vais mettre sous vos yeux une circonstance infiniment remarquable, quoique nullement observée peut-être, et qui vous paraîtra sans doute bien extraordinaire.
À la tête de cette magnifique édition de l’Histoire d’Angleterre, dont je vous entretient dans ce moment, on lit une biographie abrégée de Hume, par l’éditeur, qui se nomme en toutes lettres, et se donne pour un ami et un admirateur de ce philosophe. Il décrit surtout la mort de Hume avec une étrange complaisance. Il nous le montre sur son lit de mort, brutalement endurci et bravant Dieu en tombant dans sa main. « Il passait très bien son
temps, nous dit l’officieux ami, avec le secours des livres amusants : un des derniers qu’il lut furent les Dialogues de Lucien (ceux des courtisanes peut-être) ; il examinait en riant quelles excuses il pourrait donner à Caron pour se dispenser d’entrer dans la barque. J’ai tenté, disait-il, d’ouvrir les yeux des hommes : si je vis encore quelques années, je puis avoir la satisfaction d’assister à la chute de quelqu’un des principaux systèmes de superstitions ; ensuite il citait Chaulieu, et il mourut ainsi, le 22 août 1776. »
Là-dessus l’éditeur s’écrie avec emphase : « Ainsi mourut notre excellent ami ! »
Que dire d’un homme qui présente une telle mort à l’admiration publique ; qui s’investit des sentiments du philosophe athée ; et qui se nomme hardiment ? Que dire d’une législature chrétienne qui reçoit cette dédicace, et à qui il ne vient pas même en tête d’exiger le plus léger changement dans cette coupable préface ? Que dire surtout du corps épiscopal qui siège dans le parlement, et qui accepte pour son compte ? On dira de ces évêques autant de bien qu’on voudra, on n’en dira jamais plus que je n’en pense ; mais tout en ne disputant à ces gardiens muets aucune vertu morale, je m’écrierai cependant comme Zaïre : Généreux, bienfaisants, justes, pleins de vertus, Dieu ! s’ils étaient chrétiens, que seraient-ils de plus ?
Je ne manquerai point, je pense, de respect à la législature française en croyant qu’après une révolution terrible et toute impie dans ses bases, elle renferme certainement dans son sein un assez grand nombre d’hommes ennemis du Christianisme, et un plus grand nombre encore d’hommes plus ou moins indifférents sur ce point. Je ne doute pas néanmoins que si on la priait d’accepter dans ce moment l’étrange hommage fait à celle d’Angleterre, les deux chambres (je ne parle pas du roi ni du clergé, s’il en était question) ne se hâtassent de le repousser comme une insulte, au moins jusqu’à ce qu’on eût fait disparaître l’insolent frontispice.
Voltaire disait en 1766, et il répétait dix ans après : Quelques cuistres de Genève
croient encore à la consubstantialité ; du reste, il n’y a pas, de Berne à Genève, un seul partisan réel du Christianisme .
Il disait en particulier de l’Angleterre, et il a répété de même : Le Christ sera hautement honni à Londres .
Si quelque homme exagéré s’avisait de soutenir que la hideuse prophétie est accomplie, et que l’acceptation de la révoltante dédicace emporte de la part de la législature anglaise, et surtout de la part du corps épiscopal, une renonciation expresse et nationale à la foi chrétienne, il aurait tort sans doute ; cependant je serais curieux de savoir ce que lui répondrait un Anglais de bonne foi.
Cette digression m’a paru de la plus grande importance, pour vous montrer que la nation anglaise n’a pas plus de droit, et même en a moins qu’une autre, de reprocher aux Espagnols leur détestable Inquisition, puisque cette institution leur a servi à se garder des détestables crimes commis en Angleterre pendant deux siècles, des calamités détestables qui en ont été la suite, et de l’anéantissement encore plus détestable du Christianisme, qui n’existe plus que de nom dans ce grand pays.
Si je l’ai choisi plutôt qu’un autre, c’est qu’il tient incontestablement le premier rang entre tous les pays protestants, et qu’ayant plus de moyens qu’eux pour retenir la foi, parce qu’il a retenu la hiérarchie et plusieurs formes utiles, il en est cependant venu à quelque chose de plus qu’un indifférentisme parfait qui n’a pas même besoin d’être prouvé.
Et si l’on compare même l’Espagne à d’autres pays catholiques, à la France, par exemple, ou à l’Allemagne orthodoxe, on trouvera qu’elle a parfaitement bien fait d’élever une forte barrière contre les novateurs de toute espèce.
Pour achever ma profession de foi, monsieur le Comte, je ne terminerai point ces lettres sans vous déclarer expressément, qu’ennemi mortel des exagérations dans tous les genres, je suis fort éloigné d’affaiblir ma cause en refusant de céder sur rien. J’ai voulu prouver que l’Inquisition est en soi une institution salutaire, qui a rendu les services les plus importants à l’Espagne, et qui a été ridiculement et honteusement calomniée par le fanatisme sectaire et philosophique. Ici je m’arrête, n’entendant excuser aucun abus. Si l’Inquisition a quelquefois trop comprimé les esprits ; ei elle a commis quelques injustices ; si elle s’est montrée ou trop soupçonneuse ou trop sévère (ce que je déclare ignorer parfaitement), je me hâte de condamner tout ce qui est condamnable ; mais je ne conseillerais jamais à une nation de changer ses institutions antiques, qui sont toujours fondées sur de profondes raisons, et qui ne sont presque jamais remplacées par quelque chose d’aussi bon. Rien ne marche au hasard, rien n’existe sans raison. L’homme qui détruit n’est qu’un enfant vigoureux qui fait pitié. Toutes les fois que vous verrez une grande institution ou une grande entreprise approuvée par les nations, mais surtout par l’Église, comme la chevalerie, par exemple, les ordres religieux, mendiants, enseignants, contemplatifs, missionnaires, militaires, hospitaliers, etc. ; les indulgences générales, les croisades, les missions, l’Inquisition, etc. ; approuvez tout sans balancer, et bientôt l’examen philosophique récompensera votre confiance, en vous présentant une démonstration complète du mérite de toutes ces choses. Je vous l’ai dit plus haut, monsieur, et rien n’est plus vrai : la violence ne peut être repoussée que par la violence.
