Marguerite fut quelques minutes avant de ressaisir ses esprits troublés ; tout ce dernier épisode s’était passé en moins d’une minute. Desgas et ses soldats avaient encore près de deux cents mètres à franchir avant d’atteindre le Chat gris.
Quand elle fut capable de se rendre compte de ce qui était arrivé, un étrange mélange de joie et d’étonnement lui inonda le cœur. Tout cela était si simple, si adroit. Chauvelin ne parvenait pas à sortir du désarroi où l’avait plongé cette prise malencontreuse, elle lui avait causé une secousse plus violente que le plus brutal des coups de poing, car il ne pouvait ni voir, ni parler, ni entendre, tandis que son adversaire rusé lui avait tranquillement filé entre les doigts.
Blakeney devait être parti pour chercher à rejoindre les fugitifs à la hutte du père Blanchard. Pour l’instant, c’est vrai, Chauvelin était impuissant : l’audacieux Mouron Rouge n’avait pas été pris par Desgas et ses hommes. Mais toutes les routes de la côte étaient parcourues par les patrouilles. Chaque coin était surveillé et chaque étranger suivi. À quelle distance Percy pourrait-il aller, aussi luxueusement habillé, sans être aperçu et dépisté ?
Maintenant la jeune femme se reprochait sévèrement de ne pas être allée à lui plus tôt, et de ne lui avoir point dit ce mot d’avertissement et d’amour dont il avait peut-être besoin. Il ne pouvait pas connaître les ordres que Chauvelin avait donnés pour se saisir de lui, et même déjà, peut-être…
Mais avant que ces pensées affreuses n’eussent pris corps dans son esprit, elle entendit au-dehors un cliquetis d’armes, et la voix de Desgas criant « Halte ! » à ses hommes.
Chauvelin était à peu près revenu à lui ; ses éternuements étaient devenus moins violents et il avait fait un effort pour se tenir debout. Il parvint à atteindre la sortie juste au moment où il entendit frapper Desgas.
Le diplomate ouvrit la porte, et avant que son secrétaire eût pu dire un mot, il trouvait moyen de bégayer entre deux éternuements :
– Le grand étranger – vite ! – personne de vous ne l’a vu ?
– Où, citoyen ? demanda Desgas étonné.
– Ici ! par cette porte ! il n’y a pas cinq minutes.
– Nous n’avons rien vu, citoyen ! La lune n’est pas encore levée et…
– Et tu es juste de cinq minutes en retard, mon ami, fit Chauvelin dans un état de fureur concentrée.
– Citoyen… je…
– Tu as fait ce que je t’avais ordonné, je le sais, mais tu as perdu trop de temps précieux. Heureusement il n’y a pas grand mal, ou sans cela, ça t’aurait coûté cher, citoyen Desgas.
Desgas devint pâle ; il y avait tant de haine et de colère dans l’attitude de son supérieur.
– Le grand étranger…, bégaya-t-il.
– Était ici dans cette chambre, il y a cinq minutes, en train de souper à cette table. Sacrée impudence ! Pour des raisons péremptoires, je n’ai pas osé l’empoigner, moi tout seul. Brogard est trop niais, et ce maudit Anglais semble avoir la force d’un taureau, alors il a filé sous ton nez.
– Il ne peut aller loin sans être aperçu, citoyen.
– Ah ?
– Le capitaine Jutley a envoyé quarante hommes de renfort au service des patrouilles ; vingt sont descendus à la côte. Il m’a assuré à nouveau que l’on avait veillé sans arrêt toute la journée, et qu’il n’était pas possible qu’un étranger descendît à la plage et atteignît un bateau sans être vu.
– C’est bien. – Est-ce que les hommes connaissent leur affaire ?
– Ils ont reçu des instructions très précises et j’ai parlé moi-même à ceux qui partaient. Ils ont à suivre – aussi secrètement que possible – tout inconnu qu’ils apercevront, surtout s’il est grand, ou courbé comme s’il voulait dissimuler sa taille.
