VII Conclusion

Tous ces faits ont une valeur sociologique qu’il s’agit maintenant de démontrer. Ils nous font apparaître, du coup, la simple magie sympathique du médecin-envoûteur australien comme quelque chose de très différent d’un mécanisme simple d’idées techniques erronées.

Le magicien est un être qui s’est cru et qui s’est mis, en même temps qu’on l’a cru et qu’on l’a mis hors de pair. Nous l’avons vu, dans un certain nombre de sociétés australiennes, se confondre définitivement avec l’esprit qui l’initie. Nous l’avons vu, dans toutes les autres, obtenir certaines qualités, d’ordinaire matérialisées en une substance magique (cailloux, os, etc.), dont la possession toute spirituelle et mystique le fait encore ressembler plus étroitement aux esprits qu’aux autres mortels. Souvent toute sa personnalité a été renouvelée au cours des rites, ou bien il s’est senti lui-même renouvelé au cours de ses extases traditionnelles. Nous hésitons à dire, qu’il a une âme de plus, il ne l’a qu’en partie et quelquefois, dans quelques sociétés ; la vérité est qu’il a toujours une vie, une faculté mythique toute nouvelle. Il est devenu, il reste, et il est obligé de rester un autre.

C’est ainsi que le magicien australien acquiert les pouvoirs qui le rendent apte à sa profession. Cette âme neuve qui lui permet d’avoir des relations plus particulières avec les dieux et les âmes des morts, avec les esprits de la nature et des espèces totémiques (toutes notions alors confondues), est précisément son pouvoir magique, son mana comme on dirait dans les langues mélanésiennes. Il l’a puisé dans le monde des forces surnaturelles, dans le monde du mana lui-même. Mais ces esprits, ces pouvoirs, n’ont d’existence que par le consensus social, l’opinion publique de la tribu. C’est elle que le magicien suit, et dont il est à la fois l’exploiteur et l’esclave.

Lui-même est à moitié sincère. D’une part, les extases qui réalisent l’image traditionnelle de l’acquisition des pouvoirs magiques ne sont pas simulées ; sur le candidat émacié par le jeûne, isolé dans le désert, et souvent au moment trouble de la puberté, l’idée de l’origine surnaturelle de ce mana, imposée même avant la recherche de la révélation, exerce une fascination suggestive. Les méditations subséquentes, la parfaite crédulité des clients du magicien finissent ensuite par convaincre ce dernier de la vérité des sensations éprouvées : les croyances traditionnelles se corroborent de son expérience propre et corroborent celle-ci. D’autre part, quand c’est une initiation traditionnelle qui se produit, ce ne sont pas les transmissions orales et manuelles de formules, de rites et de substances qui sont l’essentiel pour le novice. Le principal, c’est qu’il sent que les initiateurs lui transmettent intimement les pouvoirs qu’il leur prête, qu’ils lui donnent accès direct aux esprits, à un monde supérieur et brillant, qu’ils le gratifient de qualités et de substances magiques. Ce sont ces sensations éprouvées en une fois qui lui donnent cette confiance et cette demi-sincérité qui ont toujours été en propre au magicien professionnel de tous les pays.

Le magicien australien est-ce qu’il est, sent ce qu’il sent, se traite comme il fait, et est traité comme il est traité, parce que, pour lui et pour les autres, il est un être que la société détermine et pousse à remplir son personnage.

Qui contiennent tout particulièrement un travail de Mrs Langloh Parker, sur les Wirreenun, hommes-médecine de la tribu des Euahlayi (Nord des Nouvelles-Galles du Sud). Bastian, Allerlei aus Menschen-und Völkerkunde, 1884. Tylor, La civilisation primitive, trad. fr., Paris, 1878, II, p. 868 et suiv. Stoll, Suggestion und Hypnotismus in der Völkerpsychologie, 2e éd., 1906, p. 15 et suiv. Achelis, Die Extase, 1902, p. 50 et suiv. Bartels, Die Medizin der Naturvölker, 1893, passim, à partir de p. 44. Nous faisons allusion aux théories de M. Frazer, The Golden Bough, 2e éd., 1899, t. I, p. 15 et suiv. ; II, p. 370 et suiv. ; III, p. 460 et suiv. ; Le rameau d’or, trad. de Stiebel et Toutain, 1re partie. La théorie de M. Jevons, Introduction to the History of Religion, 1897, p. 17 et suiv., cf. p. 379, 417, etc., n’est que l’exagération de celle de M. Frazer. M. Sidney Hartland, qui nous avait semblé s’y être rattaché dans sa Legend of Perseus, 1896, t. II, p. 55-116, s’en était expressément détaché dans son compte-rendu du Gold. B. de M. Frazer, paru dans Man, 1901, no 43, et depuis a trouvé relativement satisfaction dans la théorie que nous avons proposée (Folklore, 1904, p. 359 et suiv.). H. Hubert et M. Mauss, Esquisse d’une théorie générale de la magie, Année sociologique, t. VII, p. 37-41. Le présent mémoire est en partie destiné à montrer sur quelle substructure de documents critiqués repose notre théorie. Ram. d’Or, trad. fr., I, p. 75 et suiv. Cf. une intéressante discussion par M. Laurence Gomme sur les faits australiens décrits par M. Howitt, On Australian Medecine-Men, Journal of the Anthropological Institute of Great Britain end Ireland (dorénavant cité J. A. I.), XVI, p. 58. Une première difficulté provenait, dit M. Howitt à propos des Kurnai, de la disparition des anciens magiciens (Austr. Med. Men., dorénavant cité A. M. M., p. 56-57, cf. Fison et Howitt, Kamilaroi and Kurnai, 1885, p. 253 et suiv.) et de la désuétude où sont tombés les usages (A. M. M., p. 48). Une seconde difficulté provenait du caractère ésotérique de ces faits d’initiation magique. Les magiciens entourent tous leurs actes de mystère, et en particulier les circonstances où ils ont acquis leurs privilèges ; on n’en sait, dans la tribu, que les contes traditionnels, aussi éloignés de la vérité que les on-dit des enfants et des femmes en ce qui concerne l’initiation solennelle des jeunes gens par la tribu (A. M. M., p. 47 et 48). Enfin non seulement dans l’esprit public, mais encore dans l’esprit même du