Les nations , si elles étaient sages, cesseraient donc de se critiquer et de se reprocher mutuellement leurs institutions, comme si elles s’étaient trouvées toutes placées dans les mêmes circonstances, et comme si tel ou tel danger n’avait pu exiger de l’une d’elles certaines mesures dont les autres ont cru pouvoir se passer. Mais voyez ce que c’est que l’erreur ou la folie humaine ! Dans le moment où le danger a passé et où les institutions se sont proportionnées d’elles-mêmes à l’état des choses, on cite les faits antiques pour renverser ces institutions ; on fait des lois absurdes pour réprimer certaines autorités qu’il faudrait au contraire renforcer par tous les moyens possible. On cite les auto-da-fé du seizième siècle, pour détruire l’Inquisition du dix-neuvième, qui est devenu le plus doux comme le plus sage des tribunaux. On écrit contre la puissance des papes ; tous les législateurs, tous les tribunaux sont armés pour la restreindre dans un moment où, notoirement, il ne reste plus au souverain pontife l’autorité nécessaire pour remplir ses immenses fonctions ; mais les héros de collège, si hardis contre les autorités qui ne les menacent plus, auraient baisé la poussière devant elles, il y a quelques siècles. Ne craignez pas qu’aux époques où l’opinion générale faisait affluer les biens-fonds vers l’Église, on fasse des lois pour défendre ou gêner ces acquisitions. On y pensera au milieu du siècle le plus irreligieux , lorsque personne ne songe à faire des fondations, et que tous les souverains semblent se concerter pour spolier l’Église au lieu de l’enrichir. C’est ainsi que la souveraineté est la dupe éternelle des novateurs, et que les nations se jettent dans l’abîme, en croyant atteindre une amélioration imaginaire, tandis qu’elles ne font que satisfaire les vues intéressées et personnelles de ces hommes téméraires et pervers. La moitié de l’Europe changera de religion pour donner une femme à un prêtre libertin, ou de l’argent à des princes dissipateurs ; et cependant le monde ne retentira que des abus de l’Église, de la nécessité d’une réforme et de la pure parole de Dieu. On fera de même des phrases magnifiques contre l’Inquisition, mais cependant les avocats de l’humanité, de la liberté, de la science, de la perfectibilité, etc., ne demandent, dans le fond, pour eux et leurs amis, que la liberté de faire et d’écrire ce qui leur plaît. Des nobles, des riches, des hommes sages de toutes les classes, qui ont tout à perdre et rien à gagner au renversement de l’ordre, séduits par les enchanteurs modernes, s’allient avec ceux dont le plus grand intérêt est de le renverser. Inexplicables complices d’une conjuration dirigée contre eux-mêmes, ils demandent à grands cris pour les coupables la liberté dont ceux-ci ont besoin pour réussir. On les entendra hurler contre les lois pénales, eux en faveur de qui elles sont faites, et qui abhorrent jusqu’à l’ombre des crimes qu’elles menacent. C’est un délire dont il faut être témoin pour le croire, et qu’on voit encore sans le comprendre.
Si d’autres nations ne veulent pas de l’Inquisition, je n’ai rien à dire : il ne s’agit ici que de justifier les Espagnols. On pourrait cependant dire aux Français, en particulier, qu’ils ne sauraient, sans baisser les yeux, se vanter d’avoir repoussé cette institution, et à tous les peuples sans distinction, qu’un tribunal quelconque, établi pour veiller, d’une manière spéciale, sur les crimes dirigés principalement contre les mœurs et la religion nationale, sera pour tous les temps et pour tous les lieux une institution infiniment utile.
Il me reste à vous entretenir d’un objet qui nous a souvent occupés : je veux parler des actes du gouvernement actuel en Espagne. Vous savez combien nous avons balancé sur ce point. Tantôt nous ne concevions pas les mesures inflexibles de ce gouvernement, et nous étions tentés de les appeler honteuses, comme on les a nommées en Angleterre . Tantôt, en considérant la bonté naturelle et surtout la popularité du souverain actuel des Espagnes, nous inclinions à croire que la nation, proprement dite, est pour lui, et qu’il ne fait que ce qu’il doit faire.
Dans ce conflit de deux opinions qui se balancent, voyons d’abord ce qui est certain.