– Dans aucun cas naturellement, on ne doit arrêter une personne de ce genre, dit vivement Chauvelin. Saisi par des mains maladroites, ce Mouron Rouge nous filerait encore entre les doigts. Il faut maintenant le laisser aller à la hutte du père Blanchard, et là l’entourer et s’emparer de lui.
– Les hommes ont bien compris cela, citoyen, et ils savent aussi que, dès qu’ils auront aperçu un voyageur de haute taille, ils doivent ne plus le perdre de vue, pendant que l’un d’eux tournera bride et te préviendra de suite.
– Voilà qui est bien, fit Chauvelin, en se frottant les mains d’un air satisfait.
– J’ai d’autres nouvelles pour toi, citoyen.
– Qu’est-ce ?
– Un Anglais d’une stature au-dessus de la moyenne a eu une longue conversation, il y a environ trois quarts d’heure, avec un juif, nommé Reuben qui habite à dix pas d’ici.
– Oui… et… ? questionna Chauvelin, impatient.
– La conversation roula tout le temps sur un cheval et une charrette que le grand Anglais voulait louer et qui devaient être prêts pour onze heures.
– L’heure est passée maintenant. Où habite ce Reuben ?
– À quelques minutes de marche d’ici.
– Envoie un de tes hommes s’assurer si l’étranger est parti dans la charrette de Reuben.
– Bien, citoyen.
Desgas alla donner les ordres nécessaires à l’un des soldats qui stationnaient devant la porte. Pas un mot de cette conversation n’avait échappé à Marguerite, et il lui semblait que chaque parole la frappait au cœur.
Elle avait parcouru toute cette route, avec l’espoir et la volonté d’aider son mari, et jusqu’ici, il lui avait été impossible de rien faire si ce n’est de voir, l’âme en détresse, les mailles du filet mortel se resserrer autour de l’audacieux Mouron Rouge.
Il ne pourrait maintenant plus errer bien loin, sans être suivi par des yeux d’espions et dénoncé. L’impuissance dans laquelle elle était de lui porter secours la plongea dans une angoisse profonde.
Cependant elle était décidée à surveiller de près son ennemi, et un espoir vague lui emplissait le cœur que, tandis qu’elle conservait Chauvelin en vue, le destin de Percy était peut-être encore dans la balance.
Desgas avait laissé son chef se promener dans la chambre en réfléchissant, tandis que lui-même attendait dehors le retour de l’homme envoyé à la recherche de Reuben. Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi. L’ambassadeur se rongeait d’impatience. Il n’avait plus confiance en personne ; ce dernier tour que lui avait joué le Mouron Rouge l’avait fait douter du succès final, à moins de pouvoir être là lui-même à surveiller, à diriger la capture de cet impudent conspirateur.
Desgas revint, suivi d’un juif d’un certain âge, vêtu d’une casaque sale et râpée, luisante de graisse aux épaules. Ses cheveux roux étaient parsemés de poils gris, il les portait à la façon des juifs polonais, une boucle en tire-bouchon de chaque côté du visage ; une couche de crasse sur les joues et le menton lui donnait un aspect tout particulièrement horrible et repoussant. Il se tenait le corps penché en avant, ainsi que le faisaient ceux de sa race, qui affectaient cette tenue par fausse humilité, dans les siècles passés, avant la victoire de l’égalité et de la liberté religieuse ; il marchait derrière Desgas avec l’allure traînante qui est restée jusqu’à ce jour la caractéristique du marchand juif dans l’Europe continentale.
Chauvelin, qui avait contre ce peuple détesté tous les préjugés français, fit signe au bonhomme de rester à une distance respectueuse. Les trois hommes étaient placés juste au-dessous de la lampe à huile qui pendait au plafond, et Marguerite pouvait distinguer chacun d’eux.
– Est-ce là l’homme en question ? demanda Chauvelin.