magicien, les faits réels et les dires traditionnels se mêlent de façon indissoluble, et l’homme se rend très mal compte de ses actes. De telle sorte qu’il est très difficile de savoir comment les magiciens australiens pensent vraiment avoir acquis leur pouvoir. Howitt, On some Australian Beliefs, J. A. I., XIII, p. 195 ; A. M. M., p. 25 et 26. Nous ne citerons ici que les tribus sur lesquelles nous n’aurons pas à revenir dans notre travail, et nous faisons naturellement abstraction des ouvrages de fantaisie ou de vulgarisation, dont quelques-uns sont même des faux, tels le livre de Perron d’Arc : Aventures d’un voyageur en Australie. Neuf mois de séjour chez les Nagarnooks, Paris, Hachette, 1869. — Nous pourrions aisément mais inutilement allonger la liste de nos références, mais nous ne citons que les meilleurs des documents, où, quand on nous a parlé des pouvoirs magiques, on a négligé de nous dire comment ils étaient acquis. Voir Taplin, The Narinyerri, etc., 2e éd., 1878, p.  ; cf. p. 97, p. 65 : cf. p. 78, une ascension au ciel. — E. Curr, The Australian Race, 1886, III, p. 22, 26, 136, 144, 147, 223. — W. Wyatt, Some Account of the Manners, and Superstitions of the Adelaide and Encounter Bay Aboriginal Tribes, in Woods, Native Tribes of South Australia, Adelaïde, 1878, p. 173, 174. — H.-E.-A. Meyer, Manners and customs of the Aborigines of the Encounter Bay Tribe, in Woods, ibid., p. 197 et suiv. (Nous n’étudierons pas en détail ce dernier texte qui identifie curieusement pouvoir magique et ngaitye, c’est-à-dire totem individuel, parce qu’il nous semble, malgré l’affirmation très nette, p. 198, qu’il doit y avoir là une erreur fondamentale.) — C.-W. Schürmann, The Aboriginal Tribes of Port Lincoln, etc., ibid., p. 223, 225, 23 et suiv. — Harriott Barlow, Aboriginal Dialects of Queensland, J. A. I. 1871, vol. II, p. 174 (natural gift du magicien). — W. Chatfield in Curr, The Australian Race, III, p. 477 (Pegullobura). — J. Cassady in Curr, ibid., p. 425 (tribu de Halifax bay). — Mowbray, ibid., p. 403 (tribu de Granite Kange) ; cf. ibid., p. 351. — Bicknell, Travel and Adventure in Northern Queensland, 1895, p. 104 et 106. — R. Semon, In the Australian Bush (Upper Burnett), p. 222. — Lumholtz, Chez les Cannibales, trad. fr., 1890, p. 266, 269. Voilà quelques-unes des références que nous pouvons indiquer, rien que sur l’Australie méridionale et sur le Queensland. Nous renonçons à allonger cette liste, d’ailleurs indéfinie. Pour la Nouvelle-Galles du Sud nous ne pouvons attacher grand poids aux généralités de J. Mann, Notes on the Aborigines of Australia (Proc. Geogr. Soc. Australasia, Sidney, 1885), où sont relatés les dires de Mannitig et du nègre imposteur Andy, p. 57, 65 ; de J. Manning, Notes on the Aborigines of New Holland (Journ. a. Proc. of the R. Soc. of N. S th Wales, 1892, XVI, p. 101), où Andy raconte que ses pierres magiques lui viennent du ciel ; de J. Fraser, The Aborigines of N. S. W., Sydney, 1892, p. 12 (pouvoir du magicien d’extraire des corps variés suivant son propre totem), p. 59 (pouvoir illimité du magicien). Nous ne tenons pas compte non plus des renseignements, certes circonstanciés, mais sans localisation aucune, que Bonwick a versés à la science, The Australian Natives, J. A. I., XVI, 1887, p. 209, cf. discussion du même in Proceed. Roy. Col. Inst., XXII, 1890-1891, p. 48. Ils n’ont qu’une valeur d’appoint. On trouvera de nombreuses références dans Curr, I, p. 401 ; II, p. 145, 199, 200, 215 ; III, p. 274, 354, 369 (Barkingi) ; cf. Bonney, On some customs of the Aborigines of the River Darling, J. A. I., XIII, 1884, p. 130 ; etc. À propos des tribus de Victoria dont nous n’aurons pas à nous occuper, voir Brough Smyth, The Aborigines of Victoria, 1878, I, p. 176, 260 et suiv. ; II, p. 100, p. 135, 289, 296 ; Angas, Savage Life and Scenes, etc., 1847, I, p. 58, 59, 81, 89. Outre les textes cités plus bus, p. 489 et suiv., voir T.-L. Mitchell, Three Expeditions into the Interior of Eastern Australia, 2e éd., 1839, II, p. 344, 346 ; Angas, Savage life, II, p. 224 (tribu de Sidney « quartz crystal… excremont from the deity ») ; Scott Nind, Descriptions of the Natives of King Georg’s Sound, Journal of the R. Geogr. Soc., 1831, I, p. 41 et suiv., : A. W. Howitt (Coast-Murring), cérémonie des sorciers qui extraient de leur corps des substances magiques, On certain Australian Ceremonies of Initiation, J. A. I, XIII, p. 446, 450. Cf. Arch. Günther, Manuscript Grammar and Vocabulary of the Aboriginal Dialect called Wiradhuri (Wirraijuri) in App. Fraser, récit de Threlked à rapprocher, p. 73, ad verb. Bawan, p. 80, ad Dawai p. 85, ad Gibba p. 104 et 110 ; Mrs Meredith, Notes and Sketches of New South Wales, etc., 1843, p. 92 (anecdote amusante où, à propos des cristaux de roche, le sorcier dit qu’il sait bien où l’on va les chercher) ; R. H. Mathews, dans ses divers articles sur les Bora Wiraijuri, dans J. a. Pr. of the R. S. of Victoria, 1896-1898, J. A. I, 1895-1898 : J. R. S. New S. Wales, 1894-1898, pour des cérémonies de ce genre. Police trooper Noble, à propos des tribus de la Flinders Range, in Taplin, The Folklore, etc., Adelaïde, 1878, p. 64 (cette tribu est probablement les Dieri ou les Urabunna, car elle est divisée en Muttay et Arii = Mathurie et Karauru). Il est dit qu’il n’y a « pas de sorcellerie » dans cette société ; cf. pour des renseignements du même genre, p. 63, 94, (caporal de police Trevis) à propos de la tribu de Port-Lincoln, sur laquelle Schürmann nous informe fort bien. Nous n’avons pas à donner ici un aperçu général des différents pouvoirs que les Australiens reconnaissent à leurs magiciens. On en trouvera d’ailleurs une bonne description dans Howitt, On some Australian Beliefs, J. A. I., XIII, 1884, p. 197. Cf. des observations très justes du même auteur in A. M. M., p. 25 et 26, sur la nature de ces pouvoirs et sur le degré de sincérité du magicien qui y croit relativement. Voir H. Hubert et M. Mauss, Esquisse d’une théorie générale de la magie, Année sociologique, VII, p. 108 et suiv. Voir Grey, Two Expeditions, etc., « Boyl-ya yongar boyla-gaduk », dit l’indigène Kuiber à Grey ; que Grey traduit « The Boylya are natives who have the power of boylya », et que nous traduirions « Les Boylya sont gens qui ont du Boylya », II, p. 338, ibid., p. 337. Le boylya est un morceau de cristal ; cf. ibid., p. 266, 326, 340 (anecdote précise) ; voir Grey, Vocabulary of the Dialects of Sth.