Dans le fameux manifeste du 14 mai 1814, le roi dit à son peuple : « Vrais et loyaux Espagnols, vous ne serez pas déçus de vos espérances. Votre souverain ne veut l’être que pour vous... J’abhorre, je déteste le despotisme. Les lumières de l’Europe de sauraient plus le souffrir, et jamais les rois d’Espagne ne furent despotes. Quoiqu’il y ait eu de temps en temps, dans ce pays, des abus de pouvoir qu’aucune institution imaginable ne saurait prévenir complètement, cependant, pour les prévenir autant qu’il est donné à la sagesse humaine, c’est-à-dire en conservant la dignité et les droits de la royauté, puisqu’elle les tient d’elle-même, et ceux du peuple, qui ne sont pas moins inviolables, je m’aboucherai avec vos représentants des Espagnes et des Indes ; et, dans les Cortès légitimement convoquées, j’établirai les bases de la prospérité de mes sujets. La liberté individuelle reposera sur des lois qu’assureront l’ordre et la tranquillité publique. Les presses seront libres autant que la saine raison le permettra. Toute dissipation des biens de l’état cessera, et les dépenses de la maison royale seront séparées de celles de l’État : pour faire dorénavant de nouvelles lois, les souverains s’accorderont avec les Cortès. Ces bases vous feront connaître mes royales intentions, en vous apprenant à voir en moi, non un tyran ou un despote, mais un roi et un père, etc., etc. . »
Le 13 juin suivant, l’université de Salamanque, ayant été admise à une audience solennelle du souverain, lui rappela toutes ses promesses sur la propriété personnelle et réelle, sur la liberté de la presse, sur les contributions publiques, sur le rétablissement de l’ordre et sur la convocation des Cortès ; puis elle ajouta par la bouche de ses députés :
Sire ! V.M. a promis, et même elle a juré librement, dans son premier décret, de terminer nos maux, et de mettre sa gloire à fonder sur ces bases le gouvernement d’une nation héroïque, qui, par des faits immortels, a conquis l’admiration de l’univers en conservant son honneur et sa liberté. L’Université, qui voit de plus loin les conséquences de ces principes, ne finirait jamais, si elle voulait exprimer toute la joie et toute la reconnaissance que lui ont fait concevoir ces royales intentions... V.M. rappelle la représentation oubliée des Cortès formés des états du clergé et de la noblesse, et peut-être encore qu’elle médite de rétablir les anciens états, et de leur donner cette forme que les sages politiques ont proclamée comme la plus propre à former un gouvernement modéré et stable, autant qu’il est permis à l’homme de l’espérer, et à consolider, pour des siècles, les droits également du monarque et de ses peuples, etc., etc. .
Voilà, monsieur le comte, ce que le roi a dit, et voilà ce qu’il s’est laissé dire. Je doute que jamais la candeur et la bonne foi aient agi d’une manière plus convaincante. Il me semble qu’il n’y ait pas moyen de soupçonner les intentions du monarque. Je m’en tiens là ; m’abstenant sévèrement de prononcer sur des actes douteux qu’un étranger, et surtout un étranger éloigné, n’a pas le droit de juger. Je remercie le roi de ce qu’il a promis, et je compte sur sa parole en fermant les yeux sur ce que je ne comprends pas. Quoi qu’il en puisse arriver, l’abus des anciennes institutions ne prouverait rien contre leur mérite essentiel, et toujours je soutiendrai que les nations ont tout à perdre en renversant leurs institutions antiques au lieu de les perfectionner ou de les corriger. Je serai extrêmement satisfait, monsieur le comte, si j’ai pu arracher quelques préjugés de votre esprit ; demain peut-être vous me rendrez le même service. Les hommes échangent trop souvent des erreurs. Je ne demande pas mieux que d’établir avec vous un commerce tout opposé. Ce noble échange ne mortifie personne ; chacun se réservant, en demandant ou recevant ce qui lui manque, d’offrir à son tour quelque chose qui manque à l’autre ; les têtes sont comme les terres : non omnia fert omnia tellus.
Je suis, etc.
Moscou, 15/27 septembre 1815.
PHILOMATHE DE CIVARRON.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-1)
Informe sobre el Tribunal de la Inquisiciòn con el proyecto de decreto acerca de los tribunales protectores de la religiòn, presentado a las Cortes generales y extraordinarias por la comisiòn de constituciòn : mandado imprimir de orden de S.M. (ceci n’est pas clair.) Cadix, 1812.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-2)Fleury, Histoire ecclésiastique, Livre LXXIII, n° LIV.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p20_3-0)C’est ainsi, par exemple, que s’établirent les académies des sciences de Paris et de Londres. Celles qui ont commencé par des édits ne sont pas à beaucoup près aussi légitimes, et n’ont jamais présagé les mêmes succès. près aussi légitimes, et n’ont jamais présagé les mêmes succès.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p21_4-0)
No opuseron (los inquisitores) a los herejes otras armas que la oraciòn, la paciencia, y la instructiòn ; entro ellos, S. Domingo, come lo asseguran los Bolandos, y los padres Echard y Touron. (Vie de Saint Dominique, pag. 20) Voyez l’Encyclopédie méthodique, article Dominicains et article Inquisiteurs, traduits ici mot à mot par le rapporteur du comité, et le Dictionnaire historique de Feller, article saint Dominique, etc., etc. Il paraît que le rapporteur se trompe ici en plaçant saint Dominique au nombre des inquisiteurs. Mais suivant ses aveux mêmes, peu importe.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p23_5-0)
Por la riqueza y el poder, que gozaban, y por sus enlaces con las familias mas ilustres y distinguidas de la monarquìa era verdadamente un pueblo incluido in otro pueblo, etc. Ibid. pag. 33.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-6)C’est-à-dire, que les consuls veillent à la sûreté de l’état. Cette formule terrible les investissait sur-le-champ d’un pouvoir sans bornes.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-7)
Hallandose in circumstancias tan dificiles y extraordinarias. Rapport, pag. 37.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-8)
Mas no existiendo estas causas, en los tiempos presentes, etc. Ibid. Donc ces causes existaient anciennement, et justifièrent l’institution.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-9)
Porque sus enlaces con familias judias o moriscas les hacen suspechosas, habiendo sida instituida principalmente la Inquisicion contra la herejìa llamada del Judaismo. Ibid, pag. 67. Il fallait ajouter, d’après le rapport même, et contre le mahométisme. J’observe d’ailleurs, avec la permission du comité, que l’expression, l’hérésie appelée du Judaïsme, est fausse jusqu’au ridicule.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-10)