– Non, citoyen, répondit Desgas ; on n’a pu trouver Reuben, cela fait supposer que sa charrette est partie avec l’étranger ; mais cet homme paraît posséder des renseignements, qu’il est prêt à céder à leur juste valeur.
– Ah ! fit Chauvelin, en se détournant avec dégoût du répugnant spécimen d’humanité qu’il avait devant lui.
Le juif, avec résignation, se tenait humblement sur le côté, appuyé sur un gros bâton noueux ; son large chapeau tout graisseux jetant une ombre épaisse sur son visage, il attendait que Sa Haute Excellence daignât lui poser quelque question.
– Le citoyen me dit, fit Chauvelin sur le ton du commandement, que tu sais quelque chose sur mon ami, le grand Anglais que je désire rencontrer… Morbleu ! garde tes distances, bonhomme, ajouta-t-il vivement parce que le juif avait fait un pas en avant.
– Oui, Votre Excellence, répondit l’autre qui parlait avec le zézaiement, les sons gutturaux qui dénotent une origine orientale, Reuben Goldstein et moi avons rencontré un Anglais très grand sur la route, cette nuit, tout près d’ici.
– Lui avez-vous parlé ?
– Il nous a parlé, Votre Excellence. Il désirait savoir si nous pouvions lui louer un cheval et une charrette pour aller sur la route de Saint-Martin, à un endroit où il désirait arriver cette nuit.
– Qu’as-tu répondu ?
– Je n’ai rien répondu, fit le juif d’un ton offensé. Reuben Goldstein, ce traître maudit, ce fils de Bélial…
– Abrège et continue ton histoire, interrompit Chauvelin brusquement.
– Il m’a enlevé les mots de la bouche, Votre Excellence ; quand j’étais sur le point de proposer au riche Anglais mon cheval et ma charrette, pour l’emmener où il voudrait, Reuben avait déjà parlé et avait offert sa rosse efflanquée et sa carriole brisée.
– Et qu’est-ce qu’a fait l’Anglais ?
– Il a écouté Reuben Goldstein, Votre Excellence, et a mis sa main dans sa poche, d’où il tira une poignée d’or qu’il a montrée à ce descendant de Belzébuth, en lui disant que tout ça serait à lui, si le cheval et la charrette étaient prêts pour onze heures.
– Naturellement le cheval et la charrette étaient prêts ?
– Oui ! ils étaient prêts d’une façon, par manière de parler, Votre Excellence. La rosse de Reuben boitait comme toujours ; elle a refusé de bouger pour commencer. Ce n’est qu’après pas mal de temps et de coups de pied qu’elle s’est décidée à partir, dit le juif avec un rire malin.
– Alors ils sont partis ?
– Oui, il y a cinq minutes. La bêtise de cet étranger me faisait pitié. Un Anglais aussi ! – Il aurait dû savoir que la rosse de Reuben ne marchait pas.
– Mais il n’avait pas le choix ?
– Pas le choix, protesta le juif de sa voix rugueuse, mais n’ai-je pas dit à Votre Excellence une douzaine de fois que mon cheval et ma charrette l’auraient mené plus confortablement que la haridelle de Reuben ? L’étranger a été trompé. S’il était pressé, il en aurait eu plus pour son argent en prenant ma voiture.
– Alors tu as aussi un cheval et une charrette ?
– Oui, j’en ai, Votre Excellence, et si Votre Excellence veut aller en voiture…
– Sais-tu quel chemin mon ami a pris avec Reuben ?
D’un air songeur, le juif se grattait le menton. Le cœur de Marguerite battait à se rompre. Elle avait entendu cette dernière question posée sur un ton de commandement ; elle surveillait le juif avec angoisse, mais elle ne pouvait déchiffrer l’expression de sa figure noyée dans l’ombre de son large chapeau. Vaguement elle se rendait compte que, dans ses grandes mains crasseuses, le juif tenait le sort de Percy.
