Il suit de là, qu’il y a très-souvent beaucoup d’inconvénients à transporter une religion 1 d’un pays dans un autre.
« Le cochon, dit 2 M. de Boulainvilliers, doit être très-rare en Arabie, où il n’y a presque point de bois, et presque rien de propre à la nourriture de ces animaux ; d’ailleurs, la salure des eaux et des aliments rend le peuple très-susceptible des maladies de la peau. » La loi locale qui le défend a , ne saurait être bonne pour d’autres pays 3 , où le cochon est une nourriture presque universelle, et en quelque façon nécessaire.
Je ferai ici une réflexion. Sanctorius a observé que la chair de cochon que l’on mange se transpire 4 peu ; et que même cette nourriture empêche beaucoup la transpiration des autres aliments : il a trouvé que la diminution allait à un tiers 5 ; on sait d’ailleurs que le défaut de transpiration forme ou aigrit les maladies de la peau : la nourriture du cochon doit donc être défendue dans les climats où l’on est sujet à ces maladies, comme celui de la Palestine, de l’Arabie, de l’Égypte et de la Libye.
1 On ne parle point ici de la religion chrétienne, parce que, comme on a dit au liv. XXIV, ch. I, à la fin, la religion chrétienne est le premier bien. (M.) Cette note n’est point dans A. B.
2 Vie de Mahomet. (M.) Sur cette interdiction, il faut lire la XVIIe et la XVIIIe des Lettres persanes.
a A. B. Cette loi locale ne saurait estre bonne, etc.
3 Comme à la Chine. (M.)
4 Médecine Statique, sect. III, aphor. 22. (M.)
5 Sect. III, aphor. 23. (M.)