De amerdo con el rey. Ibid. pag. 32.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-11)Ibid. pag. 34, 35.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-12)
El inquisitor, en virtud de las bulas de S.S., y el rey en razòn de las que le competen por el poder real, constituyen la autoridad que arregla y ha arreglado los tribunales de la Inquisiciòn ; tribunales, que a un mismo tiempo son eclesiàsticos y reales : cualquer poder de los que no concurra interrumpe
necesariamente el curso de su expediciòn. (Ibid. pag. 36.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-13)
Avec un fer sacré, appartient à Molière, comme tout le monde sait. (Tartufe, acte Ier, scène VI.) Entre comédiens tout est commun.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-14)Journal de l’Empire, 19 avril 1809.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-15)Et même encore celui qui entreprendrait de les diffamer serait-il obligé de les connaître.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-16)Pascal, XIVe Let. prov. ― Erat quod tollere velles.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-17)Unterm Krummstabe is gut wohnen.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-18)Voyez du Cange, dans ses notes sur Joinville. Collection des Mémoires concernant l’Histoire de France, tome II, pag. 258, note 3e. ― Saint Louis avait ordonné que les blasphémateurs auraient la langue percée, même, si je ne me trompe, avec un fer rouge. Certainement cette peine était terrible. Il est bon d’observer cependant que chez des nations modernes et très sagement gouvernées, le blasphème bien caractérisé est puni de mort.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p39_19-0)
Sed fatemur quod in poenis hujusmodi tam acerbis... charissimum in Christo filium nostrum regem Francorum illustrem non decent imitari. (Bulle du même jour. Ibid. pag. 259.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p40_20-0)Voyez le poème de la Religion naturelle, IVe partie. ― C’est, au reste, un spectacle assez curieux que celui de Voltaire, si raisonnable et si juste dans tout ce qu’il dit ici sur le gouvernement de Rome moderne, perdre tout à fait la raison dans les vers qui précèdent. Comment et avec qui les Romains se seraient-ils battus pour leurs poulets sacrés ? Quelque nation venait-elle à main armée prendre ou tuer ces poulets ? Si quelque Dieu nouveau se présentait à Rome, il entrait, avec la permission du sénat, comme un saint nouvellement canonisé (je demande pardon de la comparaison) entre dans nos églises. Cela ne peut s’appeler tolérance ; mais pour peu qu’on se fût avisé de toucher aux bases de la religion nationale, Voltaire avait pu voir dans l’histoire des Bacchanales, si bien racontée dans Tite-Live (XXXIX, 9 seqq.), comment on aurait été traité. Dès que le Christianisme parut, ces grands législateurs le persécutèrent avec une férocité inouïe. On a même remarqué fort à propos que des monstres tels que Tibère, Caligula, Commode, etc., laissèrent la nouvelle religion tranquille : tandis que le philosophe Trajan, le philosophe Antonin, le philosophe Marc-Aurèle, le philosophe Julien, furent tous persécuteurs. (Feller, Dictionnaire historique, article Marc-Aurèle.) Il est donc très vrai que les souverains pontifes chrétiens ne furent jamais persécuteurs ; mais Voltaire a grand tort de les comparer aux souverains pontifes païens Marc-Aurèle et Trajan (car ils le furent l’un et l’autre). Les éternels louangeurs de la tolérance romaine devraient bien se rappeler un seul passage au moins de ce même Tite-Live que je viens de citer. Les édiles sont chargés de veiller à ce qu’aucun dieu ne soit reçu à Rome, s’il n’est romain et adoré à la romaine. (IV, 30.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-21)
De Entitad. Ibid. pag. 64.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p46_22-0)
La Inquisiciòn sin màscara, o disertaciòn en que se prueba hasta la evidencia los vicios de este tribunal, y la necessitad de que se suprima. Por Matanaël Jomtob. (Anagramme à ce qu’il paraît.) Cadiz. Niel. 1811, in-8°. Je ne cite, autant que je le puis, que des ouvrages contraires à l’Inquisition, pour être sûr de ne pas me tromper dans tout ce qui leur échappe de favorable à ce tribunal.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-23)Il ne s’agit donc pas de l’hérétique simple, mais de l’hérétique apostat, c’est-à-dire du sujet espagnol convaincu d’avoir apostasié et d’en avoir donné des preuves extérieures, sans lesquelles il n’y aurait pas de procès.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-24)Ceci est pour le relaps, et l’on y voit que le coupable qui confesse son crime, qui dit : J’ai péché, je m’en repens, est toujours absous au tribunal de l’Inquisition (ce qui n’a pas d’exemple dans aucun autre tribunal de l’univers). S’il retourne aux mêmes erreurs après le pardon reçu, il est déclaré faux et simulé confessant et impénitent relaps.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-25)Ainsi le tribunal est purement royal, malgré la fiction ecclésiastique, et toutes les belles phrases sur l’avidité sacerdotale tombent à terre.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p50_26-0)Je crois devoir citer ici l’original de la formule espagnole. Declaramos al dicho N. N. haber sido : y ser hereje apostato, fautor y encubridor de herejìas (Cuando es relaps) ficto y simulado confitente, impenitente relapso, y por ello haber caìdo y incurrido en sentencia de excomuniòn mayor... y en confiscaciòn y perdimiento de todos sus bienes, los cuales mandamos aplicar y aplicamos alla camara y fisco real de S. M... y que debemos de relaxar y relaxamo la persona del dicho N. N. a la justicia y brazo secular... a los quales (les juges séculiers) rogamos y encargamos muy affectuosamente como de derecho mejor podemos, se hayan benigna y piedosamente con el. (Ibid. pag. 180, 181.) Van-Espen, Jus Ecclesiast. Univ. Pari. II, Tit. X, Cap. IV, N° 22.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p52_27-0)Il est bon de remarquer une expression favorite de tous les écrivains qui ont parlé contre l’Inquisition, et sur laquelle ils semblent s’être donné le mot. Cette expression consiste à nommer tous les coupables condamnés par ce tribunal, des victimes de l’Inquisition. Ils ne sont cependant victimes que comme le sont tous les coupables du monde, qui marchent au supplice en vertu d’un jugement légal. Il faut même ajouter que l’Inquisition ne remet au bras séculier, pour les jugements capitaux, qu’à la dernière extrémité ; car il n’y a rien de si vrai et de si connu de tous ceux qui veulent connaître, que ce qu’a dit un anonyme italien qui écrivait, il y a une vingtaine d’années, sur le même sujet. Il tribunale del Santo-Officio non abbandona (expression très juste), all’ ultimo supplicio che gente di perduta coscienza erei delle più orribili impietà. (Della Punizion degli eretici, e del tribunale della santa Inquisizione. Roma, 1795, in-4o, pag. 133.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-28)