Il y eut une longue pause, pendant laquelle Chauvelin regardait avec un air menaçant l’individu humblement courbé qui était devant lui ; au bout de quelques minutes, le juif mit la main dans la poche de son gilet, et de ses profondeurs retira un certain nombre de pièces d’argent. Il les contempla avec attention, puis, presque à voix basse :
– Voilà ce que le grand étranger m’a donné quand il est parti avec Reuben, pour que je garde le silence sur lui et sur ce qu’il faisait.
Chauvelin haussa les épaules avec impatience.
– Combien as-tu là ? demanda-t-il.
– Vingt francs, Votre Excellence, et j’ai été honnête toute ma vie.
Sans autre commentaire Chauvelin sortit de sa poche quelques pièces d’or, et les gardant dans le creux de sa main, il les fit sonner en les tendant au juif.
– Combien y a-t-il de pièces d’or là-dedans ? demanda-t-il avec calme.
Le diplomate ne paraissait pas vouloir agir sur son interlocuteur par l’intimidation, mais au contraire il semblait désireux de l’amadouer, en se montrant aimable et doux, afin de tirer profit de ce que le juif pouvait connaître. Sans doute, il craignait que la menace de la guillotine ou une méthode de persuasion analogue, n’achevât d’obscurcir le cerveau du bonhomme, et il croyait qu’il avait plus de chances de s’en servir utilement par l’appât du gain que par la peur de la mort.
Les yeux du juif lancèrent un coup d’œil rapide, âpre, sur les pièces d’or étalées devant lui.
– Je dirais qu’il y en a au moins cinq, Votre Excellence.
– Assez, crois-tu pour délier ton honnête langue ?
– Qu’est-ce que Votre Excellence désire savoir ?
– Si ton cheval et ta charrette peuvent me conduire là où je trouverai mon ami le grand étranger, celui qui est parti dans la carriole de Reuben ?
– Mon cheval et ma voiture peuvent mener Votre Honneur là où il lui plaira.
– À un endroit appelé la hutte du père Blanchard.
– Votre Honneur a deviné ! dit le juif étonné.
– Tu connais l’endroit ?
– Oui, je le connais, Votre Honneur !
– Quelle est la route qui y mène ?
– La route de Saint-Martin, Votre Excellence ; puis de là, un sentier jusqu’à la falaise.
– Tu connais la route ? répéta Chauvelin durement.
– Chaque pierre, chaque touffe d’herbe, Votre Seigneurie, répondit le juif avec calme.
Sans ajouter un mot, Chauvelin jeta les cinq pièces à terre devant le juif, qui s’agenouilla et, appuyé sur ses mains, chercha à les réunir. L’une avait roulé, et il eut quelque peine à la trouver, sous le bahut où elle s’était glissée. Chauvelin attendait avec patience pendant que le vieil homme rampait par terre à chercher son argent.
– Quand ta voiture et ton cheval seront-ils prêts ? demanda Chauvelin, lorsque le juif fut de nouveau sur pied.
– Ils sont prêts maintenant, Votre Honneur.
– Où ça ?
– À moins de dix mètres de cette porte. Votre Excellence veut-elle daigner jeter un coup d’œil ?
– Je n’ai pas envie de les voir. Jusqu’où peux-tu me conduire là-dedans ?
– Jusqu’à la hutte du père Blanchard, Votre Honneur, et plus loin sûrement que la rosse de Reuben n’a mené votre ami. Je suis sûr qu’à moins de deux lieues d’ici nous rencontrerons ce sacré Reuben, sa haridelle, sa carriole, et le grand étranger en tas au milieu de la route.
– À quelle distance est le village le plus rapproché d’ici ?
– Sur la route que l’Anglais a prise, c’est Miquelon qui est le plus près, à moins de deux lieues.
– Est-ce qu’il pourrait y trouver un moyen de transport, s’il voulait aller plus loin ?
– Oui, certainement – s’il parvient à l’atteindre.
– C’est entendu.