-W. Australia, 1844, Boyl-ya, « a sorcerer, the buck witch of Scotland, a certain power of witchcraft », p. 17, cf. p. 18, s. v. boyl-ya gaduk, p. 121, 122, 127, s. v. wall-byne et Weer-go sur la façon dont les boyl-ya (charmes, esprits, sorciers) entrent dans le corps du malade sous la forme de cristaux et comment le magicien les en fait disparaître. Les autres auteurs qui ont écrit sur ces mêmes tribus (ce sont à la fois les plus anciennement et les seules connues de l’Australie occidentale) ne semblent pas avoir rien ajouté aux documents de Grey, si même ils ne les ont pas copiés ou tout au moins subi leur ascendant. Nous ne pouvons faire d’exception à cette observation crilique que pour : Scott Nind, loc. cit., J. R. Geogr. Soc., I, p. 41, 42, témoignage antérieur, Mrs E. Millet, An Australian Parsonage, etc., 2e éd., London, 1872, p. 79, dont le renseignement est sans intérêt et pour Mgr Rudesindo-Salvado, Mémoires historiques sur l’Australie, trad. fr., 1854, p. 261, 262, 328 (les pierres magiques seraient appelées coglio [boylya ?] quartz). Mais ce que disent Forrest, On the natives of Central and Western Australia, J. A. I., 1876, voir p. 318 ; P. Chauncy (tribu de Port-Jackson) in Brough Smyth, Aborigines of Victoria, II, p. 276 ; M. A. Fraser, Western Australia Year Book for 1896-1897, Perth, Gov ; Printer, 1898, p. 315, nous semble constituer tout au plus des vérifications des assertions de Grey ; de même pour Science of Man, Australian Anthropological Journal, I, p. 15. La première façon dont M. Mathew avait signalé ce rapprochement était la juste, il avait dit : The Australian Aborigines, J. a. Pr. R. Soc. N. S. Wale, 1899, XXXIII, 2, « a sort of mana superstition » ; la seconde façon se trouve dans son livre récent, Eaglehawk and Crow, a study, etc., 1899, p. 144, où il cite à propos du mana fijien un article de Fison, Centennial Magazine (?), 1889, p. 457, que nous n’avons pu comparer au texte de M. Mathew. « ManNur means full-of-life… A manNur, magician or life man, is sometimes called muru-muru, that is full of life. », Mathew, Kabi in Curr, The Austr. Race, II, p. 178 ; cf. ibid., p. 177 (charmed life [du] manNur), cf. ibid., p. 189 (comme adjectif ce mot signifie « enchanté et donnant de la vie »). Cf. Eaglehawk and Crow, p. 143, 146 (vitalité) : cf. le texte cité in Curr, Austr. Race, II, p. 192, fin de l’histoire des pierres de Kundangur, et commencement de l’histoire suivante. Voir plus bas, p. 36 et suiv. ; il y a d’ailleurs une curieuse relation entre le nombre des pierres magiques contenues dans le corps du magicien et la grandeur de son pouvoir. Mathew in Curr, II, p. 176 ; cf. Eaglehawk and Crow, p. 143. Spencer et Gillen, The Native Tribes of Central Australia, p. 566, 647 et surtout p. 548, n. 1, 548 et suiv., 550 et 552, etc. ; Spencer et Gillen, The Northern Tribes of Central Australia, 1903, p. 458, 470, 746, etc. Spencer et Gillen, Nat. Tribes, (dorénavant N. T.), p. 647, etc. : Nort. Tribes (dorénavant N. T. C.), p. 480, 401, et glossaire, etc., sur le mode d’action de ces pierres atnongara, voir surtout N. T., p. 532 et suiv. : ces pierres s’appellent ultunda, dans la partie sud de la tribu, p. 527, 528. Outre les pierres atnongara, il existe encore chez les Arunta, des notions plus précises, entre autres celles d’une espèce de lézard « répandu dans le corps du magicien » (?) et qui lui donne ses facultés de succion, N. T., p. 531 ; chez les Warramunga, c’est un serpent qui habite le corps du magicien, N. T. C., p. 485, 486. Voir surtout Spencer et Gillen, Native Tribes of Central Australia, p. 540 et suiv. Cf. une tradition Warramunga, N. T. C., p. 429, où des cristaux sont identifiés à des esprits. Unmatjera et Kaitish, N. T. C., p. 486 ; Kaitish, Warramunga, ibid., p. 467 ; Worgaia, Gnanji, p. 467, cf. glossaire, ad « mauia », p. 753 ; normalement d’ailleurs le magicien peut faire des maléfices ; mais son pouvoir, ses pierres ont surtout pour fonction de contrarier la « magie » des autres (N. T. C., p. 479). À rapprocher des notions (Kurnai) du bulk, du yulo (Wotjobaluk), du mung (Woivorung), du yaruk (Wotjobaluk), Howitt, A. M. M., p. 31, 40 ; Australian Beliefs, J. A. I., XIII, p. 194. Voir plus bas, p. 14 et suiv. Yogasûtra, IV, 1, janmâuṣadhimantratapaḥ samâdhijñaḥ siddhayaḥ les « siddhi » (obtentions de pouvoirs magiques) proviennent de la naissance, des plantes, des formules, de l’ardeur ascétique et de l’extase. La division des magiciens Arunta en trois classes (Spencer et Gillen, N. T. p. 522), des magiciens Warramunga en deux classes, correspond partiellement à cette répartition, N. T. C., p. 481. Il ne faut pas prendre l’expression de « dons naturels » employée par certains auteurs comme désignant un don magique de naissance (cf. plus haut, p. 134, n.) ; elle n’a, quant à nous, aucune valeur précise. W. Roth, Superstition, Magic and Medicine, in North Queensland Ethnography Bull., no 5, Brisbane, 4903, p. 30, sect. 120. Le texte est d’ailleurs fort peu net : « Les docteurs indigènes ne sont pas spécialement éduqués dans leurs arts, sauf peut-être par leurs parents et en douceur, parce que le pouvoir ici est héréditaire [comme il était d’usage à Brisbane (id est dans la tribu de Brisbane), sect.] » (les italiques sont de nous). La dernière observation, même la première où il a été dit que ce sont probablement les parents (?) qui initient leurs enfants et la réflexion sur la tribu de Brisbane montrent que les idées de M. Roth sont imprécises comme son observation, puisque justement, à Brisbane, il y avait une éducation attachée à une révélation magique (voy. plus bas, p. 168). Spencer et Gillen, N. T. C. p. 488, 489, cf. p. 502, no 1 ; le magicien Anula n’a d’autres fonctions que le maléfice ; pour les rites curatifs les Anula s’adressent à d’autres tribus. Il y a évidemment une faute de rédaction, p. 489, mettre « not » après les mots « bones and ». Assez comparable à certain clan (local) de Madagascar. Voir Van Genepp, Tabou et Totémisme à Madagascar, 1904, p. 131 et suiv. La liaison établie entre les étoiles filantes et la magie maléficiaire se retrouve chez les Arunta. Spencer et Gillen, N. T., p. 566, où les champignons (à cause de leur poison ?) sont réputés âtre des étoiles filantes tombées du ciel et pleines d’Arungquiltha, et chez les Maras, N. T. C., p. 488, voir plus bas, p. 164. Il est probable qu’il y a, en plus de la naissance, une révélation nécessaire, mais que cette révélation ne peut être faite qu’à des individus, hommes et femmes, du clan Yuntamarra, seuls capables d’avoir des relations avec les esprits. Voir cérémonies intichiuma du clan Quatcha, Spencer et Gillen, N. T., p. 189-199, cf. tradition d’Inungamella in N. T. C., p. 393, 394. N. T. C., p. 314-315 ; dans ce dernier cas, c’est un seul individu du clan de l’ « oiseau à pluie » qui a ce droit. N. T. C., p. 313-314, cf. fig. 105. Voir Brough Smyth, Aborigines of Victoria, I, p. xxvi, p. 92 ; Curr, Australian Race, III, p. 462 ; Fison et Howitt, Kamilaroi and Kurnai, p. 168, Andrew Lang, Mythes, cultes et religion, trad. fr., p. 432 ; Frazer, Totemism, p. 95, et Origin of Totemism, in Fortnightly Review, 1890, p. 849, — Cf. Durkheim et Mauss, Classifications primitives in Année sociologique, VI, p. 14 et 15. Kolor, Kuurn Kopan, etc. À rapprocher en particulier Mrs C. Smith, The Boandik tribe of South Australian Aborigines, etc., Adélaïde, 1878, p. ix et x, de Dawson, Australian Aborigines, p. 76-77. W. Roth, Ethnological Studies among the North West Central Queensland Aborigines, Brisbane, 1897, p. 167 et suiv. ; Superstition, Magic, etc., p. 9 et 10, no 18. W. Roth, Superstition, Magic, etc. p. 9, no 16. A. M. M., p. 35, cf. p. 24 ; de même chez les Wotjobaluk où le faiseur de pluie n’est pas nécessairement « bangal », id., ibid., p. 35. A. M. M., p. 35 ; Fison et Howitt, Kamilaroi and Kurnai, p. 211, 231, 232, note. Howitt, Kam. and Kurn., p. 232, note. A. M. M., p. 35, cf. p. 24. Probablement l’indication donnée p. 43, n. 2, à propos du caractère « magique » des noms des clans totémiques chez les Wiraijuri, doit être interprétée comme un fait de ce genre. Nous ne tenons naturellement aucun compte de documents aussi peu localisés et aussi imprécis que ceux de Bonwick, Australian Aborigines, J. A. I., II, p. 208, 209 ; discussion in Proceedings of the Royal Colonial Institute, p. 48. D’ordinaire les textes donnent pourtant quelques indications précises, mais au hasard, voir : Jajowerrong de Victoria, J. Parker, in Brough Smyth, Aborigines of Victoria, II, p. 155 ; tribu de, la Rivière Pennefather (Queensland), Roth, Superstition, Magic, etc., p. 30. Howitt, On some Australian Beliefs, J. A. I., XIII, p. 188 et 195. Ajoutons que ce magicien est capable de monter au ciel ; il nous semble donc que le fait est peut-être incomplètement observé, et que ce doit être cette ombre qui doit emmener le magicien au ciel (c’est ce qui se passe pour les gommera des Murring de la côte, et les magiciens de la rivière Avoca, Howitt, ibid., p. 197.) F.-W. Biddulph, Myths of the Springsure Aborigines (Queensland), Australian Anthropological Journal, II, p. 225 ; le fait est probablement très mal observé et nous doutons que ce soient bien des morts et non pas des ancêtres mythiques. J.-W. Small, in Science of Man, Australasian Anthr. Journ., 1, p. 46. Par la faute du compilateur Brough Smyth, nous ne sommes en effet pas vraiment sûr que les textes de Aborigines of Vict., I, p. 462 et 463, soient bien de M. Howitt et touchent bien la tribu des Woivorung. Ne pas faire attention aux passages où il est parlé de Wer-raap, comme si c’était un esprit individuel. A. M. M., p. 48. Nous ne pouvons nous servir, faute de localisation suffisante, de l’information de M. Palmer, Notes on some Australian Tribes, J. A. I., XIII, p. 299. Grey, Two Expeditions, etc., II, p. 339 (texte p. 340, note), cf. p. 335. II, p. 336. Voir plus loin, p. 147. Sur ces substances, voir Grey, Vocabulary, p. 76, 147, 127, Two Expeditions, p. 340, 347. Seulement il semble s’agir de la tribu de Port-Jackson, in Brough Smyth, Aborigines of Victoria, II, 271. D’autre part ce texte nous semble trop se rapprocher dans les termes mêmes de celui de Collins sur la tribu de Sydney, que nous citons plus bas. Le titre de koradjee donné au magicien est à lui seul suspect, car c’est un mot du dialecte de Sydney. Les Mémoires historiques, de Rudesindo Salvado, ne contiennent rien au sujet de ce fait dans ces tribus, et Fraser, W. Austr. Yeark Book, 1897-1898, ne nous parle de ces séjours sur les tombeaux qu’à propos des rites permettant de deviner le meurtrier, c’est-à-dire l’enchanteur ennemi. D. Collins, An Account of the English Colony in New South Wales, etc., 1re éd., Lond. Caddell, 1798 ; 2e éd., ibid., 1804, nous citons d’après lu seconde édition, p. 595, 596. Collins ne dit pas si l’esprit introduit, à ce moment, quoi que ce soit, dans le corps du magicien, et d’autre part il est invraisemblable que cette opération mythique ait été conçue comme étant sans but. Il est probable que l’esprit donne à ce moment un os magique au magicien, os que le magicien extrayait de lui-même, par exemple, au cours des cérémonies d’initiation tribale. Collins, ibid., p. 565. Voir œuvrez rééditées par J. Fraser, in