Porque son (los reyes), en todos caso, los arbitros de suspender, nombrar y revocar a los inquisitores, etc., pag. 69.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-29)
Hoy mismo... los edictos de la Inquisiciòn no podian publicarse sin haber antes obtenido el consentimiento del rey, pag. 89.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-30)Garnier, histoire de Charlemagne, t. II, ch. III, pag. 181.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-31)
De que modo exerce la nacion la soberania en los judicios de la Inquisicion. ― De Ninguno, pag. 66. ― Ici le rapporteur est bien sûr d’avoir raison ; il oublie seulement (mais c’est pure distraction) que le reproche s’adresse à tous les tribunaux.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-32)
El tribunal del santo officio de la Inquisicion de corte. Gazeta de Madrid ; avril 1815. Il ne faut pas laisser passer cette expression ; on voit que tout se rapporte à la puissance royale.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-33)
En obsequio de ambas magestades. Parfaitement bien dit ! Quelle vérité et quels sens exquis dans cette expression ! Monarchie, unité, indépendance de part et d’autre ; et cependant union parfaite. Bossuet a dit dans le même sens : Les deux souverainetés.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-34)Ce titre, et celui qui distingue les trois inquisiteurs nommés d’abord après dans la même feuille, prouve qu’aucun des quatre n’était religieux.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-35)
Regnar solo. Ce mot ne sera pas trouvé extrêmement sot.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-36)Livre XXV, chap. XIII.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-37)Ce qu’il y a de bien remarquable dans cette pièce si répréhensible, c’est l’aveu que la force de la vérité arrache à Montesquieu, et sans qu’il s’en aperçoive le moins du monde ; il fait dire à sa petite juive : Voulez-vous que nous vous disons naïvement notre pensée ? Vous nous regardez plutôt comme vos ennemis que comme les ennemis de votre religion. (Ibid. Liv. XXV, chap XIII.) Voilà le mot : ne parlez donc plus de religion, et prenez-vous-en à l’autorité civile.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-38)
On n’a jamais soupçonné en Europe que la Chine eût un tribunal d’Inquisition pour maintenir la pureté de la doctrine, de la croyance et de la morale de l’empire. Il est cependant très ancien, très rigoureux, et a fait couler plus de sang que tous ceux de l’Europe réunis. Bien des gens, qui citent notre
Chine pour le tolérantisme, n’y auraient pas vécu longtemps, ou se seraient tus. (Mémoire sur les Chinois, in-4o, tome I, pag. 476, note XXVIIe.) Toutes les nations sont d’accord sur ce point.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-39)Je dois ajouter qu’ayant eu occasion, au mois de janvier 1808, d’entretenir, sur le sujet de l’Inquisition, deux espagnols d’un rang distingué, et placés tout exprès pour être parfaitement instruits ; lorsque je vins à parler de la torture, ils se regardèrent l’un et l’autre avec l’air de la surprise, et s’accordèrent pour m’assurer expressément que jamais ils n’avaient entendu parler de torture dans les procédures faites par l’Inquisition. Ce qui suppose, sans le moindre doute, ou que réellement il n’était plus question de torture dans ce tribunal, ou qu’elle y était devenue infiniment rare.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-40)Amsterdam, 1731, tom. I, pag. 9 ; tom. VI, pag. 50 ; tom. VII, pag. 151, cité dans le Journal historique et littéraire, 1er février 1777, pag. 197.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-41)Nouveau voyage en Espagne, par M. Bourgoing. (Journal de l’Empire, 17 septembre 1805.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p82_42-0)Je suis particulièrement instruit, à l’égard de l’Espagne(et je ne puis douter qu’il n’en soit de même en Portugal), que les avocats des accusés emprisonnés ont l’accès le plus libre et le plus confidentiel auprès d’eux ; et que les juges même ont grand soin de s’informer si les avocats font leur devoir à cet égard.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-43)Voyez les Anecdotes du ministère du marquis de Pombal. Varsov., 1784, in-8°, Liv. VIII, n° LXXXVII.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p86_44-0)
Como pueden pues decir los R.R. obispos que han representado a V.M. que los ayudan (los inquisitores) en la conservaciòn de la fè contra los testimonios de sus cohermanos, y autoridad del primer tribunal de la naciòn ? Ibid., pag. 56.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-45)
Es possible que se ilustre una naciòn en la cual se esclavizan tan groseramente los entendimientos ? Cesò de escriberse desde que se establiciò la Inquisiciòn. Ibid., pag. 75.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-46)
Voyage en Espagne, pendant les années 1786 et 1787, par M. Joseph Townsend, recteur de Pewsey. Londres, 1792, 2e édition, 3 vol. in-8°.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p90_47-0)Lieu où l’on brûle les criminels condamnés au feu : c’est comme qui dirait la brûlerie. Si je ne me trompe, on donne aussi ce nom en Espagne, par extension, au lieu où se prononcent les condamnations au feu.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-48)Ridicule ! Il paraît que le prédicateur anglais n’est pas sévère.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-49)On voit ici deux crimes bien distincts et d’une gravité remarquable. La magie en serait une, quoique parfaitement nulle en elle-même. L’autre est un peu plus que ridicule, et je doute que, dans aucun autre pays du monde, le magicien en eût été quitte à si bon marché.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-50)C’est ce tribunal qui avait l’habitude un peu sévère de brûler solennellement les gens qui ne croyaient qu’en Dieu. (Supra, pag. 16.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-51)On voudra bien remarquer cet adoucissement. C’est à peu près la peine moins la peine, et tout cela sans que le roi s’en mêle. Aucun autre tribunal dans le monde ne jouit ni ne saurait jouir d’un tel droit.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-52)Quel peuple abominable !