– Votre Excellence veut-elle essayer ?
– C’est bien mon intention, dit Chauvelin avec le plus grand calme ; mais n’oublie pas que, si tu m’as trompé, je dirai à deux de mes plus vigoureux soldats de te donner une telle raclée que ton souffle quittera peut-être ton vilain corps pour toujours. Mais si nous trouvons mon ami, le grand Anglais, soit sur la route, soit dans la hutte du père Blanchard, il y aura pour toi dix autres pièces d’or. Acceptes-tu l’affaire ?
Le juif se gratta le menton d’un air songeur. Il regarda l’argent qu’il avait dans la main, puis leva les yeux sur son sévère interlocuteur, et sur Desgas, qui, sans dire un mot, était resté tout le temps derrière lui. Après un instant de réflexion il dit :
– J’accepte.
– Alors, va nous attendre dehors, fit Chauvelin, et n’oublie pas de tenir ton engagement, ou je tiendrai le mien, je te le garantis.
Sur un dernier salut obséquieux et rampant, le vieux juif sortit de la pièce en traînant les pieds. Chauvelin paraissait enchanté de sa conversation, car il se frottait les mains de son geste habituel de satisfaction maligne.
– Mon manteau et mes bottes, dit-il enfin.
Desgas alla jusqu’à la porte et donna des ordres ; de suite un soldat entra portant le manteau, les bottes et le chapeau de Chauvelin.
Le diplomate enleva sa soutane, sous laquelle il portait des culottes collantes et un gilet de drap, et il commença à changer ses atours.
– Pendant ce temps, citoyen, dit-il à Desgas, retourne chez le capitaine Jutley aussi vite que possible, dis-lui de te donner une douzaine d’hommes de plus et emmène-les sur la route de Saint-Martin, où je pense que tu ne tarderas pas à rattraper la carriole du juif. Ça chauffera dans la hutte du père Blanchard, ou je me trompe fort. Notre partie va se décider là, je te le garantis, car cet impudent Mouron Rouge a eu l’audace ou la stupidité – je ne sais vraiment pas laquelle des deux – de conserver son plan primitif. Il est allé rejoindre Tournay, Saint-Just et les autres traîtres, ce dont j’avais douté un instant. Nous allons trouver une bande d’hommes aux abois. Ils se battront comme des désespérés. Je présume qu’il y aura plusieurs de nos gens hors de combat. Ces royalistes sont bons tireurs à l’épée, l’Anglais est rusé comme un diable et fort comme un Turc. En tout cas nous serons au moins cinq contre un. Tu peux avec ta troupe suivre de près la charrette le long de la route de Saint-Martin en passant par Miquelon. L’Anglais nous précède et il n’est pas probable qu’il regarde en arrière.
Tout en donnant ces ordres clairs et concis, Chauvelin avait complètement changé son ajustement. Le costume de prêtre avait été mis de côté et, une fois de plus, il était habillé de son vêtement noir étriqué ; puis il prit son chapeau.
– J’aurai un intéressant prisonnier à te remettre entre les mains, dit-il en ricanant méchamment, tandis qu’avec une familiarité inaccoutumée il prit le bras de Desgas et emmena celui-ci vers la porte. Nous ne le tuerons pas sur-le-champ, eh ! mon vieux Desgas ? La hutte du père Blanchard est, si je ne me trompe, en un point isolé sur la côte et nos hommes auront une rude partie de plaisir avec le renard blessé. Choisis bien tes hommes, ami Desgas… parmi ceux qui aiment ce genre de distraction, eh ? Il me faut voir ce Mouron Rouge se flétrir un peu – quoi – se ratatiner et trembler… eh !… avant que pour finir… Il fit un geste expressif qu’il accompagna d’un long rire sardonique qui remplit d’horreur l’âme de Marguerite.
– Choisis bien tes hommes, citoyen Desgas, répéta-t-il en accompagnant son secrétaire dans sa sortie.