Threlkeld, An Australian Language, as spoken by the Awabakal, etc. Sydney, 1892. Threlked, A Grammar, etc., p. 48, cf. p. 53, et Lexicon, p. 213. Il est fort possible qu’il y ait eu, concurremment à cette initiation, chez les Awabakal, une autre initiation par le mauvais esprit, Koin, cf. p. 47 des anecdotes qui peuvent s’y rapporter. Tels sont par exemple les Iruntarinia (Arunta) qui initient le magicien : ils sont à la fois des ancêtres de l’Alcheringa (temps mythiques), des âmes de morts, des fées, des dieux et des diables. C’est le cas encore des Mura-Mura (Dieri), puisque, comme nous en avions fait l’hypothèse dans une de nos leçons de 1902, cette notion de dieu créateur se réduit en somme à celle des ancêtres totémiques toujours vivants, réincarnés et initiateurs. Voir Howitt, Legends of the Dieri and Kindred Tribes of central Australia, J. A. I., 1904, N. S., XXXIV, p. 100 et suiv. Tribus des Ta-Ta-Thi, Wathi-Wathi, etc. Notes on Some Tribes of New South Wales, J. A. I., 1885, t. XIV, p. 368, cf. p. 362, 369 et 370 : Traditions and Folklore of the Aborigenes of New South Wales, Science of Man, Australasian Anthropological Journal, VI, p. 46. Dans un seul article d’ethnographie, M. Cameron a en effet mêlé des renseignements sur des tribus diverses. Howitt, On Some Australian Beliefs, J. A. I., XIII, p. 197 ; cf. Cameron, Notes on some Tribes of New South Wales, J. A. I., XIV, p. 359 et 360. Le gumatch, esprit, qui n’est autre que la peau du ventre de la vieille femme morte, emporte le magicien au ciel, troue la voûte ; par derrière la voûte solide, le magicien apprend toutes choses et retourne au monde. H. E. A. Meyer, Manners and Customs of the Aborigines of the Encounter Bay Tribe, in Woods, Native Tribes of South Australia, p. 197, 198, 201 et 202. Rev. H. Livingstone, A short Grammar and Vocabulary of the Dialect spoken by the Minyug peoples, Append. à Fraser, Threlkeld, Grammar, etc., p. 24, où il est dit que, à l’aide d’une corde qu’il tire de son estomac, le magicien monte au ciel consulter les wagai (esprits, doubles), même ceux des vivants. Voir plus bas, p. 31 et suiv. Il serait loisible de compter, parmi les tribus qui croient à une révélation par les morts, les tribus (Kolor, etc.) qu’a observées Dawson, Aborigines of South Australia, v. p. 50, où il est dit que le sorcier lui-même est très peu différent des diables, ogres, âmes de morts ; cf. p. 55 et 56, des cas d’ascension par les magiciens dans la lune ; p. 55, un sorcier qui ramène un esprit du ciel, etc. Nous faisons rentrer dans cette catégorie les faits qu’ont constatés, au Queensland occidental, autrefois J. D. Lang, Queensland, etc., 1841, p. 358, 362 ; et plus récemment Lumholtz, Au pays des Cannibales, p. 259, parce que, bien qu’il s’agisse d’obtenir des pouvoirs magiques assez déterminés, il ne s’agit nullement d’en acquérir de définitifs, comme ceux qui caractérisent le magicien. Pour un fait du même genre, chez les Wiraijuri, Howitt, A. M. M., p. 30. John Eyre, Journals of Two Expeditions into Central Australia, etc., 1854, II, p. 365 : cf. p. 255. J. Eyre, ibid., p. 367, mentionne des individus montés au ciel par une corde ; et, p. 362, une révélation de chants et de rites par un esprit (des esprits ?). Sur la nature des dieux australiens, voir Tylor, On the Limits of the Savage Conception of God, J. A. I., XXII, p. 480 et suiv. ; A. Lang, The Making of Religion, 1899, p. 268 et suiv. ; Magic and Religion, 1901, p. 36 et suiv. La vérité nous semble assez éloignée des deux théories soutenues (Voy. C. R., in Année sociologique, VI, p. 173). Au surplus, une bonne mythologie australienne est encore à faire. On some Australian Beliefs, J. A. I., XIII, p. 194. Ibid., p. 195 ; A. M. M., p. 49, l’esprit révélateur est Tharamulun (Daramulun), le grand dieu (?) des mystères de l’initiation, identifié souvent soit avec l’ancêtre mythique (le mot est traduit par : notre père), soit avec le son des « diables » (bull-roarer). — À propos des Kulin et Jupagalk, le texte, Australian Beliefs, nous parle simplement de l’ascension habituelle du magicien, mais nous en concluons qu’il y a eu une première ascension révélatrice. Austr. Bel., p. 197. Ibid., p. 197. Ibid., p. 196 et 197. Il est bien extraordinaire que, chez les Ngarego et Wolgal, le « Marengrang » semble être équivalent de Turndun, grand dieu (nom du bull-roarer chez les Kurnai). Il y a (A. M. M., p. 47 et 48) des passages qui peuvent faire croire que ce thème mythique se rencontrait aussi dans les tribus que nous venons d’énumérer, mais ils semblent n’en faire qu’une tradition exotérique, destinée à être racontée aux femmes, nullement descriptive de la vérité ésotérique. A. M. M., p. 43. Le chef est nécessairement magicien : il ne l’est pas nécessairement dans les tribus voisines. A. M. M., ibid. Si du moins la tradition relative à l’un des chefs peut s’appliquer aux autres. Austr. Bel., p. 197. Que le magicien extrait de son corps pendant les drames mythiques qui forment le tissu des cérémonies d’initiation, Howitt, On certain Ceremonies of Initiation,J. A. I., XIII, p. 415 ; cf. n. 2. A. M. M., p. 43. L’exhibition de l’esprit familier totémique, au cours des mêmes cérémonies (magicien qui extrait un petit serpent de sa bouche, son totem), est peut-être à rapprocher de ces faits, A. M. M., p. 44. Au cours des mêmes cérémonies d’initiation. Howitt, On certain Ceremonies of Initiation, J. A. I., XIII, p. 453 et 454 ; la même cérémonie se répète chez les Theddora. A. M. M., p. 48 Cf. (?) id., ibid., p. 39 (Jupagalk) ; cf. les pouvoirs du « pangal » (tribu des Boandik), Mrs C. Smith, The Boandik Tribe ; p. 30 ; cf. p. 77 et 131. Cf. pour une croyance du même genre chez les Arunta de l’Ouest et les Mungaberra, Spencer et Gillen, N. T., p. 533. À moins que les renseignements de E. Palmer, Notes on Some Australian Tribes, J. A. I., XIII, p. 256 et 299 ; et de Mc