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-53)Il s’agit ici d’une accusation fameuse, dans laquelle le célèbre Pitt se vit obligé de venir à la barre dire la vérité aux juges, aussi peu et aussi mal qu’il lui fut possible.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p102_54-0)M. Townsend remarque ici que cette exhortation aurait été faite avec la même douceur, quand même le coupable serait condamné au feu. (Ibid.) Qu’y a-t-il donc là d’étonnant ? La justice, même isolée, ne se fâche jamais. Comment ne passerait-elle pas du calme simple à la tendresse, lorsqu’il lui est permis de se consulter avec la miséricorde ?
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-55)
Correctio ejus in quo lex propter universalitatem deficit. (Grot., dans le livre de Jure belli et pacis.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-56)Je tiens ces anecdotes d’un gentilhomme espagnol, infiniment distingué par son caractère élevé et par l’inflexible probité qui l’a constamment retenu dans le chemin de l’honneur et du danger, pendant les orages de sa patrie. Si cet écrit arrive, par hasard, jusqu’à lui, je le prie de se rappeler ces moments heureux, mais trop courts, où l’amitié instruisant l’amitié, au coin du feu, les heures s’écoulaient si doucement dans ce doux échange de pensées et de connaissances. Jetés un instant ensemble auprès d’une cour brillante, nous ne devons plus nous revoir, mais j’espère que nous ne pouvons nous oublier.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-57)Lisez aujourd’hui : Les rois n’y furent point assassinés et n’y périrent point par la main du bourreau, comme en France et en Angleterre.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-58)Voltaire, Essai sur l’Histoire générale, tome IV, chap. CLXXVII, pag. 135, Œuvres complètes, in-8°, tome XIX.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-59)L’auteur anonyme de la brochure intitulée : Qu’importe aux Prêtres ? Christiapople, 1797, in-8°, pag. 192.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-60)
Porque no se debe atribuir a la Inquisiciòn la felicidad que ha gozado España de no ser alterada por las ultimas herejìas. (Informe, etc., pag. 77.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-61)Sup., Lettre II.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p124_62-0)Je n’ai jamais voyagé en Espagne, mais je suis assuréde ce fait par l’autorité espagnole la plus estimable ; j’espère qu’elle ne peut me tromper.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-63)Séance de la chambre des Communes, du 22 novembre 1814.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-64)
Les injures faites aux dieux sont leur affaire. Tacit., Annal., liv. 73.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-65)
The whole tyranny of the Inquisition ; though without its order, was introduced in the kingdom (Hume’s history of England. James the 1617 [sic], ch. LVII, in-4o, pag. 109.) Hume sans s’en apercevoir, s’exprime ici d’une manière assez inexacte. Un tribunal qui marche environné de lois et de formes, appuyé sur la miséricorde autant que sur la justice, ne peut être que sévère. Celui qui condamne sans formalités est purement et simplement assassin, et, comme tel, exécrable.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p132_66-0)
Whoever in any way reconciled any one to the Church of Rome ; or was
himself reconciled, was declared to be guilty of treason. (Idem, ibid., 1581, chap. 41, pag. 113.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-67)Nat. Alex., hist. eccles. Saeculi XVI, cap. V, p. 169. Chaloner ; Mémoires pour servir à l’histoire de ceux qui ont souffert en Angleterre pour la religion. Londres, 1741. ― Der Triumph der Philosophie, etc., in-8°, tom. I, p. 448.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-68)Formule de Robespierre, que personne n’a pu oublier encore.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-69)Der Triumph der Philosophie, etc.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-70)Der Triumph der Philosophie, etc.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p134_71-0)
Elles ne peuvent être excusées par aucun
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-72)Edimburg-Review, ibid., pag. 159.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-73)Cambden. Annales d’Angleterre, édition de 1615, tom. I, pag. 327.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-75)
Unparalleled Code of oppression. (Burke’s letter to sir Henry Lang, in-8°, pag. 44.) Dans la séance du 10 mai 1805, un lord irlandais s’écriait encore pathétiquement : O mon infortunée patrie, ne connaîtras-tu jamais le repos ? (Cobbet’s parliamentary debates, etc., tom. IV. London, 1805, in-8°, col. 721.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-76)
Sylva Sylvarum ; or a natural history. Cent. X, n° 998.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-77)
Parliamentary debates, à l’endroit cité, col. 677, discours du lord H...
