DE L’ABUS DES JURIDICTIONS.

Quand on a appelé d’un juge à un autre, et que celuici a prononcé, c’est un grand abus de permettre de recourir à un troisième, parce que l’esprit de l’homme est fait de manière qu’il n’aime pas à suivre les idées des autres, qu’il se porte naturellement à réformer ce qui a été fait par ceux à qui il croit des lumières inférieures. Multipliez les degrés des tribunaux, vous les verrez moins occupés à rendre la justice aux citoyens qu’à se corriger les uns les autres 35 .

1 Il ne faut pas confondre ces Pensées avec un petit extrait intitulé le Génie de Montesquieu, qui parut en 1738. Ce grand homme écrivait le soir ses observations de tous les jours ; ces pensées solitaires étaient le premier jet de l’esprit ; elles ont la sève de l’originalité. Plusieurs étaient connues ; d’autres nous ont été transmises par des mains fidèles. Ces anneaux préparés pour une grande chainc, quoique détaches, sont des anneaux d’or. On ne peut lire sans attendrissement ces entretiens muets avec son fils ; ces pensées étaient une espèce de legs paternel ; il a son prix aux yeux des hommes sensibles et éclairés. (Note des éditeurs des Œuvres posthumes. Paris, 1798, in-12.)

2 Il l’a fait. (Note du manuscrit).

3 L’Esprit des Lois.

4 La Place, dans ses Pièces intéressantes, etc.. tome V, cite ainsi la fin de la phrase : « ... qui fut préjudiciable à l’Europe, ou bien, qui fut utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain, etc. »...

5 Voy. l’Essai sur le goût, sup. page 115, note 1 et inf. page 162.

6 Marc Aurèle.

7 Le 6 avril 1723.

8 De Boursault.

9 V. Sup., page 160.

10 Voltaire fut reçu à l’Académie française le 9 mai 1746.

11 Premier titre de la Henriade.

12 Lettres persanes, LXXVIII.

13 Montesquieu a omis Charlemagne ici ; mais voyez l’Esprit des Lois, liv. XXXI, ch. XVIII ; son portrait est fini. (Note des Œuvres posthumes.)

14 Le prince de Condé.

15 Et Sully ! (Note des Œuvres posthumes.)

16 Pensée publiée par Walckenaer, dans la Biographie universelle, art. Montesquieu. T. XXIX, p. 521.

17 Cet éloge du cœur de Fontenelle est particulière à Montesquieu. Mme Du Deffand prétendait que Fontenelle avait un cerveau à la place du cœur. Mais Montesquieu, qui aimait beaucoup Fontenelle, ne pouvait oublier l’appui constant que ce dernier lui avait donné pour le faire entrer à l’Académie. Peut-être le connaissait-il mieux que ceux qui l’ont jugé sur les apparences.

18 M. de Maurepas. (Note des Œuvres posthumes.)

19 La Place a lu : de ne pas y croire... Pièces intéressantes, etc. T. V. page 57.

20 M. Ravenel veut qu’on lise le plus immuable : cela ne me parait pas être de la langue de Montesquieu.

21 Cette phrase n’est pas dans la première édition.

22 Premier médecin de Louis XV (1650-1732).

23 Voyez le traité des Devoirs, sup. p. 68.

24 M. Ravenel veut qu’on lise : la vanité des gueux ; je crois qu’il se trompe. La vanité des gens veut dire la vanité des gens de service, des laquais.

25 C’est-à-dire : les domestiques, les gens.

26 Esprit des Lois, liv. XIII, ch. XV.

27 La Place a lu : une nation paresseuse.

28 La Place a lu : qui pourrait nuire au badinage.

29 La Place : Un fonds de modestie rapporte un très-grand intérêt.

30 Ce mot rappelle celui de Fontenelle, à qui on disait, au sujet d’Inès de Castro, que la Motte était heureux. Oui, répondit-il, mais ce bonheur n’arrive jamais aux sots. (Note des Œuvres posthumes.)

31 Le Château de la Brède, par M. Labat, premier avocat général à la Cour d’Agen. (Recueil des travaux de la Société d’agriculture, sciences et arts d’Agen. 1734, t. III. p. 185.) M. Labat a copié ce morceau à la Brède.

32 Ici Montesquieu énumère un grand nombre de plaisirs simples, comme celui que donne le spectacle de la nature, propres à faire éprouver de douces sensations. C’est le bonheur dont il jouissait à la Brède. (LABAT.)

33 Ces doux derniers paragraphes ont été communiqués à M. Vian, par le docteur de Saint-Germain.

34 Bibliographie universelle, t. XXIX, p. 520.

35 Tiré d’un travail inédit : Sur la manière d’étudier la jurisprudence, qui esta la Brède. Labat, l. c., p. 184.

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