Dougall, Manners, Customs and Legends of the Combangree Tribe, Science of Man, Austr. Anthr. Jour., III, p. 145 et 146, et III, p. 117 ne soient sur ce point incomplets, ce qui est fort possible. Ceux de Palmer, les premiers en date, sont d’ailleurs, sauf sur ce qui touche les jeûnes et privations préalables, tout à fait sommaires. Mc Dougall, Austr. Anthr. Jour., III, p. 116 et suiv. Cf. Austr. Anthr. Jour., IV, p. 63 : dieu qui habite la montagne. Mc Dougall, loc. cit., p. 117. Probablement celle de la palme bangalow. Palmer, loc. cit., p. 297. Ils ne se nourrissent que de miel et de palme bangalow. Nous ne savons pas certainement à quelle tribu il faut attribuer ce que Palmer, dans le même article, nous dit de la révélation des formules et rites au magicien, par les esprits, appelés Limbeen-jar-goolong, loc. cit., p. 291 et 292. C’est probablement à la tribu des Miappe, sur laquelle Palmer à informé Curr, Austr. Race, II, p. 330. Les Lembeen-jar-goolong semblent être des esprits mythiques ancestraux. Cf. Roth, Ethn. Stud., page 153 : chez les Mita-Koodi, Limbin-ja-Koolun désigne les morts. Nous évitons de même de rien dire de définitif sur la tribu des Euah-laya. Nous attendons la publication définitive des documents que Mrs Langloh Parker nous promet ; nous n’avons pu voir que le dernier de ses articles, The Medicine and Witchcraft of the Blacks of Australia, Austr. Anthr. Jour., n. s., I, nos 17 et 18, où il est question des relations qui existent entre le Wirreenum, magicien, et ses gooweera ; cf. légendes in Australian Legendary Tales, 1896, p. 80 et 81 (ancienne magicienne devenue étoile filante et qui ressuscite son fils en le faisant piquer dans une fourmilière ) ; More Australian Legendary Tales, 1898, p. 14, 16, 23 et 24 (magiciens qui envoient au loin leurs « dream spirits », sous la forme de tourbillons), p. 53 (« spirit-tree » d’un magicien), p. 90 et 92 (le séjour de Bayame, on cristal de roche) : (porte de pouvoirs par suite d’absorption de boissons chaudes), p. xiv ; toutes croyances qui doivent certainement entrer dans une description mythique de l’origine des pouvoirs magiques, description que nous n’avons pas encore. Mc Dougall. A. M. M., p. 49 à 51. Le récit a été confidentiel, apparemment sincère : d’ailleurs M. Howitt dit que, dans ces matières, il est incroyable qu’un Australien falsifie consciemment la vérité, quand bien même il sait impossible la vérification de ses dires. Howitt, A. M. M., p. 69, parle simplement de la montée au ciel vers Baiamai ; cf. p. 51. On some Australian Ceremonies of Initiation ; J. A. I., XIII, p. 445. Cf. plus haut, p. 137, n. 1. À remarquer que nous sommes ici dans une tribu à filiation utérine du clan et de la phratrie, mais à classes matrimoniales : la révélation magique suit la ligne masculine, car le système des classes matrimoniales a pour but précisément de tenir compte de la filiation masculine. A. M. M., p. 50. Entre autres : le père montre au jeune homme un grand morceau de cristal de roche, s’évanouit dans le sol et revient couvert de poussière rouge (?). Le budjan ; cf. ibid., n. 3. Corde de tendons (?) ; cf. ibid., p. 52. Un grand arbre avec une immense levée autour des racines ; cf. le Ngarang des Woivorung (?). Ce dieu, qui est le grand dieu pour les tribus voisines, au sud, des Wiraijuri, n’est ici que le fils de Baiamai, le grand dieu des tribus voisines au nord. Cf. Howitt, ibid., p. 50, n. 6. Cas remarquable de multiplication des images mythiques et des images dans le rêve. Ceci se passe dans le creux de l’arbre (?). Au bout des deux fils se trouve l’oiseau de Baiamai. Cf. Boyma = cristal de roche in Manning (MSS.), Austr. Anthr. Jour., I, p. 72. Ajouter : plus tard. Cf. plus bas, p. 184. Sans avoir de preuves, nous pensons qu’il s’agit d’un oubli du magicien, le pouvoir de renaître étant figuré par les magiciens Wiraijuri dans les cérémonies d’initiation (Austr. Cer. of. Init., J. A. I., XIII, p. 445). Les informations de M. Howitt ont été en se précisant de façon continue, depuis les données transmises à Brough Smyth, Aborigines of Victoria, I, p. 478 et suiv. jusqu’à celles contenues in A. M. M., p. 65 et suiv. ; Notes on Australian Songs and Song-Makers, J. A. I., XVII, p. 335 et suiv. ; en passant par : Fison et Howitt, Kamilaroi and Kurnai, p. 194 et suiv., 254 et suiv. Nous ne comptons pas les informations éparses publiées dans les différents travaux de M. Howitt. Nous regrettons d’ailleurs de n’avoir pu attendre la publication définitive qu’il annonce sous le titre : The Native Tribes of South East Australia, chez Macmillan, pour 1905. M. Howitt, The Jeraeil, the Ceremony of Initiation of the Kurnai Tribe, J. A. I., XIII, p. 310, en fait des espèces de magiciens de magie blanche, mais assez inexactement, car l’autre classe de magiciens, les mulla-mullung avaient, entre autres pouvoirs, des pouvoirs curatifs. Kam. and Kur., p. 253 et suiv., A. M. M., p. 44 et 45. Brough Smyth, I, p. 477. A. M. M., p. 48. Ibid., p. 38 et 32. Kam. and Kur., p. 247 et 254. A. M. M., p. 51 et 52. Cf. thème identique, plus haut, p. 157, n. 1. On remarquera l’importance des impressions lumineuses et des souvenirs ce ces impressions. Il est évident qu’il y a dans tout cela de nombreuses hallucinations photomorphiques. Mais il y a aussi un thème mythologique fort important qui rattache à la lumière les puissances mystiques, et les puissances magiques en particulier. On retrouvera plus bas, à propos de l’arc-en-ciel, un élément « naturiste » du même genre. Il faut encore remarquer comment le ciel se confond avec un pays probablement à la fois souterrain et marin ; et comment cet enlèvement du novice au pays des morts équivaut probablement à l’ascension du magicien Wiraijuri. Kam. and Kur., p. 254. Brough Smyth, I, p. 473. Ce dernier renseignement contient une donnée qui disparaît, chose remarquable, des renseignements plus précis et postérieurs. Le