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p143_78-0)Un des plus grands hommes d’état de notre siècle (quoiqu’il n’ait exercé ses talents que sur un théâtre rétréci), et protestant par sa naissance, me disait jadis : Sans vous nous n’existerions pas. C’était un mot bien vrai et bien profond ; il sentait que la religion de tous les négatifs quelconques n’est qu’une haine commune contre l’affirmation ; or, si l’on vient à supprimer l’objet d’une haine, que reste-t-il ? Rien.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p144_79-0)
Our articles and liturgy do not exactly correspond with the sentiments of any of the eminent reformers upon the continent, or with the creeds of any of the protestant churches which are there established (comme si l’on ne protestait pas, parce qu’on ne proteste pas avec d’autres !) our church is not Lutheran ; it is not Calvinist ; it is not Arminian ; it is SCRIPTURAL, etc. (A charge delivered to the clergy of the diocese of Lincoln, etc. London, Cadell and Davis, 1803, in-4o.). Un journal, consacré aux véritables maximes anglaises, approuve beaucoup cette assertion (Anti-Jacobin, janvier 1803, n° 67, pag. 56.), et il cite ailleurs le livre d’un théologien anglais (M. Faber), qui en a fait l’épigraphe de ce livre. Il va sans dire, au reste, que le Luthérien dira : Notre Église n’est point calviniste, elle n’est point anglicane, etc. ; elle est SCRIPTURALE. Et le calviniste dira : Notre Église n’est point luthérienne, elle n’est point anglicane ; elle est SCRIPTURALE, et ainsi du reste. Ce sophisme, risible en lui-même, fait cependant beaucoup d’honneur à l’homme du premier mérite qui l’a employé. Il montre une conscience inquiète et par conséquent droite, qui tâtonne et cherche un appui vrai.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-80)Voici les propres paroles de l’excellent évêque. If in every other respect the match meet with her approbation and that of her parents it must not be declined from any apprehension of her children’s salvation being risqued by being educated in the R... church, especially as when they arrive at mature age they will be at liberty to examine and judge for themselves which of all the christian churches is most suitable to the gospel of Christ. C... P... 27 march 1805.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p153_81-0)Vous le croyez ? à lui. (Ibid., pag. 37.) Il n’y a rien là d’extraordinaire : c’est la confession de foi unique et nécessaire de tout homme qui n’est ni athée ni chrétien accompli.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-82)Circumstantial details of the long illness and last moments of the R.H. Charles-James Fox, etc. London, 1805, in-8°, pag. 60. L’historien de sa mort nous dit : Il n’était point un impie, mais il avait sa
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-83)C’est ce même homme respectable que nous avons vu plus haut désavouer si noblement, quoique sans aucune espèce de raison, le titre de protestant. Supra, pag. 128.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-84)Il y aurait à cela un peu trop de malice, mais pourvu qu’on n’agisse point précisément pour l’offenser, il est raisonnable.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-85)En effet, ce n’est ni celle dite des Apôtres, ni celle dite de saint Athanase, ni celle de Nicée, ni celle de Constantinople, ni celle de Trente, ni la confession d’Augsbourg, ni les trente-neuf articles, etc., etc.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-86)Horace Walpole, dans les lettres de madame du Deffant, in-8°, tom. I, lettre XXX, pag. 153.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-87)À moins qu’il ne penche son cœur vers un autre système ; mais, dans ce cas, c’est une preuve de plus en faveur de la thèse générale.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p156_88-0)Voyez le Morning-Chronicle, du 5 juin 1812, n° 13, 441. On y lit une lettre dont l’auteur, qui blâme la sévérité des juges, et qui signe un vrai Chrétien, prouve au moins qu’il n’est pas un vrai logicien, puisqu’il termine par cet inconcevable paradoxe : Une religion peut bien être détruite, mais jamais soutenue par la persécution. Comme s’il était possible de détruire un système ennemi sans soutenir la religion attaquée. C’est tout comme si l’on disait qu’un certain remède peut très bien détruire une maladie, mais que jamais il n’a conservé la santé. Il est au reste superflu d’observer que, dans le dictionnaire moderne, l’action des tribunaux qui défendent la religion de l’état contre ses ennemis s’appelle persécution. C’est un point convenu.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-89)Essay on liberty and necessity, sub fin. Beattie on Truth. Part II, chap. II, sect. III.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-90)
Histoire de la décadence, etc., tom. XII. Paris, Maradan, 1794, chap. XLVII, pag. 9, 10. Je suis fort aise de savoir que les magistrats défenseurs de la religion du pays, qui pilorient les imperceptibles, aient trouvé cette phrase, et tant d’autres, non coupables, sur leur honneur.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p159_91-0)Il écrivait à Gibbon : Je ne saurais terminer sans sans vous dire combien j’approuve la réserve avec laquelle sont écrits ces nouveaux volumes ; j’espère qu’elle vous mettra à l’abri de la critique offensante et malhonnête qu’on a faite de la liberté du premier. (Lettre du 12 mai 1781, mémoires de Gibbon, tom. II, in-8°, pag. 339.) C’est un singulier style dans la bouche d’un ecclésiastique et d’un prédicateur. Priestley était un peu moins caressant : je ne me fais point de scrupule, dit-il à Gibbon, de le dire hautement : votre conduite est basse et indigne. Vous insultez au sens commun du monde chrétien ; défendez donc, je ne dis pas vos principes seulement, mais votre honneur. Peut-il y avoir rien de plus déshonorant, etc., etc. (Lettre du 3 février 1783, ibid. tom. II, pag 343, seqq.) Le jugement est peut-être prononcé un peu durement, mais je ne vois pas qu’il soit possible d’en appeler.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-92)Introduction à l’histoire de Charles V, in-12, tom. II, sect. IIIe, note XLIV, pag. 417.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-93)Madame du Deffant à Voltaire, in-8°, tom. IV des lettres de cette dame, 20 décembre 1769, pag. 320.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-94)Voyez l’esquisse de l’histoire et des progrès de la superstition et de la religion, dans toutes les parties de la terre. (Robertson’s historical account, etc. Bâle, 1792, in-8°, appendix.) Fuit illa hominis DIVINI (je parle anglais) tanquam cycnea vox. Cicer., De Orat. III, 2.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p163_95-0)Ego Guillelmus Chillingworth omnibus hisce articulis... volens et ex animo suscribo. (Mémoires de Gibbon, tom. II, lettre XXXIII, pag. 306.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-96)Ibid.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-97)Ibid.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-98)Beattie on Truth. Part. II, chap. II, sect. I. Il accuse ici Mallebranche d’être en général mystique (c’est-à-dire chrétien) ; et sur ce que ce grand homme avait dit, après saint Augustin et mille autres : Que les vertus païennes n’étaient que de l’orgueil, il s’écrie : Fi donc ! monsieur Mallebranche, le papisme avec toutes ses absurdités n’exige pas de ses partisans une assertion aussi étrangère à toute franchise et toute générosité. (Ibid.) Mallebranche, j’en suis sûr, rirait encore dans le ciel, s’il pouvait y lire en Dieu ces folles indécences.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-99)
Herders Ideen zur Philosophie der Geschichte der Menschheit. Tom. I, chap. IV, pag. 23.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-100)
Wortglauben. ― S’il ne s’agissait cependant que de mots, il n’y aurait ni beaucoup de témérité à tâcher d’y ramener les hommes, ni beaucoup de malheur à ne pas réussir. Mais Herder veut être impie, même aux dépens de la justesse.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-101)Égorger le monde entier, sans doute ! Quelle propriété d’expression et quelle justesse de pensée !
