LETTRE CXXXVIII.

A L’ABBÉ DE GUASCO.

J’arrivai avant-hier au soir de Bordeaux : je n’ai encore vu personne, et je suis plus pressé de vous écrire que de voir qui que ce soit. Je verrai Huart 1  ; et s’il n’a pas rempli vos ordres, je les lui ferai exécuter : vous avez pourtant plus de crédit que moi auprès de lui ; je ne lui donne que des phrases, et vous lui donnez de l’argent.

Je suis bien glorieux de ce que M. l’auditeur Bertolini a trouvé mon livre 2 assez bon pour le rendre meilleur, et a goûté mes principes. Je vous prierai dans le temps de me procurer un exemplaire de l’ouvrage de M. Bertolini : j’ai trouvé sa préface extrêmement bien ; tout ce qu’il dit est juste, excepté les louanges. Mille choses bien tendres pour moi à M. l’abbé Niccolini. J’espère, mon cher abbé, que vous viendrez nous voir à Paris cet hiver, et que vous viendrez joindre les titres d’Allemagne et d’Italie à ceux de France. Si vous passez par Turin, vous savez les illustres amis que j’y ai. Je vous embrasse de tout mon cœur.

De Paris, le 26 décembre 1753.

1 Imprimeur de ses ouvrages à Paris. (G.)

2 L’Esprit des Lois.

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