magicien doit être dans la brousse et porter un gumbut (os de kangourou) dans le trou percé dans le nez. Des mrarts l’emmènent alors au ciel (par une échelle, ajoutait l’informateur). Austr. Bel., J. A. I., XIII, p. 195. A. M. M., J. A. I., XVI, p. 45 (cas de Mundanin, qui, enlevé par les kangourous, reçoit d’eux leur révélation, est retrouvé, près du camp, avec un énorme morceau de bois dans le dos : pendant quelque temps, il reste comme endormi, « chantant sur ce qu’il avait vu chez les morts ») ; A. M. M., p. 34 (cas de Bungil Bataluk qui reçoit le nom de Bataluk, iguane, parce qu’il a assisté à un corroboree de ses animaux, et a un lézard familier pour exécuter ses ordres). L’interdiction totémique est très marquée dans le cas de Mundanin. Native Tribes of Central Australia, 1899 (dorénavant N. T.) ; Northern Tribes of Central Australia, 1904 (dorénavant N. T. C.). Les documents contenus dans le Report of the Horn Expedition, sect. II, Anthropology, et qui proviennent de M. Gillen, par l’intermédiaire de M. Stirling, sont trop sommaires pour valoir d’être cités. N. T. C., préface, p. XIV. Malheureusement les noms des informateurs ne sont pas tous donnés, et la critique de leur témoignage n’est pas faite avec tous les développements voulus, dans le livre même. Voir plus haut, p. 140, n. 2. Sur les Oruntcha, ou Oruntja, voir N. T., p. 442 : cf. p. 326 à 334 : N. T. C., p. 444 sq. N. T., p. 526 : cf. p. 334, répétition dans les mêmes termes, avec l’addition suivante : « L’homme est laissé dans un état de stupéfaction. » Sur les Iruntarinia, voir surtout N. T., ch. xv et passim, surtout p. 523 et suiv., N. T. C., p. 451. Voir surtout N. T. C., p. 421. Voir surtout N. T., p. 543, confusion de l’Iruntarinia et de l’Arumburinga. P. 526 et suiv. ; paradis pour l’Arunta, dont le froid et la sécheresse mettent, au désert, l’endurance à de dures épreuves. Ce récit se trouve, N. T., p. 523 et suiv., nous le résumons. Les Iruntarinia, N. T. C., p. 521. Voir plus haut, p. 139. Détail indûment omis dans le récit, p. 524. Voir p. 525. N. T., p. 523, N. T. C., p. 480. Nous donnons plus bas, p. 174, le récit de l’initiation d’Ilpailurkna, qui se présente, après tout, comme une initiation par un autre magicien Unmatjera. Mais la façon dont MM. Spencer et Gillen classent ce fait nous rendent incertain sur le point de savoir si le vieillard dont il est question n’est pas un esprit. N. T. C., p. 488, 484. Cf., ibid., p. 485, les magiciens qui portent le nom de « serpents » chez les Warramunga ; cf. la Croyance arunta qui attribue à un petit lézard le pouvoir de succion du magicien, N. T., p. 531. Sur les Kupitja qui nous semblent en réalité incarner ces serpents magiques eux-mêmes, voir N. T. C., p. 484, n., et p. 485. Ils jouent chez les Warramunga le rôle joué chez les Arunta par les pierres « atnongara ». N. T. C., p. 488. Cf. N. T. C., p. 754, 501, p. 628. N. T. C., p. 487, 488. Cf. N. T. C., p. 754 et 501. L’expression d’esprits malfaisants est excessive pour l’un d’entre eux. L’esprit fils porte le nom générique de « magicien », Munkaninji. N. T. C., p. 488, cf. plus haut, p. 5, n. 11. Voir plus haut, p. 164, n. 4. M. Roth. Superstition, Magic, etc., p. 30, sect. 120. Le texte est sommaire et basé sur des témoignages frustes. J. Mathew, in Austr. R., Curr, II, p. 175, sq. ; The Australian Aborigines, in Journ. and Proc. of the R. S. of N. S. W., 1889, t. XXIII, II, p. 419 sqq. ; Eaglehawk and Crow, 1899, p. 444 sqq., p. 191 sqq. Les plus anciennes informations semblent être les plus authentiques, sinon les plus complètes. Les dernières se sont, en effet, compliquées d’hypothèses inutiles sur l’origine polynésienne de ces croyances. Le principal défaut est que certains détails ne sont pas décrits avec de suffisantes précisions. Évidemment, M. Mathew n’a pas poussé très loin son enquête ni gardé un souvenir très précis des résultats. Curr, Austr. Race, II, p. 192 et suiv. L’article n’existant pas en australien, il est impossible de dire si c’est d’Arc-en-ciel personne ou de l’arc-en-ciel phénomène qu’il s’agit ; probablement les deux notions ne sont pas distinctes l’une de l’autre. ManNurNur, forme causative et intensive (pour M. M., N = ng). Une corde (?) ; ce détail mythique est contradictoire avec l’idée de l’origine divine des pierres elles-mêmes qui entrent dans le magicien et qui ainsi reviendraient seulement à leur propriétaire. V. Curr, II, p. 178. Le magicien devient immortel (?). Sur Dhakkan, voir Curr, II, p. 177 ; Eaglehawk, p. 143. Sur les esprits des eaux, voir Curr, p. 179. Sa force magique est proportionnelle au nombre de ces pierres. Sur ces pierres voir Eaglehawk, p. 145 ; Curr, II, n. 176. Il y a ici un évident flottement entre les données de M. Mathew, in Curr, II, p. 177, et les données du récit kabi que nous venons de traduire. Mathew, Eaglehawk and Crow, p. 146. Curr, II, p. 178. Curr, II, p. 489 ; cf. p. 177 : A manNur possessed a charmed life, cf. p. 176. Voir Petrie (ancien commissaire des indigènes de ce district) in Roth, Superstition, etc., p. 30, no 121. Ce mot est évidemment le même que Dhakkan (Kabi). Cf. Tharkan, in Roth, ibid., et Dargan, Curr, in Austr. Race, III, p. 450, tribu du mont Elliot (Pegulloburra). Il faut avant tout remarquer que l’orthographe anglaise de la plupart des auteurs, leur système de transcription défigurent tous les noms. Petrie in Roth, Superstition, p. 10, sect. 23. Cf. ibid., une croyance identique de la tribu de la rivière Proserpine. Ces cristaux, actuellement, sont réduits à n’être plus que de misérables morceaux de verre. Entre autres exemples de cette relation du cristal et de la pluie dans les rites et les mythes, voir ceux cités par Roth, ibid., p. 10, sect. 23. Sur cette division des esprits de la nature, voir Roth, Superstition, Magic, etc., p. 28 et 29, sect. 115. W. Roth, Ethnological studies, etc., 1897, p. 153, sect. 260, 261 ; Superstition, Magic, etc., p. 29 et 30, sect. 118 et suiv. Les deux informations sont à peu près rédigées de la même façon, la seconde façon étant légèrement préférable, quoique plus brève. Esprit simplement surnaturel. Superst., p. 29. Ethno. Stud., p. 153, 158, etc., cf. Glossaire. Karn-Mari, in Superstition, etc. p. 29, et p. 26, sect. 104. mo-ma. Roth, Superstition, p. 29, Ethn. St., p. 483, improprement orthographié Moma, comme si ce nom n’était pas celui de tout mort. Gason, The Dieri Tribe, in Curr, II, p. 73 et suiv. ; du même, réponse au questionnaire de M. Frazer, J. A. I., XXI, p. 174 et suiv., p. 170 et suiv. ; Constable James, in Brough Smyth, Aborigines of Victoria, I, p. 457, 458 ; Howitt, in Brough-Smyth, ibid., I, p. 317, I, p. 262 ; du même, The Dieri and Other Kindred Tribes, J. A. I., XXI, p. 87 et suiv., différence entre rêve et révélation. Howitt et Siebert, Legends of the Dieri, etc., J. A. I., XXXIV, p. 100, 107, n. 3 (Kûchi = esprit des morts). Nous ne sommes pas sûr que ce soit bien M. Howitt qui ait été, pour ce passage, l’auteur de Brough Smyth, qui était décidément un piètre éditeur. Aborigines of Victoria, I, p. 465. Laquelle ? Wotjobaluk ? Jupagaik ? probablement l’une des deux. Curr, Austr. Race, I, p. 177. Il serait intéressant de discuter ici ce que M. Roth, Superstition, etc., p. 31, nous dit de la différence entre le charlatan et le magicien, et de la façon dont les distingue le groupe de tribus étudiées par lui. (N. W. Queensland central). Cf. Ethn. St., p. 153 pour la preuve de l’initiation traditionnelle. Voir plus haut, p. 162. Sauf le cas des Combiningree, voir plus haut, p. 152. Qui s’expriment quelquefois par la « maladie ». Comme celui de dormir sur un tombeau. Nous n’employons pas ces mots dans leur sens psychologique et pathologique exact. Il faudrait des observations médicales précises pour parler ainsi avec une suffisante précision. En l’espèce, il est difficile d’admettre qu’il s’agisse d’états parfaitement cataleptiques. M. Howitt, A. M. M., p. 58, a certainement un peu exagéré l’importance des phénomènes d’hypnose. Cf. plus haut, p. 169. Spencer et Gillen, N. T. C., p. 484, 485. Les Worgaia initient aussi les Kalkadoon aux rites de la fabrication de la pluie, voir Roth, Superstition, p. 10. Ce cas d’origine étrangère de la tradition magique est des plus nets. Cf. Hubert et Mauss, Théorie de la magie, p. 26. N. T. C., p. 481, 485 Sur les Kupitja, voir N. T. C., p. 484, 485, n., 486 (Cf. fig. 132, p. 483). N. T. C., p. 485. N. T. C., p. 485, 486. Ibid., p. 486, paragraphe suivant. On sait que le pouvoir magique lui-même est conçu comme incarné dans un petit serpent habitant le corps du magicien (p. 481). Les kupitja eux-mêmes sont, quant à nous, des symboles des serpents. Ibid., haut de la page. Spencer et Gillen, N. T. C., p. 485. Spencer et Gillen, N. T. C., p. 526 et suiv. MM. Spencer et Gillen nous relatent heureusement un fait précis, mais omettent de nous dire s’ils ont bien tout observé, et dans quelles conditions. Nom des pierres Atnongara dans cette partie de la tribu. Cas de la règle qui veut que le sens ces frictions, en magie, ne soit pas indifférent. W. Roth, Ethn. Stud., p. 153 ; Superstition, p. 30. Différences insignifiantes entre les deux rédactions. Sur cette initiation, voir Frazer, Golden Bough, 2eéd., II, p. 342-357. On some ceremonies of central Australian Tribes, Proc. Austr. Ass. for the Adv. of. sc., 1904, p. 318. Roth, Ethn. Stud., p. 153, Superstition, p. 29. Two expeditions, II, p. 252, 254. N. T., p. 525. Il s’agit d’acquérir un certain nombre de tours de main afin de réussir les passes indispensables. Howitt, On some Australian ceremonies of Initiation, J. A. I., XIII, p. 433. Howitt, ibid., p. 433 : Austr. Beliefs, J. A. I., XIII, p. 195. Voir plus haut, p. 163 et n. ; un fait du même genre pour une initiation par les magiciens, Roth, loc. cit. plus haut, p. 178, n. 2. N. T., p. 525. N. T., p. 529. Brough Smyth, Abor. of Vict., I, p. 466, 467. [Renseignements de M. Howitt (?) sur les Barkinji (?)] ; M. Roth, Superst., p. 30, cf. Ethn. Stud., p. 153, surtout exact pour les indigènes de la rivière Tully ; MM. Spencer et Gillen, N. T. C., p. 487, à propos des magiciens Warramunga. Il n’y a pas contradiction entre ces faits et les documents qui disent que rien [d’extérieur] ne distingue le magicien. Cf. une curieuse anecdote : Dawson, Austr. Abor., p. 56. Interdiction de mentir. N. T., p. 520, p. 529. Kaitish et Unmatjera, N. T. C., p. 481. Nous sommes ici en pays de parenté par groupes. Spencer et Gillen, N. T., p. 525. N. T. C., p. 481. N. T. C., p. 480. N. T. C., p. 485, cf. p. 363 (?). N. T. C., p. 485. Brough Smyth, Abor. Vict., I, p. 474. A. M. M., p. 52. Tankli, le magicien Wiraijuri perd ses pouvoirs à la suite d’une maladie, A. M. M., p. 51. Mrs Langloh Parker nous cite aussi un fait du même genre, More Australian Legendary Tales, p. xii. Brough Smyth, I, p. 467. Ibid., p. 464. Nous croyons qu’il s’agit ici des Woivorung, et dans le cas précédent, des Barkinji. Kabi. Voir textes plus haut, p. 165, n. 3. Cf. Hubert, Préface à Chantepie de la Saussaye, Manuel de l’Histoire des Religions, trad. fr., 1903, p. XXXV. Nous ne savons si le fait observé par M. Haddon (Head Hunters, 1904, p. 194), d’un homme Yarrakaninia (Cap York) avec trois âmes extérieures totémiques, dont deux venues en rêve, est relatif à un magicien. « There are doctors or priests or several vocations. The office is alleged to be obtained by the individuals visiting, while in a trance of two or three days duration, the world of spirits and there receiving the necessary initiation ; but there are natives who refuse to become doctors and disbelieve altogether the pretensions of those persons ». Stanbridge, The Aborigines of Victoria in Transactions of the Ethnological Society of London, I, 1861, p. 300.

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