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-102)Un autre aurait dit : Saint, mais stupide. L’évêque de Weimar n’y regarde pas de si près.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-103)
Anti-Jacobin, août 1804, n° LXXIV, pag. 408.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-104)Cette expérience est très précieuse dans l’ordre général des choses. Elle prouve à tout homme de bonne foi qu’il n’y a rien dans le Christianisme de plus ou de moins fondamental, et qu’il faut croire tout ou rien. La théorie l’avait souvent démontré, mais il est bon d’y joindre l’expérience. Toute nation, comme tout homme, qui voudra choisir les dogmes, les perdra tous.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-105)
On the late repeal of the Trinity-Doctrine Bill.
King, Lords and Commons do decree
That henceforth every man is free
To think, or say, as it may be
That one is one, and three are three.
(Morning-Chronicle, 11 novembre 1814, n° 14, 205.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-106)
Causes of the increase, etc. Causes de l’accroissement du Méthodisme en Angleterre, par M. Robert Aclem Ingram, dans la Bibliothèque britannique, 1812, n° 391, 392, pag. 482.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-107)Si l’Angleterre voulait m’en croire (le système de recrutement une fois admis), elle nous recevrait aussi, nous, avec notre chef et tout ce qui s’ensuit. C’est alors que le Méthodisme verrait beau jeu !
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-108)
To free the deity from being the author of sin, has been found hitherto to exceed all of philosophy. (Essays, tom. III, sect. VIIIe.) C’est la pure doctrine de Luther et de Calvin ; c’est la conséquence légitime de leurs principes. Ils disaient : Donc il n’est pas ce que vous croyez. Hume, meilleur logicien, dit : Donc il n’est pas.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-109)Hume’s Essays, tom. III, An inquiry, etc., sect. X, of miracles.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-110)La loi qui punit de mort le voleur d’une brebis s’appelle le statut noir (the black statute) ; c’est fort bien dit.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p182_111-0)
I have endeavoured to open the eyes of the public ; if I live a few years longer I may have the satisfaction of seeing the down-fall of some of the prevailing systems of superstition. Ibid., pag. 11.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-112)
Canes muti non valentes intrare. Is. LVI, 10.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-113)Lettre à Damilaville, du 18 août 1766. ― À d’Alembert, du 28 septembre 1763, 8 février 1776.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-114)À d’Alembert, 28 septembre 1776. ― Au roi de Prusse, 15 novembre 1773. (Voyez le recueil des lettres de Voltaire.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-115)Ces crimes sont au nombre de soixante-dix, autant qu’il m’en souvient, d’après l’ouvrage curieux de M. Colquom.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-116)Je m’aperçois, dans ce moment, avec plaisir, que je me suis rencontré mot à mot avec un homme de beaucoup d’esprit, qui a péri malheureusement dans la révolution de son pays. Quid est quod contra vim sine vi fieri possit. (Cic., epist. XII. 3.)
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-117)La loi française contre les acquisitions de mainmorte, est de l’année 1745.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-118)Supra, pag. 10.
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p195_119-0)
Yo os juro y prometo a vosotros verdadores y leales Españoles... Vuestro Soberano quiere serlo para vosotros... Aborresco y detesto el despotismo : ni las luces y cultura de las naciones de Europa lo sufren ya ; ni en España fueron dèspotas jamàs sus Reyes... Conservando el decoro de la dignidad real y sus derechos, pues los tiene de suyo, y los que pertenecen a los pueblos que son igualmente inviolables, yo tratàre con sus procuradores, etc., etc. (Valence, 4 mai 1814).
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[↑](#c0_Lettres_a_un_gentilhomme_russe_sur_l_inquisition_espagnole.xhtml#cite_ref-p197_120-0)
V.M. ha promedito y aùn ha jurado espontaneamente en su primer
decreto poner fin a nuestros males ; colorando sus glorias en fundar sobre estas bases el gobierno de una naciòn heroica... Por la Universidad que ve màs de tejos las consecuencias de estos principios, no acabarìa jamàs si hubiese de expresar toda su gratitud y su jùbilo, etc. Recuerda (V.M.) la representaciòn olvidada en cortes de los estados del clero y nobleza ; y acaso V.M. medita, etc. 13 junio 1814. (Gazeta de Madrid del Martes 14 de junio de 1814, n° 85, pag. 650.)